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Les piercings buccaux vraiment... indigestes

28 août 2008

Très répandu ces dernières années - en Europe, sa prévalence est estimée entre 10% et 25% chez les 15-25 ans ! -, le piercing buccal n’est pas dénué de risques. A tel point que ces jeunes, mal informés, s’exposent à des complications parfois gravissimes. Les plus fréquentes sont immédiates. Des douleurs, des inflammations, des saignements surviennent et gênent la déglutition pendant plusieurs jours. D’autres sont plus rares : ingestion du piercing, allergies de contact, incrustation dans la langue... Que du bonheur ! Mais le problème majeur est d’ordre infectieux, la mise en place du piercing créant une porte d’entrée dans le sang pour les nombreux germes présents dans la bouche. Et là, bonjour les dégâts ! Il y a un risque réel d’endocardite à streptocoque, dont la conséquence est généralement la pose en urgence de valves cardiaques artificielles.

Mais ce n’est pas tout, car cette pratique provoque également des complications à long terme. Des cas de fractures et d’usures dentaires ont été documentés. Des récessions gingivales, des troubles de la déglutition et des dyspraxies linguales ont aussi été rapportées. D’où l’importance pour la Fédération française d’Orthodontie d’informer sur les risques avant la mise en place des piercings dans la bouche. Un vœu pieux ?

En début d’année, l’Académie de Médecine était montée au créneau, recommandant une série de mesures. Au mois de février, un encadrement était adopté, le décret n° 2008-149 du 19 février 2008 fixant les conditions d’hygiène et de salubrité des tatouages avec effraction cutanée, et du perçage. Enfin, l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS) a récemment mis en place un système de surveillance concernant les produits de tatouage. Et eux seulement, ce que d’aucuns regretteront sans doute.


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