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Les ravages du “binge drinking”

4 octobre 2007

Lorsque les ados et jeunes adultes se mettent à boire le week-end, ils recherchent aujourd’hui une ivresse rapide. C’est le “binge drinking”, traduit en bon français par “biture express”... Un phénomène qui a débuté dans les pays anglo-saxons et scandinaves, pour gagner désormais le Sud de l’Europe. Selon l’Enquête sur la Santé et les Consommations lors de l’Appel de Préparation à la Défense (Escapad), 2,3% des jeunes de 17 ans ont déclaré avoir eu recours au “binge drinking” au moins 10 fois en 1 mois ! C’est dire l’ampleur... et la gravité du phénomène. Au niveau européen, 1 jeune de 15 à 24 ans sur 5 consomme régulièrement plus de 5 boissons au cours d’une seule soirée. C’est exactement la définition admise du “binge drinking”. Ce qui, chez un jeune adulte, se traduit par une alcoolémie minimale de 1g/litre pour les hommes, et... plus de 1,65 g/litre pour une femme !
Selon des chercheurs américains, cette pratique exposerait à un risque particulièrement élevé de troubles cardiaques. Les “gros buveurs” présentent en effet des taux particulièrement élevés de protéine C-réactive (PCR), un marqueur qui permet d’évaluer le risque de maladie cardiaque. Plus il est élevé, plus celui-ci est important.
Pour l’Académie nationale de Médecine en France, la “biture express” « peut entraîner des conséquences redoutables, notamment un coma éthylique parfois mortel (dont on a signalé des cas) dès l’âge de 12 ans ». Sans oublier naturellement le risque d’accidents associé à l’alcool et à l’ivresse. Et pour conclure, signalons que selon une étude très récente, une forte consommation d’alcool à un âge précoce entraîne une altération de la matière grise dans plusieurs zones cérébrales. Seul élément rassurant, l’Académie nationale de Médecine souligne que « le phénomène est encore beaucoup moins répandu en France que dans nombre de pays européens ». Il faut dire que le standard de référence est élevé : au Royaume-uni par exemple, 23% des jeunes de 16 ans admettent avoir vécu plus de 3 épisodes d’ivresse dans le dernier mois. Et au Danemark, ils sont... 26% dans ce cas !


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