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Pourquoi médiatiser le dépistage du VIH/SIDA ? Parce que trop de personnes vivent avec une angoisse rentrée - même si elle s’exprime par de l’humour -, ou un refus de savoir et parce que la honte écrase encore beaucoup trop d’entre nous.
Notre île ne connaît pas un taux de progression “africain” et les malades, une fois identifiés, peuvent continuer à vivre avec les tri- ou les quadri-thérapies. Raison de plus pour chercher à connaître le plus tôt possible où nous en sommes, chacun d’entre nous, avec le virus du SIDA.
La “file active” des malades du SIDA - c’est-à-dire le nombre
de personnes suivies dans les hôpitaux - augmente à La Réunion de 6% à 7% chaque année - soit une quarantaine de personnes qui se découvrent séropositives, même quand la maladie ne s’est pas déclarée.
La journée d’aujourd’hui est faite pour faire prendre conscience que le dépistage concerne absolument chacun d’entre nous.
À ceux qui cacheraient leurs réticences sous l’argument des économies à faire pour la Sécurité sociale, il faut dire très sereinement qu’ils se
trompent de combat : ce n’est pas sur les dépistages que des économies peuvent être faites, mais sur les traitements qu’on évite en dépistant la maladie à temps. Un dépistage coûte environ 100 francs (15,24 euros) par personne, une fois dans l’année ; un traitement tri-thérapique est de l’ordre de 1.500 euros par mois - soit mille deux cents fois plus cher !
Après avoir déclaré "le SIDA, grande cause nationale en 2005", le gouvernement Raffarin, pourtant prompt à serrer les cordons de la bourse dans de nombreux domaines, a pris l’engagement d’"une nouvelle relance des démarches des prévention", la poursuite "des efforts de recherche" et de "nouveaux progrès dans l’accès des malades du Sud aux traitements". Sur ce chapitre au moins, l’heure n’est pas aux économies,
sur l’ensemble de la planète.
Solidairement, aujourd’hui, la quasi totalité des conseillers régionaux et généraux ainsi que de nombreux élus municipaux, des artistes, des
journalistes et des sportifs vont donner un peu de leur sang dans les Centres de Dépistages Anonymes et Gratuits des hôpitaux Félix-Guyon (Saint-Denis) et de Saint-Pierre, ouverts de 8h à 17h. (voir les adresses ci-après) . Pour dire à leurs concitoyens la solidarité de tous envers les personnes atteintes du VIH/SIDA et combien il est important de sortir cette maladie des stigmatisations où trop de gens l’enferment encore.

P. David

Dispositif et adresses

Six Centres de Dépistage Anonyme et Gratuit (CDAG) seront ouverts aujourd’hui à des horaires exceptionnels :

- Dans les deux centres des hôpitaux :
o à Saint-Pierre, au service de pneumologie et des maladies infectieuses (0262.359.165), de 8h à 16h ;
o à Saint-Denis, au service d’immunologie clinique (0262.905.560), de 8h à 17h.

- Dans les quatre CDAG dépendant du Conseil général :
o Service des Actions de Santé de Saint-Denis : rue Charles-Gounod (tél : 0262.413.275) ;
o Service des Actions de Santé du Port : rue Éliard-Laude (en face du “Crayon” 0262.917.870) ;
o Service des Actions de Santé de Saint-Pierre : 44 rue Augustin-Archambaud (0262.969.080) ;
o Service des Actions de Santé de Saint-Benoit : 1 rue Beaulieu (0262.502.000).

Les centres de dépistage des deux universités ne sont pas actifs pendant cette période de vacance.
Le public qui voudrait se joindre à cette campagne peut aussi tout simplement se faire prescrire par un médecin traitant une prise de sang et une analyse en laboratoire (entièrement remboursés par la sécurité
sociale - voir plus haut). Il peut aussi se présenter dans l’un des quatre CDAG ci-dessus.