Destination santé

Pourquoi sacrifier ses seins avant un cancer ?

24 mai 2013

L’image d’Angelina Jolie, actrice et réalisatrice hollywoodienne, a pris une dimension nouvelle. Dans une tribune publiée dans le “New York Times”, elle annonce avoir subi une double mastectomie préventive. Porteuse d’une mutation génétique la plaçant “à haut risque” de cancer du sein et de l’ovaire, elle a choisi l’ablation des deux seins. En France, cette opération est proposée depuis 2004 à certaines patientes. Lesquelles ?

(photo phovoir)

« En France, les critères pour déclencher une étude génétique chez une femme sont précis », explique le Dr Pascale This, endocrinologue et gynécologue à l’Institut Curie (Paris). « L’observation d’un nombre anormalement important de cancers du sein ou de l’ovaire chez des personnes jeunes dans la famille proche en est un ». Si elle le souhaite, la femme peut alors bénéficier gratuitement d’une recherche de mutation des gènes BRCA1 et BRCA2. Environ 5% des cancers du sein se développent chez des femmes porteuses de ces mutations.

Angelina Jolie, justement, était porteuse de cette mutation. D’après ses propos dans le “New York Times”, elle présentait un risque de 87% de développer un cancer du sein. Et de 50% d’avoir un jour un cancer de l’ovaire. A la fin du mois d’avril, elle a donc subi une double mastectomie préventive. L’ablation des ovaires, quant à elle, n’a pas encore été pratiquée.

« La mastectomie préventive est fréquente aux États-Unis, au Canada anglophone et aux Pays-Bas », poursuit Pascale This. « Là-bas, jusqu’à 50% des femmes concernées optent pour cette opération. En France, en revanche, probablement pour des raisons culturelles, moins de 5% des patientes font ce choix ». Or, depuis les recommandations émises par l’Institut national du Cancer (INCa) en 2004, « nous nous devons d’informer que cette option existe. Mais on ne la recommande pas pour autant », précise-t-elle. « Nous pouvons aussi leur proposer une surveillance attentive avec pour objectif un dépistage très précoce. Pour ce faire, le suivi — qui débute à l’âge de 30 ans — associe annuellement des mammographies, des échographies et des IRM mammaires », poursuit le Dr This. Mais « cette méthode ne réduit pas le risque de cancer du sein ».

©Agence de Presse Destination Santé-2013


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