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Psychothérapie
25 novembre 2004
La relation entre la thérapeutique, le sacré et les cultures de l’océan Indien a occupé une grande partie des premières assises régionales de psychothérapie. Le premier objectif était de faire témoigner les praticiens et il a été pleinement atteint.
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Ces journées étaient les premières du genre à La Réunion et dans l’océan Indien. Vendredi et samedi ont eu lieu à Saint-Gilles les premières assises de psychothérapie : Jean-François Reverzy en faisait avant-hier le bilan.
Jusqu’ici, aucun rassemblement important n’avait pu être organisé pour rassembler psychothérapeutes de tous ordres, avec ou sans diplômes, empiriques ou illégaux, puissent se retrouver.
Cette réunion n’avait pas la prétention de l’exhaustivité : pour aller plus loin, il eût fallu lancer une enquête en profondeur, sensibilisant les acteurs de terrain et dressant une carte du territoire. C’est là un objectif qui pourra être poursuivi dans le futur.
Le premier objectif était de faire témoigner les praticiens et il a été pleinement atteint : plusieurs intervenants de qualité comme le docteur Fabienne Lafont, pédopsychiatre à Saint-Leu, Samuel Burnat et Yacoob Affejee, psychothérapeutes installés en libéral, Éric Singainy, psychothérapeute exerçant en addictologie à l’hôpital de Saint-Pierre, Hanta Andriambelo, thérapeute familiale, ont présenté des exposés clairs, illustrés d’histoires cliniques mettant en exergue leur travail.
Deux d’entre eux étaient des infirmiers diplômés, d’origine réunionnaise, installés ensuite en cabinet de psychothérapeute. Si les références théoriques étaient différentes, et les points de contradiction posés, on n’a pu que remarquer la qualité du travail exercé et ses résultats.
La relation entre la thérapeutique, le sacré et les cultures de l’océan Indien a occupé une grande partie de ces journées. L’originalité de la région par rapport à la Métropole repose sur le fait que la majorité des réponses aux souffrances psychiques et sociales est portée par des guérisseurs ou des thérapeutes religieux officiels.
Cette réponse est majoritaire ou unique dans des zones comme Madagascar ou les Comores, et demeure importante à La Réunion ou à Maurice. Une rencontre exceptionnelle a pu être organisée lors de l’atelier de vendredi entre deux figures charismatiques : le père Jocelyn Grégoire, prêtre mauricien, responsable de la paroisse de Sainte-Croix à Port-Louis, et Basile Kliguei, prêtre du vaudou africain. Originaire du Togo, ce dernier vit en région parisienne et se rend fréquemment dans son village natal en Afrique.
Face à l’importance du guérissage et de la sorcellerie à La Réunion, il semblait important de témoigner des sources africaines. Le vaudou, religion de la côte Ouest de l’Afrique (dont sont issues beaucoup de cultures nées de l’esclavage) demeure le meilleur exemple.
Basile Kliguei a expliqué le système religieux vaudou et les pratiques divinatoires et thérapeutiques qui en découlent, en référence à l’invocation des figures ancestrales. Ces rituels et ces représentations sont analogues sinon identiques à ceux qui sont pratiqués à Madagascar et en particulier le sikidy. Dans tous les cas, le système thérapeutique utilisé est l’adorcisme : l’invocation des esprits et la transe et la possession par les officiants.
L’esprit des morts devient alors un acteur thérapeutique. Kliguei présentait par ailleurs deux documents exceptionnels d’initiation au vaudou et d’initiation d’un prêtre. Ces films, où lui-même officie, ont été tournés à quinze années d’écart dans son village du Togo.
Le père Jocelyn Grégoire, prêtre spiritain de formation, a d’abord raconté son itinéraire de prêtre qui l’a porté en Papouasie Nouvelle-Guinée, et son constat de l’inadéquation des pratiques catholiques face aux demandes thérapeutiques de la population.
Avec une grande finesse, le père Grégoire décrivait comment il pouvait dissocier son rôle de prêtre catholique, dispensant en particulier le sacrement de réconciliation, et son rôle de psychothérapeute en fonction des situations cliniques rencontrées. Il a aussi mis en exergue, dans les deux cas, la dimension culturelle et symbolique qui est indispensable à tout lien de parole. C’est à ce titre que selon son mot “Créole avant d’être prêtre”, il a adapté en créole toute la liturgie catholique.
Par ailleurs chanteur et compositeur, il a adapté hymnes et cantiques sur les rythmes et les mélodies du sega, du reggae, du segae et du hip-hop, et créé un groupe qui anime des sessions charismatiques attirant des dizaines de milliers de fidèles.
On a pu ainsi écouter un chant exorcistique composé sur un rythme de séga, permettant, en dehors du cadre de l’exorcisme traditionnel, aux auditeurs de “tirer” d’eux mêmes les mauvais esprits.
C’est dire qu’au modèle de l’adorcisme s’oppose le modèle de l’exorcisme qui anime la majorité des pratiques : il s’agit là d’arracher à l’intimité psychique du sujet le mauvais esprit et le mauvais sort induit par la sorcellerie.
Adorcisme et exorcisme se retrouvent à Madagascar et à Mayotte, comme l’évoquait le docteur Régis Ayrault, psychiatre, responsable du service de santé mentale de Mayotte et qui a orienté ses pratiques vers l’intégration des pratiques traditionnelles : tam-tam, patrossi, tromba.
Une forme particulière des services malgaches et mahorais est de composer avec les mauvais esprits, dans la représentation des djinns, et de les mettre à son service. Vivre avec son démon peut être une solution.
Daniel Singainy, prêtre hindou officiant à Villèle, replaçait ces pratiques dans le cadre de la créolité réunionnaise : le recours au sacré, aux dieux et aux rituels est dans l’hindouisme une solution pour beaucoup de Réunionnais. Selon lui, elle n’est pas incompatible avec l’approche chrétienne. Les thérapies religieuses cependant, comme le rappelait Jocelyn Grégoire, doivent bien se distinguer des psychothérapies sans concurrence.
Élisabeth Stefanovitch, peintre et médium, rapportait ensuite son expérience et le travail qu’elle opère avec ses clients, travail qui repose sur le flash, l’intuition et la vision intérieure du destin du patient : nous retournons là à un tronc commun de l’ésotérisme et de la télépathie qui a précédé et accompagné la découverte de la psychanalyse par Freud.
Injonctions thérapeutiques : on peut mieux faire
Un atelier a permis d’aborder un problème particulier apparu ces dernières années : celui des injonctions thérapeutiques (un traitement effectué sur un patient, suite à un jugement qui lui épargne ainsi la condamnation à la prison) et des droits des victimes. Cette problématique traitée par les Docteurs Benjamin Bryden et Laurent Denizot en compagnie de P. Garet, juge d’application des peines, et Geneviève Payet, responsable d’un service de victimologie, pose la question de la volonté réelle du patient d’entreprendre un traitement.
Les acteurs de cet atelier ont évoqué par ailleurs les aspects positifs de ces mesures d’injonctions thérapeutiques qui permettent d’aller vers un changement de comportement et l’éradication du symptôme à l’origine du délit. Dans certains cas, les condamnés deviennent volontaires pour le traitement.
Les conclusions de cet atelier portaient plus sur l’aménagement de ces mesures pour les rendre plus pertinentes et créer de meilleures conditions de rencontre entre les usagers et le thérapeute.
Levée de boucliers contre l’intrusion de l’État
Les injonctions gouvernementales qui légifèrent actuellement pour forcer les psychothérapeutes à rentrer dans un cadre officiel ont fait l’objet d’un débat important. Les docteurs Sadoul et Laurent Denizot ont rappelé les textes promulgués successivement par B. Accoyer, Giraud, Dubernard. Recensement des psychothérapeutes, inscription de ceux-ci sur un registre, homologation des titulaires de diplômes médicaux ou de psychologie, accréditation des autres en fonction de leurs appartenances à des associations agréées : une évaluation des pratiques sur un mode encore flou.
Sadoul rappelait que ces législateurs étaient tous médecins et non-psychiatres et que B. Accoyer avait été sensibilisé à ce problème pour des raisons familiales (décès d’une parente atteinte d’un cancer et soignée par un charlatan qui lui avait fait arrêter le traitement médical).
Il évoquait également la levée de protestation en France contre ces mesures, notamment de la part des psychanalystes.
Les avis étaient cependant nuancés : l’exigence de Christian Vasseur, psychiatre de Haute-Savoie, de demander à tout thérapeute d’avoir une formation en psychopathologie et d’avoir rencontré lors de stages des patients, semblait à tous de relever du bon sens. L’intrusion de l’État dans le contenu des séances, l’évaluation de ces contenus suscitent par contre une levée de boucliers générale.
Surtout des thérapies familiales à La Réunion
Qu’est-ce que la psychothérapie ? C’est un exercice non médical dont les instruments sont la rencontre, la présence, l’écoute disponible, la parole. Elle s’exerce en relation individuelle ou en groupe. Elle peut être prise en charge par la solidarité nationale, soit dans le cadre de centres médico-psychologiques, soit en cabinet, ou se situer dans un registre réclamant une participation financière personnelle du demandeur de psychothérapie, et cela surtout si le thérapeute n’est pas médecin.
La cheville ouvrière de la thérapeutique est ce que Freud et les psychanalystes ont nommé le transfert : le lien qui va se nouer entre le thérapeute et son patient et dont le dénouement marquera la fin de la cure.
À La Réunion, les psychothérapeutes se réfèrent à de multiples formations techniques : la psychanalyse, le modèle systémique des thérapies familiales (celui qui semblait cependant l’emporter à côté de techniques comme l’hypnose ou la sophrologie), les modèles rééducatifs de type béhavioriste ou cognitiviste demeurant pour l’instant en retrait.
Les situations qui font se rencontrer le patient et le thérapeute sont elles aussi diverses : événements vitaux traumatiques, malaises à vivre, troubles sexuels... Les circuits de rencontre reposent sur les réseaux, le bouche à oreille, plus rarement sur l’annuaire.
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