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Morts-nés : l’hécatombe silencieuse

25 septembre 2006


Il y a plus de 3 millions d’enfants morts-nés par an dans le monde. Une simple estimation, qui cache des disparités considérables entre pays riches ou en développement. Une étude publiée dans le “Lancet” révèle les rares données disponibles à ce jour. Sur 1.000 accouchements, 5 donneraient naissance à un mort-né dans un pays comme les États-Unis. Un chiffre qui grimpe à 32 en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est. La seule lueur d’espoir nous vient d’Egypte, avec une "baisse évidente du nombre des morts-nés". Laquelle serait directement liée à la chute du taux de mortalité maternelle sur les bords du Nil : 84 pour 100.000 naissances vivantes en l’an 2000 contre 174 pour 100.000 en 1992.

Une équipe américaine est parvenue à ce constat après avoir compilé des données de 103 pays. De simples estimations, et non des relevés exacts. Selon les auteurs, "il n’existe pas à ce jour de comptabilisation systématique des morts-nés dans le monde". Un mort-né est perçu dans la plupart des pays comme le résultat d’un avortement naturel. Il n’est donc pas inscrit à l’état civil. Bref, il n’existe pas légalement.

En France, une circulaire de 2001 régit la prise en charges des enfants morts-nés. "Si le corps n’est pas réclamé dans un délai de dix jours par ses parents, il doit être incinéré à la charge de l’hôpital". Une procédure a priori sans ambiguïté. Et pourtant, les "351 fœtus" découverts en août 2005 dans une chambre mortuaire de l’hôpital Saint Vincent de Paul à Paris semblent prouver le contraire...


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