Vidéos, spots et documentations, l’ARPS présentait son action de prévention du SIDA à un public varié, hier, dans ses locaux de la rue Saint-Jacques à Saint-Denis. Le but de cette journée “portes ouvertes” était d’établir un dialogue, dans la bonne humeur, autour d’un sujet d’actualité : les maladies sexuellement transmissibles, et notamment le SIDA. Par des sketchs, les animateurs de l’association ont instauré un dialogue nécessaire. Les questions fusent : “Quelles sont les pratiques sexuelles les plus à risque ?” “Comment se déroule le dépistage ?” “Le SIDA, c’est quoi ?” “En combien de temps en meurt-on ?”.
Les animateurs de l’ARPS, dans un climat détendu, expliquent les méandres de ce fléau à un public de tous âges. Oui, il faut se prémunir de la maladie par son seul antidote : le préservatif. Mais, il implique, et particulièrement dans la société réunionnaise, de s’arrêter sur les notions fondamentales de la sexualité. L’ARPS entend jouer son rôle dans l’apprentissage du respect de soi et d’autrui, du respect du corps humain. Elle souhaite que s’installe une véritable communication entre partenaires occasionnels ou dans un couple instable.
La lutte s’installe sur le terrain de la banalisation de la maladie. Installer un dialogue sur un sujet tabou, voilà l’objectif principal de l’ARPS. Les Réunionnais entérinent un silence délétère sur les sujets sexuels, et force est de constater que la jeunesse réunionnaise se prive d’informations salutaires, alors que leur vie est en jeu. Comme tant d’autres associations de prévention (Sid’Aventure, RIVE, AROF), l’ARPS propose un service d’accueil, d’information et de documentation sur la prévention des risques liés à la sexualité et à l’usage des drogues. À vous de faire le premier pas. "Ça ne coûte rien, et cela peut sauver ma vie", déclare Sandrine (17 ans) au sortir de cette opération de l’ARPS.

Instaurer le dialogue

Ouvrir son local, c’est bien. Mais l’association de prévention entend engager un véritable travail de terrain. "La parole est beaucoup plus facile lorsque nous allons sur place", indique une animatrice. C’est ainsi que de Saint-Philippe à l’Étang-Salé, elle rencontre la population réunionnaise, pour assurer ses missions de prévention, mais également sur les lieux de prostitution ou de drague gay. D’un point de vue plus large, elle communique sur les grossesses non désirées, les IVG, la pilule du lendemain, en partenariat avec l’AROF notamment.
Par ailleurs, toute personne qui le désire peut disposer de l’accès Internet dans les locaux de l’ARPS, non pas seulement pour se documenter sur les MST ou la sexualité. On peut y envoyer ses mails, faire d’autres recherches sur des sujets divers. L’ARPS est un lieu ouvert à tous. Les internautes peuvent également consulter son site Internet (www.arps-info.com) pour toutes informations complémentaires. Mais rien de mieux que de rencontrer, en tout anonymat, son personnel. L’ARPS est une association loi de 1901 fondée en juillet 1988, 1 an après l’apparition des premiers cas de SIDA à La Réunion. Pionnière dans la lutte contre cette maladie, elle est indépendante, non institutionnelle, apolitique, non identitaire, centrée sur la prévention. L’ARPS a reçu en 2004 l’agrément du Ministère de la Jeunesse et des sports, et celui du Rectorat de l’Académie de La Réunion en 2005.

Patrick Julie

Association Réunionnaise pour la Prévention du SIDA

Centre ressource, conseils, information et documentation sur la prévention des risques liés à la sexualité et à l’usage des drogues.

11 bis rue Saint-Jacques 97400 Saint-Denis
Tél : 0262.21.88.77
Fax : 0262.94.12.60
Mail : [email protected]
Site : www.arps-info.com

Ouverte :
Lundi, mardi et jeudi de 9h à 12h30 et 13h30 à 17h
Mercredi de 9h à 12h et 14h à 17h
Vendredi (sur rendez-vous) de 9h à 12h30 et 13h30 à 15h

Interview d’une visiteuse

"C’est la première fois que je viens ici à l’ARPS. Je connaissais son existence, mais je n’ai jamais fait ce pas. Aujourd’hui, je voulais en savoir davantage sur les MST, mais aussi sur la grossesse. À la maison, on ne parle jamais ouvertement de la sexualité. C’est surtout entre filles que nous en discutons, ou encore lors des cours de biologie, ou dans des journées comme celle-ci. Ici, c’est plus facile. Il faut dire que les animateurs sont sympathiques et traitent le sujet d’une façon plus libérée, plus fun. La documentation est à notre disposition et nous trouvons directement réponses à nos questions. Il y a des questions que je pose en cours et le professeur me recommande de les poser à mes parents. Ici, ce n’est pas le cas. Ces animateurs sont employés pour le faire et ils ne s’en privent pas. Non, dans ce cadre-là, c’est beaucoup plus facile de poser les questions. Il n’y a pas de blocages, de tabous qui gênent la réponse. En tout cas, cette journée est nécessaire pour que nous soyons au courant des actions de prévention. Les garçons devraient venir plus souvent ici (rire). Parce que l’on peut aussi apprendre le corps humain. Il faudrait que ce genre d’action se fasse plus souvent". (Sandrine, 17 ans)