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Personnalités bipolaires : traiter au cas par cas

5 novembre 2011

Caractérisée par une alternance d’épisodes dépressifs et maniaques, la maladie bipolaire est difficile à diagnostiquer. « Il y a un retard au diagnostic souvent important. Il peut parfois s’écouler 8 à 10 ans avant que le diagnostic soit réellement posé. Or, ce retard provoquera naturellement une prise en charge plus tardive », explique Thierry Bougerol, responsable du Pôle psychiatrie et neurologie du CHU de Grenoble.

Par ailleurs, le traitement doit s’adapter aux différentes formes que la maladie peut revêtir, et au caractère propre de chaque malade. « La prise en charge proposée à un patient donné ne correspondra pas forcément à ses besoins personnels. Dans ce cas, il risque d’arrêter de lui-même ses traitements, et cela, d’autant plus s’il ne constate aucune amélioration ».

L’efficacité du traitement ainsi que sa prise quotidienne (ce que l’on appelle l’observance) sont des facteurs-clé de réussite, dans une pathologie où les taux de rémission restent relativement faibles. En effet, seulement 58% des patients se trouvent en rémission après 24 mois de traitement. D’autres présentent des réponses limitées aux médicaments existants. Ce qui explique pourquoi il est parfois difficile d’obtenir l’adhésion des patients. D’ailleurs, de manière générale, seuls 50% des patients prennent leurs traitements tous les jours.

« Lorsqu’un patient se trouve en échec thérapeutique, la fréquence des rechutes, avec alternance de dépressions et d’épisodes maniaques ou hypomaniaques, peut avoir tendance à augmenter. Les rechutes vont se rapprocher, et seront plus sévères ». Le patient alors sera d’autant plus exposé à des comportements à risque. « Les conséquences de ces épisodes plus sévères seront elles aussi plus graves, avec notamment le risque suicidaire. Mais pas seulement. En phase maniaque, le patient va se mettre en danger par des actes irréfléchis. Il va dépenser sans compter, prendre de manière excessive des toxiques. Et la répétition de ces épisodes va entraîner des problèmes conjugaux avec un risque de divorce, une désinsertion familiale, mais aussi professionnelle ». L’échec thérapeutique retentit donc à la fois sur le comportement du malade, mais également sur ses proches.


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