Le nombre d’IVG chez les mineures ne cesse d’augmenter

6 octobre 2008, par Sophie Périabe

L’Observatoire Régional de la Santé de La Réunion a diffusé dernièrement un tableau de bord sur la contraception et les IVG dans notre île. En 2006, 4.575 interruptions volontaires de grossesse ont été pratiquées à La Réunion. Alors que le nombre d’IVG diminuait depuis le milieu des années 90, on assiste depuis 5 ans à une reprise des interventions notamment chez les mineures. La Réunion se classe parmi les régions où le taux d’IVG chez les mineures est le plus élevé (29,8) IVG pour 1.000 femmes mineures.

Depuis le vote de la loi Neuwirth, en 1967, les méthodes contraceptives ont connu une diffusion considérable au sein de la population, et se sont diversifiées ces dernières années (implant, patch, contraception d’urgence). D’après les différentes enquêtes réalisées en 1997 à La Réunion, 66,6% des femmes âgées de 15 à 49 ans utilisaient une méthode contraceptive. La pilule représentait la principale méthode utilisée (43%), devant le stérilet (13%) et le préservatif masculin (3%). La répartition des méthodes contraceptives par tranches d’âge montrait que la pilule était plus utilisée chez les 25-29 ans (54%), le stérilet chez les 40-44 ans (21%), le préservatif chez les 15-19 ans (6%) et enfin la stérilisation contraceptive chez les femmes âgées entre 45-49 ans (13%).

Le nombre d’IVG a doublé en 6 ans chez les mineures

Cependant, la contraception en France fait l’objet d’un paradoxe marquant : bien que notre pays soit celui où la contraception est la plus répandue, 206.000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été pratiquées en 2005 sur l’ensemble du territoire. Et La Réunion n’échappe pas à ce constat ; dans notre île, en 2006, 4.575 interruptions volontaires de grossesse ont été pratiquées avec un taux d’IVG pour 1.000 femmes âgées de 15 à 49 ans à La Réunion 1,6 fois supérieur au taux de la métropole. Si le taux d’IVG reste stable dans notre département depuis les années 2000, on observe cependant des disparités selon l’âge avec une augmentation des IVG chez les mineures. En effet, le nombre d’IVG chez les mineures a quasiment doublé en 6 ans passant de 346 en 2000 à 624 en 2006. D’autre part, entre 2001 et 2005, la part des IVG médicamenteuses n’a cessé d’augmenter à La Réunion, rejoignant ainsi les taux observés en métropole. Le recours à l’IVG concerne toutes les catégories sociales, mais, il est vrai, les femmes qui y recourent de façon répétée semblent être confrontées à des difficultés affectives, économiques et sociales particulières.

Une campagne de communication en direction des jeunes

En mars 2006, le Ministre de la Santé annonçait à l’occasion des 50 ans du Mouvement pour le planning familial, la reprise de la communication nationale sur la contraception. Dans ce cadre, et en se basant sur la stratégie d’action en matière de contraception rédigée par le Ministère, l’Inpes a élaboré et mis en place depuis janvier 2007 un programme d’études et de communication sur la sexualité et la contraception comprenant : une campagne TV et radio, une campagne sur les téléphones mobiles, la diffusion du guide “Questions d’ados”, la promotion du numéro de Fil santé jeunes (0-800-235-236, numéro anonyme et gratuit depuis un poste fixe, 7j/7 de 8 heures à minuit), et la création du site www.choisirsacontraception.fr.

Sophie Périabe (Avec le tableau de bord “Contraception et IVG à La Réunion” de l’ORS)


Infos : Numéro vert Contraception-IST-IVG à La Réunion : 0800-010-888


La contraception d’urgence mal connue

En cas d’échec de contraception, les femmes peuvent avoir recours à la contraception d’urgence, la “pilule du lendemain”, disponible sans ordonnance en pharmacie depuis juin 1999 et pouvant être délivrée gratuitement aux mineures. En 2005 en France, 13,7% des femmes sexuellement actives de 15-54 ans déclarent avoir eu recours à la contraception d’urgence au cours de leur vie. Le délai maximal de 72 heures pour l’utilisation de la pilule du lendemain est assez mal connu puisque seuls 11,7% des femmes de 15-54 ans et 7,1% des hommes du même âge le connaissent. En revanche, l’accès libre en pharmacie de la pilule du lendemain est une information qui est bien passée, surtout auprès des plus jeunes.

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