L’ARPS

“Pas un substitut de l’Etat“

9 novembre 2006

Hier matin à Saint-Denis, les participants à du 5ème Colloque VIH-Océan Indien n’avaient que l’embarras du choix car les thèmes abordés par les 5 ateliers étaient très intéressants. Au n°5, Alain Domercq, le Président de l’ARPS, animait une rencontre interactive où il a détaillé des actions de proximité au monde associatif mahorais, malgache, mauricien, seychellois, comoriens.

L’ARPS a été créée en 1988 dès l’annonce des premiers cas de SIDA à La Réunion par le Docteur Troussier. « La réaction face à cette maladie se devait d’être rapide et adéquate », souligne Alain Domercq, « la mobilisation des acteurs de la santé face à cette épidémie » ne s’est pas faite attendre. Partie de rien, mais sur des bases solides, car à ce jour, elle ne dépend d’aucun mouvement religieux ou politique. Elle n’est affiliée à aucune association métropolitaine. Elle prône les valeurs universelles des Droits de l’Homme et du Citoyen. Cependant, il ne cache pas que des subventions de la DRASS, du Conseil régional, du Conseil général dépend le maintien des interventions de terrains. Cependant, l’ARPS ne se substitue pas à l’État !

Apolitique et non religieuse

Les salariés comme les bénévoles de l’ARPS agissent auprès du public dit marginalisé comme les habitants des hauts de l’île ou les prostituées. Leur délivrer des messages les plus simples est néanmoins une approche délicate. Comment parler de sexualité et de sa sexualité à un inconnu ou à une personne connue ? Rien de plus difficile. Même avec le soutien des Cases ou Maisons de quartiers. Bien souvent, les bénévoles de ces structures entretiennent des liens amicaux avec le public visé. Un autre obstacle à surmonter est les idées reçues. Dans de telle circonstance, la lutte contre l’exclusion et la discrimination paraît difficile. Mais au bout de 18 ans d’activités, l’ARPS est devenue un acteur incontournable de la lutte contre cette épidémie qui, tous les 7 secondes, tue.

La lutte s’intensifie malgré tout

Intervient une personne des Comores pour lui présenter une association qui, depuis cette année seulement, agit de la sorte dans cette île de l’océan Indien. Sans la moindre subvention, elle tisse des liens avec les structures villageoises pour ensuite distribuer des préservatifs aux hommes et aux femmes. Car il arrive qu’un dans un couple, l’un cache sa maladie à l’autre. Un autre prend la parole pour brièvement présenter l’une de ses priorités. Il se consacre essentiellement à l’aide aux personnes migrantes vers la ville de Marseille. Une autre affirme le manque d’expertise aux Seychelles, mais souligne tout l’intérêt porté actuellement par les autorités compétentes. À Madagascar, malgré un important bataillon associatif, la mission s’annonce ardue. Car le message, le SIDA est une maladie, ne convainc pas.

J.-F. N.


La sexomobile

Non, ce n’est pas le nom d’une nouvelle danse, mais celle d’une initiative itinérante menée par l’ARPS. Marthe Toinette, l’une de ses animatrices, l’a décrite hier. Une fois par semaine, elle se rend dans les cases, cabinets médicaux, pharmacies et auprès des gens des hauts. L’année dernière, l’équipe de la sexomobile a distribué 13.500 préservatifs. Cette année, l’accent est mis sur la formation pour responsabiliser le personnel des associations pour qu’il prenne le relais.


Tuteurs à l’Université

La lutte pour prévenir la maladie s’opère sur tous les fronts. Françoise Valette de l’ARPS et jusqu’à peu, assistante sociale à la médecine préventive de l’Université, intervient dans le monde étudiant. Elle n’est pas la seule à leur apporter un soutien physique, psychique et social comme le recommande l’OMS. Elle a recours à des tuteurs étudiants rémunérés pour distiller tout message de préventions auprès des étudiants. Aux campus universitaires de Saint-Denis ou du Tampon, ils sont nombreux(es) à vivre une autre vie loin du père et de la mère. Certains d’entre eux sortent de déceptions amoureuses, donc vulnérables. L’aide d’un tuteur est nécessaire pour passer cet aléa de la vie.


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