Chik, révélateur d’incapacité

Quelle politique sanitaire ?

13 mai 2006

Pour la Fédération Santé Action Sociale de la CGTR : ’Le chikungunya illustre à nouveau combien les politiques sanitaires se révèlent incapables de gérer des épidémies gravissimes pour les populations’.

Jean-Michel Saingainy, secrétaire général de la Fédération Santé Action Sociale, commence par pointer l’excès de mortalité que La Réunion enregistre, sans doute à cause du chikungunya : "De 1994 à 2004, on dénombre 3.900 décès en moyenne, or on en dénombre 4.272 pour 2005".

Deux fois plus de morts

Il ajoute que "par projection, cet excès de mortalité peut dépasser les 10% et pour les premiers mois de l’année 2006, nous constatons un doublement du taux de mortalité".
Pour lui, "des moyens, de l’anticipation et une véritable politique de prévention sont indispensables. L’État est responsable de cette catastrophe, conséquence de sa politique de diminution des moyens". Il fait part de ses craintes quant à une résurgence de la dengue ou du paludisme. Il estime que cette catastrophe aurait pu être évitée et souligne, en plus des dégâts humains et économiques, les risques écologiques dus à l’utilisation de produits polluants et utilisés dans l’urgence.

Nécessaire concertation

Il se résume : "La politique sanitaire ne peut être efficace que si les moyens qui lui sont attribués permettent d’avoir une réelle perspective, travaillée avec l’ensemble des acteurs du sanitaire et du social". La Fédération soulève plusieurs anomalies et revendique que les moyens humains soient pérennes dans le sanitaire, le médico-social et le social. Elle demande le renforcement des services de lutte anti-vectorielle avec de vrais emplois et une formation adaptée, ainsi que le renforcement des médecins du travail, l’ouverture des lits de médecine dans l’Est.

Transparence financière

Elle insiste pour la transparence de l’enveloppe approuvée par les Conseils d’administration, pour que la prime de service soit maintenue pour tous les agents en 2006 et pour que la notation des agents ne soit pas pénalisée à cause de leurs arrêts de travail pour maladie. Elle fait savoir que la prime promise par le Premier ministre de 300 euros n’a pas été versée à tous les agents et qu’elle doit leur être versée ainsi qu’aux salariés des associations qui ont contribué à lutter contre l’épidémie. Elle rappelle la nécessité de la concertation des partenaires sociaux devant toute décision prise par l’Agence régionale de l’hospitalisation et réclame un bilan financier clair du Conseil général et de la DRASS sur l’épidémie. Elle propose d’effectuer un recensement des personnes touchées par famille et se demande s’il ne faut pas redessiner un deuxième schéma en vue de la prochaine saison chaude.

Eiffel


Déficit chronique de l’emploi

La Fédération demande avec insistance l’ouverture immédiate des négociations afin de mettre en place un programme emplois et formations adapté aux besoins de notre département. Elle demande la titularisation immédiate des agents exerçant depuis 12 mois sur des postes budgétisés et dit stop aux emplois précaires. Elle demande un budget adapté pour assurer des soins de qualité et des conditions de travail des salariés. Plus que tout, elle dénonce "la dictature" de l’ARH et propose que tous les partenaires sociaux soient systématiquement consultés.


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