On se rappelle de la campagne inter associative « Sortez couverts ». Direct, le slogan donnait la clé de la lutte contre le SIDA. Comment le faire reculer ? D’abord en enfilant le préservatif, qui est encore le vaccin contre le SIDA. C’est une règle inlassablement répétée, et pourtant certains omettent toujours de mettre « l’emballage de vie », comme le dit une militante de la santé publique. « Quelques minutes d’amour incontrôlé, pour vivre avec la mort », me confiait en jour un malade du SIDA.
Aujourd’hui, on déplore la banalisation de la transmission du VIH. Pourtant, comme le rappelle Catherine Gaud, présidente de l’Association RIVE, « toute personne qui a une sexualité est une personne à risque ». D’ailleurs, les chiffres le prouvent, du jeune de 16 ans au grand-père de 80 ans. Et si l’épidémie se stabilise à La Réunion, on recense des nouvelles pratiques qui peuvent changer de bien tristes façons les données. Nous serions « menacé par un énorme nuage noir », annonce Catherine Gaud. Les yeux fixés sur Maurice notamment, où en trois ans, le nombre de victimes du SIDA a été multiplié par 10, passant de 300 à 3.000. La Présidente de RIVE pointe du doigt les injections intraveineuses chez les toxicomanes mauriciens, et note que cela concerne aussi bien des villes malgaches que les Seychelles. Et nous rappelant à notre propre réalité réunionnaise, elle signale que dans certaines boîtes de nuit locales, les jeunes découvrent les drogues dures, notamment la cocaïne, parfois même l’héroïne. C’est à se demander comment cette “merde” arrive sur nos côtes ?

Stopper les préjugés

Xavier Larmurier, vice-président de l’ARPS, note que la perception de la maladie, sa connaissance par la population, en France comme à La Réunion, reste encore sur le terrain des faussetés. 20% des interrogés d’un sondage national déclaraient que le VIH était transmissible par le moustique. Autant dire que si c’était vrai, il n’y aurait plus un moustique à La Réunion (on se serait prémuni du fléau chikungunya). 4% des interrogés pensaient que le baiser présentait un risque de contamination. Bref ! Il demeure des aberrations, qu’il importe de stopper net. Il faut maintenant être conscient de ce fléau, de ses risques, des moyens de s’en prémunir, je dirais « une bonne fois pour toutes » (mais je m’emballe).
Il sera toujours difficile de mener la lutte sur une terre du tabou, des tabous. Il n’y a qu’à constater cette gêne à aller se faire dépister, par exemple. Les Réunionnais se montrent réticents, alors qu’il s’agit d’un geste salvateur. Notons que 30% des dépistés à La Réunion sont en stade tardif voire même au stade SIDA, sans même s’en rendre compte, alors que cela aurait pu être pris en charge au début de la maladie. Si bien sûr, nous avons ce réflexe de se faire dépister. Il faut être conscient, il faut être “aware”. Les associations de lutte contre le SIDA, à savoir SID’Aventure, ARPS et RIVE, devront aller à la rencontre des Réunionnais.

Sois “aware”

Le nouveau slogan est branché, in. Les “has been” n’ont qu’à bien se tenir. Les jeunes branchés retiendront sûrement de la sorte leur leçon. Pour la troisième campagne de prévention de l’année, le slogan est concis, à expliquer, accompagné d’une phrase en créole. « Sois AWARE » « Ou koné koman fo fé si ou vé pa gagn SIDA : partaz pa out sering, si ou fé l’amour kalkul out kapot ». Le message est précis, clair. Depuis hier, jusqu’au 9 décembre 2007, une série d’actions, de spots télé et radio, de visuels, seront déclinés au plus près de la population réunionnaise en son entier. C’est la raison pour laquelle le spot radio sera proposé en trois versions, français/créole, français/malgache, et français/comorien, pour que la plus large partie des Réunionnais soient conscients des risques encourus « bêtement ». Vous aurez la surprise d’entendre des voix connus, de Brice de Nice, de Jean-Claude Van Damme et de Johnny Guichard. Mé bon, i kass la blag, i fé ri la boush, mé le mésaz i doi pa shanjé...

Bbj

Actions dans le cadre du 1er décembre

ARPS :

- Vendredi 30 novembre à partir de minuit : l’ARPS organise une soirée de prévention à la discothèque Boys à Saint-Denis

- Le 1er décembre : l’ARAST du Bas de la Rivière organise une manifestation dans le cadre du 1er décembre en partenariat avec l’ARPS et le collège Jules Reydellet pour le quartier du Bas de la Rivière. Au programme, un théâtre forum de 9h à 10h et un stand de prévention tenu par les animateurs de l’ARPS.

- le 1er décembre : l’équipe de bénévoles de l’ARPS vous donnent rendez-vous à partir de 15h sur les plages de l’Ouest.

- le 1er décembre : les élèves de BTS Assistance de Gestion PME/PMI 1ère année du lycée Louis Payen organisent une soirée au profit de la lutte contre le SIDA à la discothèque le privé à Saint-Gilles. Billet en prévente à 10 euros (tél. : 0262.45.69.62 ou 0692.17.31.38) et 15 euros sur place.
Pour plus de renseignements, contactez l’ARPS au 0262.21.88.77

SID’Aventure :
Le programme de ce début décembre sera particulièrement animé avec, outre la campagne grand public “sois aware” présentée par les trois associations (RIVE, ARPS et SID’Aventure), une marche de la solidarité, un tournoi de foot opposant la presse métropolitaine à la presse réunionnaise, deux soirées en discothèque, la promotion du CD “SID’Aventure 2008” et enfin une grande journée d’animation avec plus de 1000 participants.
Malheureusement, pas de dates précises, mais vous pouvez joindre SID’Aventure au 0262.25.80.81