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Prévention du mélanome : mobiliser… les coiffeurs !

5 novembre 2011

La prévention du mélanome doit-elle pour gagner en efficacité, s’appuyer sur la mobilisation de professionnels tels que les kinésithérapeutes ou les coiffeurs ? La question n’est pas si saugrenue qu’elle pourrait paraître. Des médecins américains ont en effet « sondé » certains coiffeurs, pour savoir s’ils seraient disposés à s’investir dans une telle mission. Leur réponse prend la forme d’un grand « oui ».

L’étude s’est déroulée en deux temps. En premier lieu, le Dr Elizabeth Bailey et son équipe de l’Université de Bent Brigham, ont distribué un questionnaire à 304 coiffeurs de Houston (Texas) et de sa banlieue. Sept de ces professionnels sur 10 (soit 203 d’entre eux) y ont répondu. Mais surtout, la moitié des répondants s’est montré extrêmement ou très intéressée par une éventuelle participation à un programme de prévention du mélanome.

Dans un deuxième temps, les figaros sont passés à la pratique avec de vrais clients, afin de déterminer la faisabilité du projet. Bonne surprise, les auteurs ont constaté qu’environ un tiers des coiffeurs avaient signalé une lésion ou un grain de beauté suspect à leur client. Avec en plus, la recommandation d’en parler à un médecin. « Notre étude suggère que les coiffeurs sont partants pour s’investir dans une telle campagne, et pour s’attarder sur d’éventuelles lésions du cuir chevelu, de la nuque voire du visage », souligne le Dr Bailey. A condition bien sûr qu’ils bénéficient d’une formation adéquate pour repérer les lésions suspectes.

Et pourquoi pas les kinés ?

Ce travail va dans le sens du Dr Caroline Robert, chef du service de dermatologie à l’Institut Gustave Roussy (IGR) à Villejuif. « Je serais très favorable à ce que des professionnels comme les kinésithérapeutes soient aussi mobilisés dans la prévention du mélanome », nous avait-elle expliqué en juin dernier à Chicago (Etats-Unis), en marge du 47è congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO). Et pour cause, « chacun d’entre eux voit tous les jours plusieurs patients en sous-vêtements. Ils pourraient ainsi attirer leur attention en cas de grains de beauté suspects ».

Le Dr Robert avait également rappelé un moyen simple d’identifier ce type de lésions. Il repose sur les 5 premières lettres de l’alphabet : A, B, C, D, E :
A pour des lésions Asymétriques ;
B pour des Bords irréguliers ;
C pour une Couleur inhomogène, avec des nuances du brun au noir ;
D pour un Diamètre souvent inférieur à 6 mm ;
E pour un critère d’Evolutivité.

Rappelons enfin que plus de 8 500 nouveaux cas de mélanome sont diagnostiqués chaque année en France. Quant au nombre de décès, il est estimé à 1 500.


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