Le dépistage du SIDA, seule manière d’être sûr
Campagne des associations RIVE et Sid’Aventure
samedi 22 novembre 2008
Le VIH SIDA est une infection silencieuse qui, pendant plusieurs années, parfois pendant 20 ans, ne donne pas de signes. Se faire dépister est donc le seul moyen de savoir et de réagir à temps en cas de séropositivité. Aujourd’hui, 30% des patients dépistés sont déjà au stade avancé de la maladie. Si on ne guérit pas du SIDA, des traitements existent. D’où l’importance de se faire dépister.
Les associations Sid’Aventure et RIVE lancent une campagne de sensibilisation au dépistage du VIH SIDA jusqu’au 4 décembre, avec comme partenaires le Mouvement français pour le planning familial, le Réseau périnatal Réunion, les Missions locales Est et Sud, ainsi que la PEEP de Saint-Paul. Depuis 2003, les associations ont pris l’habitude de mener des campagnes sur le préservatif, la discrimination, l’hépatite virale, la sexualité en famille.
Aujourd’hui, parler du dépistage est une nécessité. « 33% des patients à La Réunion arrivent dans le circuit de soin avec une maladie tardive. Ils en sont déjà au stade des complications, avec un décès à la clé. Nous avons du retard dans le dépistage », souligne Carole Ricaud, médecin au Service immunologie du CHR Nord. A La Réunion, 650 patients sont séropositifs, mais on estime à 2, voire 6 fois plus, le nombre de personnes séropositives dans la population. Bref, « pour un patient suivi, il y en a six qui s’ignorent ».
30% des personnes dépistées au stade SIDA
Et si les associations veulent inciter au dépistage, c’est que le VIH ne touche pas seulement les drogués et les homosexuels. Bien au contraire. « Sur les dix premiers mois de l’année 2008, 30 personnes ont été dépistées, 21 sont hétérosexuelles et 30% sont au stade SIDA », affirme Carole Ricaud.
Autre fausse idée à combattre, l’âge n’est pas non plus une garantie. « Les hétérosexuels de 40 à 70 ans ne se considèrent pas à risque », remarque le médecin. Et pourtant, 25% des patients séropositifs ont plus de 50 ans. Si des milliers de tests sont pratiqués chaque année, aujourd’hui, « on dépiste beaucoup, mais trop tard, et pas forcément vers les bonnes personnes », explique Carole Ricaud.
Comment et où se faire dépister ? Les tests de dépistage sont fiables quatre semaines après une prise de risque (rapport sexuel, défaillance du préservatif, partage de seringue, coupure avec un objet souillé de sang, etc...). Il existe quatre Centres de dépistage anonyme et gratuit à Saint-Pierre, Saint-Benoît, Saint-Denis et Le Port, ainsi que le Service immunologie de Bellepierre et les Services des maladies infectieuses de Saint-Pierre. Le test est remboursé à 100% par la Sécurité sociale. Un bus circule également dans les écarts de l’île pour effectuer des tests rapides, avec résultat en moins d’une heure.
Des spots télé et radio déclinés en français, créole et comorien, une campagne d’affichages sur les bus, la parution du journal Rivage dans le “JIR”, ainsi que des affiches chez les professionnels de santé devraient inciter dès aujourd’hui l’ensemble des Réunionnais à faire le test de dépistage.
E.P.
Où se faire dépister ?
CHR Nord : 0262-09-55-60
CHR Sud : 0262-35-91-65
Services des actions de santé
Saint-Denis : 0262-41-32-75
Le Port : 0262-91-78-70
Saint-Pierre : 0262-96-90-80
Saint-Benoît : 0262-50-75-10
