Opération “Kass’ Moustik” ce week-end

Mobilisons-nous pour casser le moustique

28 octobre 2006

Ce week-end, une mobilisation générale pour faire reculer le Chikungunya concernera notre île. L’objectif est de rappeler les Réunionnais à leur responsabilité, avant l’arrivée de l’été austral. Initiative louable, qui ne doit cependant pas oblitérer le rôle et les missions de l’État en matière de santé publique.

Hier à la DRASS, était présentée une action générale contre le Chik’. “Kass’Moustik” cherche à intensifier les actes d’information sur la maladie. Il importe en effet d’expliquer aux Réunionnais, et notamment aux 30% d’entre eux qui croient encore que la maladie n’est pas causée par l’aedes albopictus qu’au contraire, il en est directement la cause.
Ainsi, le tissu associatif s’engage dans une campagne de sensibilisation. Il ira à la rencontre du public réunionnais, même de porte à porte, pour interpeller les Réunionnais. Il faut casser le moustique, l’empêcher de se propager et de poursuivre sa progression galopante. Il n’est pas besoin de rappeler comment le virus a profondément touché les Réunionnais.
Kass’Moustik est un moment de mobilisation important, « pour apprendre, à l’occasion d’animations de quartiers, le repérage et la destruction des gîtes larvaires autour des habitations ». Après un appel à projet, des associations - malheureusement peu nombreuses - ont proposé des actions. La chik’mobile tracera les routes de Saint-Pierre à Saint-Denis avec des haltes à l’Étang-Salé, à Saint-Leu, à Saint-Paul, et à Saint-Denis. Les habitants sentinelles, et bénévoles anti-chik’ parcourront les quartiers de l’île, pour informer, mais aussi aider les personnes en perte d’autonomie, pour le nettoyage de leur jardin. Les petits gestes peuvent faire reculer cette maladie. À nous de jouer.

Et de la responsabilité de l’État

D’un plan général, l’initiative est louable, à plusieurs niveaux. Elle vise notamment la conscientisation d’une population encore quelque peu crédule, désabusée dirons-nous. Peut-être que ces actions, si elles sont renouvelées, et maintenues sur toute l’île, serviront à changer les attitudes, et bien faire comprendre que l’ennemi est bien la moustique, et personnes d’autres. D’un autre côté, cela contribuera sûrement à faire évoluer l’engagement citoyen réunionnais.
Il est vrai qu’il est plaisant de voir les Réunionnais, enfin, réunis autour d’une cause sanitaire. Trop longtemps, les Réunionnais se désintéressaient de cela, se disant qu’en terre française, rien ne peut arriver. Mais cela ne doit pas nous faire oublier toute la responsabilité des autorités sanitaires. Me vient une question : à quand un service de prophylaxie à La Réunion ? On sait que c’est dans les tuyaux préfectoraux, mais faut-il vraiment attendre jusqu’à la fin de l’année 2007 ? On ne peut critiquer l’engagement citoyen, au contraire il faut le soutenir. Pour autant, l’État ne peut se dessaisir de ses responsabilités en matière de santé publique, surtout après les belles promesses ministérielles. A bon entendeur.

Patrick Julie


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