Depuis quand cet atelier existe-il ?

- L’atelier “génération kayamb” fait partie de la ligue, qui elle, est une association de type 1901. Nous sommes un petit groupe au sein du groupe.
Cet atelier a été créé en mars 2005, justement suite à la semaine de lutte contre le cancer de 2005. Il y a aussi l’atelier “petit prince” qui s’occupe des petits malades, et nous, notre public, ce sont les jeunes de 15 à 35 ans. D’ailleurs, presque l’ensemble des bénévoles de “génération kayamb” ont à peu près cet âge. Mais attention, ce n’est pas une obligation d’être dans cette tranche d’âge pour être bénévole chez nous.

Vous êtes donc la nouvelle responsable, depuis quand ? Et qu’est-ce qui vous a poussé à intégrer la ligue et ensuite “génération kayamb” ?

- Cela fait deux mois que j’ai repris le flambeau de “génération kayamb”.
Souvent, les gens intègrent ce genre d’association car ils ont quelqu’un dans leur entourage qui est concerné. Je n’y échappe pas. Ma grand-mère maternelle est décédée d’un cancer du sein, ce qui fait que je ne l’ai pas connue. C’est ce qui m’a poussé à intégrer la ligue.
Et lorsqu’on m’a proposé de reprendre “génération kayamb” car la personne qui s’en occupait depuis sa création partait, j’ai tout de suite dit oui.

Quels sont les objectifs de “génération kayamb” ?

- Notre premier objectif est de briser l’isolement du jeune malade. Pour cela, nous avons une quinzaine de bénévoles dont deux, qui sont formés pour intervenir auprès de jeunes. Souvent, ces jeunes se sentent un peu perdus car ils sont trop vieux pour le service pédiatrie et lorsqu’ils arrivent en oncologie, ils sont les plus jeunes et n’ont personne de leur âge à qui parler. Nous sommes là aussi pour leur changer les idées, répondre à leurs questions qu’ils n’osent pas poser à d’autres personnes.
Pour briser cet isolement, nous allons installer un 3ème ordinateur au CHD de Bellepierre, justement pour qu’ils aient le moyen de s’évader un peu.
Cela fait un an que notre site Internet (www.generationkayamb.org) est en service, avec un forum sur lequel les jeunes peuvent discuter en tout anonymat.
Ce forum leur permet également de poser des questions ou demander des conseils pratiques par exemple, comment faire lorsque l’on perd ses cheveux, etc...
Nous disposons également sur le site d’une boîte à rêves. Le principe est simple, les malades postent un rêve et une fois par an, nous essayons d’en réaliser un. Malheureusement pour l’instant, nous n’avons pas beaucoup de rêves.
Le second grand objectif est la prévention et la sensibilisation des jeunes.
Il faut savoir que ce n’est pas une maladie contagieuse, aujourd’hui, on peut guérir du cancer. Mais, il faut briser les tabous autour de cette maladie. Le cancer est la 3ème cause de décès des 15-24 ans, alors il faut faire quelque chose. Prévenir les jeunes qu’il y a des comportements à risque...

Où en est le cancer aujourd’hui chez les jeunes Réunionnais ?

- Nous estimons que 2 jeunes par lycée sont touchés par le cancer. Mais nous n’avons pas pour le moment des chiffres officiels sur les évolutions.
Les cancers les plus fréquents sont le cancer des testicules chez les jeunes hommes et chez les jeunes filles, c’est le cancer du sein.

Quelles sont les actions prévues durant cette semaine et sur le reste de l’année ?

- Ce samedi 24 mars, nous serons présents au carré piéton de Saint-Denis devant la poste sur la rue Maréchal Leclerc de 9h à 17h. Il y aura des animations et des activités de sensibilisation pour les petits et les jeunes, notamment avec des dessins de fruits, etc...
Le matin, il y a aura un atelier gratuit de henné, car cela fait partie du maquillage et lorsque l’on perd les poils du visage, il est important, notamment pour les femmes, d’apprendre à se maquiller.
Nous aurons également la visite d’un facio-esthéticien, à qui les femmes, plus particulièrement, pourront poser toutes les questions liées à l’esthétique du visage lorsque l’on perd ses cheveux et ses poils.
Sinon, sur le reste de l’année, nous menons des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes et intervenons dans les lycées. Nous avons déjà touché les jeunes des lycées de Bellepierre et de Bel Air à Bagatelle sur le thème du tabagisme, facteur qui augmente l’apparition de cellules cancéreuses dans l’organisme.
Cette année, nos allons mener une campagne sur le thème de l’alimentation, ce sera notre cheval de bataille. Manger des fruits et des légumes, avoir un mode de vie plus sain peut contribuer à réduire le risque de développer un cancer. Il y a encore beaucoup de choses que les jeunes ne savent pas et nous sommes là pour les informer.

Avez-vous un message à faire passer aux jeunes malades du cancer ?

- Oui, effectivement, j’aimerais leur dire que surtout il ne faut pas rester seul, ne pas avoir honte. Notre slogan, c’est “allon bataille contre le cancer”, alors il faut se battre. Et pour mieux vivre sa maladie, il est nécessaire de partager ces peurs, ses difficultés. J’encourage donc les jeunes à venir nous voir, allez voir aussi notre site Internet et ne pas rester dans l’ombre.

Propos recueillis par Sophie Périabe