Le réseau Oncorun pour une meilleure prise en charge du cancer

5 septembre 2008, par Sophie Périabe

La situation géographique isolée de La Réunion a conduit notre île à être performante et autonome dans de nombreux domaines. La prise en charge médicale, notamment du cancer, n’y fait pas exception, grâce en partie au réseau Oncorun.

Le traitement du cancer est inscrit dans un Plan National de Santé Publique qui se décline sur le plan régional. Ce Plan a pour objectif de diminuer la mortalité de 20% et comporte 70 mesures réparties en 6 chapitres : prévention, dépistage, accès aux soins de qualité, accompagnement social, formation et recherche. C’est dans ce contexte d’organisation médicale et sanitaire autour du cancer que s’est créé, en mars 2002, le réseau régional de cancérologie : Oncorun. La mise en service récente de la caméra TEP (Tomographie par Émission de Positons) et du Cyclotron permet désormais de compléter un dispositif d’excellence.

Une équipe pluridisciplinaire autour du malade

Animé au niveau régional par une structure de coordination, Oncorun met en partenariat des Centres de Coordination en Cancérologie (CCC), des Sites de Proximité et des Membres Associés. Son fonctionnement est assuré par la collaboration et la coordination, autour d’un même patient, d’équipes exerçant dans différentes structures éventuellement distantes les unes des autres, associant de manière coordonnée les médecins généralistes et spécialistes, les infirmières et autres professionnels de santé et les travailleurs sociaux, et assurant la continuité des soins tout au long de la maladie. Oncorun s’est, entre autres, fixé pour objectif de contribuer à améliorer l’accès des patients au système de lutte contre le cancer, faciliter leur orientation dans le système de soins, promouvoir la délivrance aux malades de soins de proximité, assurant la meilleure qualité, sécurité, efficacité. Le réseau a été organisé autour de deux Centres de Coordination en Cancérologie (CCC) : 1. CCC du Nord constitué par la Clinique Sainte-Clotilde et le Centre Hospitalier Départemental Félix Guyon (CHD). 2. CCC du Sud constitué par le Groupement Hospitalier Sud Réunion (GHSR) et la Clinique Durieux. Il existe par ailleurs des Etablissements dits de Proximité, liés par convention aux sites spécialisés. Ils sont aptes à prendre en charge les patients atteints de cancer pour tout ou partie du diagnostic et/ou pour partie du traitement, et du suivi post-thérapeutique. Il s’agit des sites suivants : Centre Hospitalier Gabriel Martin, Centre Hospitalier Intercommunal de Saint-André - Saint-Benoît L’hôpital d’enfant de Saint-Denis, La Clinique Saint-Vincent, La Clinique Jeanne D’arc, La Clinique des Flamboyants, La Clinique Saint-Benoît, L’Etablissement Public de Santé Mentale. Au total, Oncorun regroupe 12 établissements privés et publics, auxquels s’est récemment ajouté le Centre Hospitalier de Mayotte.

Un DCC pour chaque patient

Dans le cadre du Plan Cancer mesure 34, La Réunion a été désignée comme Site Pilote sur le plan national avec les Réseaux Régionaux de Cancérologie d’Aquitaine, de Basse-Normandie et du Pays de la Loire. Le Réseau Oncorun a donc installé, conformément à la mesure 34, un système d’information qui permet de créer pour chaque patient un Dossier Communicant en Cancérologie (DCC) parfaitement sécurisé, qui pourra être consulté à tout moment, avec l’accord du patient, par son médecin traitant et les médecins spécialistes : chirurgiens, cancérologues, spécialistes d’organes. Ce dossier comprend plusieurs volets dont l’observation initiale, les consultations de surveillance et les fiches des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) avec le Programme Personnalisé de Soins remis au malade. En effet, une meilleure organisation des soins autour du patient nécessite la généralisation du DCC qui permet la transmission entre tous les professionnels concernés des données relatives à la prise en charge du patient, quel que soit le lieu de traitement. Le dossier Communicant en Cancérologie devra s’inscrire dans la mise en place progressive d’un système d’échange des données médicales des patients entre tous les acteurs de santé : il peut constituer une phase pilote de ce système qui a vocation à couvrir toutes les pathologies.

Sophie Périabe


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