Destination santé

Les premiers patients, des soldats livrés à eux-mêmes sur le champ de bataille

4 mars 2008

Chaque année en France - “en dehors du protocole multicentrique” - seule une cinquantaine de patients bénéficieraient de la larvothérapie. « A chaque fois, nous demandons à l’AFSSaPS une Autorisation temporaire d’utilisation (ATU) », explique Anne Dompmartin. Ce traitement rare comporte à ses yeux plusieurs avantages majeurs : « la facilité du soin, puisque le personnel infirmier n’a pas à décaper la plaie. Etape douloureuse, mais indispensable, ce temps de détersion est assuré par les larves. Le travail des larves permet aux infirmières d’effectuer un soin plus rapide et de meilleure qualité pour préparer le lit de la plaie à la cicatrisation. L’efficacité clinique de la larvothérapie est souvent spectaculaire ».
Une efficacité constatée encore récemment dans une étude portant sur 11 patients et réalisée à l’hôpital Desgenettes de Lyon. « Neuf cas ont été d’incontestables succès », ont précisé les auteurs. « Ce traitement a été jugé positif par le personnel soignant spécialisé dans la prise en charge des plaies ».
Les effets bénéfiques des larves sur les plaies ne datent bien sûr pas d’hier. Après Ambroise Paré au XVIème siècle, le Dr William Baer avait constaté leur action antiseptique lors de la Première Guerre mondiale sur deux soldats, “abandonnés” sur le champ de bataille pendant 7 jours. Ils présentaient d’importantes plaies abdominales et fémorales, lesquelles étaient infestées de larves. Non seulement ces hommes ont cicatrisé, mais ils ont survécu dans d’excellentes conditions à une époque où les antibiotiques n’existaient pas.


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