« Le nombre des cancers va augmenter rapidement »

Semaine nationale de lutte contre le Cancer

19 mars 2007

En plus de temps et de bonnes volontés, le Comité régional de La Ligue contre le cancer a besoin d’argent. La semaine nationale de lutte contre le cancer est l’occasion pour lui de récolter des dons pour pouvoir continuer à aider les malades, faire avancer la recherche, la prévention et le dépistage. Avec plus de 200 nouveaux cas par an, le cancer du sein est le premier cancer de la femme à La Réunion, et pour le même nombre, celui de la prostate est le premier de l’homme.

Avec 2.000 nouveaux cancers par an, l’incidence des tumeurs cancéreuses observée à La Réunion est inférieure à celle de la Métropole, à l’exception des cancers des voies aérodigestives supérieures, de l’oesophage (chez l’homme) et du cancer du col de l’utérus (chez la femme). Fait du dépistage et/ou du vieillissement de la population, cette incidence est pourtant en voie d’augmentation régulière.

Vers « une véritable transition épidémiologiques des cancers sur l’ile »

Si pour l’ensemble des cancers recensés, les courbes de mortalité sont descendantes, d’autres points d’alerte interpellent. En 15 ans, le cancer du colon a doublé, ceux de la tyroïde et du rein progressent de façon assez étonnante. L’alcoolisme et le tabagisme ne feront qu’aggraver la situation dans les années à venir créant, selon le Comité régional, « une véritable transition épidémiologique des cancers sur l’île. » Inscrit parmi les objectifs de la politique de cancérologie, la surveillance épidémiologique doit donc être accentuée. Renforcer ses compétences humaines permettra au registre des cancers de La Réunion d’actualiser des données et publications. Poursuivre la lutte contre la maladie, c’est aussi renforcer l’éducation à la santé sur les facteurs de risque (tabac, alcool) et notamment auprès des jeunes. Après une campagne de dépistage du cancer du sein satisfaisante, le volet prévention doit aussi se tourner vers le dépistage du cancer du colon dont l’incidence augmente, puis vers celui de la prostate. Lutter au niveau des soins, c’est généraliser les consultations pluridisciplinaires, renforcer les échanges de données entre spécialistes pour assurer le meilleur suivi possible du patient. La prise en charge du malade doit aussi passer par un accès à la technologie de diagnostic la plus moderne et par la consolidation des équipements de radiothérapie. Un important travail reste encore à fournir au niveau des soins palliatifs, en termes de moyens de développement et de formation des praticiens. Si depuis 5 ans, des résultats encourageants sont apparus au niveau du dépistage, de la concertation entre spécialistes, des difficultés persistent. Selon le Comité régional de La Ligue, « les ressources financières et surtout humaines se raréfient, la réglementation évolue et devient de plus en plus exigeante, la transition épidémiologique se poursuit et le nombre de cancers va augmenter rapidement. »

Une semaine déterminante

Avec l’aide de 80 bénévoles répartis sur toute l’île et une seule salariée, le Comité régional de La Ligue, présidée par le docteur Sandré Gréget, sait que les efforts doivent encore se poursuivre pour assurer ces trois missions fondatrices : recherche, aide aux malades, prévention et dépistage. Il aura, au cours de cette semaine déterminante, à mettre ses actions en valeur pour susciter de nouvelles adhésions, de nouveaux soutiens, des dons pour lui permettre de poursuivre son combat, celui pour les malades réunionnais et La Réunion face à la maladie. Celui aussi contre ce tabou persistant de la maladie qui tend à isoler les malades et à limiter le nombre d’adhérents (700 depuis 1999). Semaine déterminante car elle permet au Comité de récolter entre deux tiers et trois quarts de son financement annuel, soit 60.000 euros l’année dernière, auxquels s’ajoutent une subvention de 60.000 euros du Département. Un budget qui reste serré pour assurer les achats réguliers de pompes à morphine et autres matériels que les hôpitaux de l’île se partagent, la formation des bénévoles, le suivi à domicile, les aides ménagères.... Néanmoins, le Comité tient le cap et compte sur toutes les volontés pour continuer à avancer.

Stéphanie Longeras

Pour vos dons, un seul numéro : 0262. 300.600


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