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Résistances bactériennes : une inquiétude nommée NDM-1

7 septembre 2010

NDM-1 : derrière ce code se cache un gène qui favoriserait le développement de bactéries résistantes à tous les antibiotiques existants. Découvertes il y a plusieurs mois en Asie, elles se propageraient désormais à travers le monde. Le Dr Timothy Walsh, de l’Université de Cardiff, a été le premier à identifier NDM-1. C’était en 2009, chez un patient suédois hospitalisé en Inde. Depuis, il a mené une étude et recensé 180 cas dans le monde, principalement en Asie et en Europe : 44 à Chennai (Inde), 26 à Haryana (Inde), 37 au Royaume-Uni et 73 dans d’autres sites du Bangladesh, d’Inde et du Pakistan.

« La majorité des patients britanniques positifs à NDM-1 avait voyagé en Inde ou au Pakistan dans l’année pour y subir une intervention chirurgicale », indique Walsh. Autrement dit, il s’agissait de patients opérés dans le cadre d’un tourisme médical. Dans les faits, NDM-1 “colonise” en quelque sorte certaines bactéries au point de les rendre ultrarésistantes aux antibiotiques. Walsh a notamment mis en évidence sa présence au sein d’Escherichia coli. A ses yeux, « NDM-1 possède le potentiel pour devenir un véritable problème de santé publique mondial. Une réponse coordonnée à l’échelle internationale est vivement souhaitée ».

En France, un cas a été identifié en avril 2010. Il « concerne un patient de retour après une hospitalisation en Inde », indique la Direction générale de la Santé (DGS). « Il est simplement porteur et ne présente pas d’infection liée à la bactérie. Il reste hospitalisé pour une tout autre pathologie ».

L’identification de tels micro-organismes n’est pas une première dans notre pays. « Quelques rares bactéries présentant une résistance similaire, mais porteuse d’un gène autre que NDM-1, ont été mises en évidence de manière isolée depuis 2004, et deux épidémies nosocomiales d’une dizaine de cas chacune avec de telles bactéries sont survenues dans les six derniers mois », poursuit la DGS. « Dans la plupart des situations, le premier patient venait d’un hôpital étranger ».

Après avis du Haut Conseil de Santé Publique (HCSP), le Ministère a transmis quatre recommandations aux professionnels de santé :

- mise en œuvre d’un dépistage de ces bactéries chez les patients ayant séjourné dans un hôpital étranger ;

- renforcement des mesures d’hygiène : mesure barrières, isolement septique, lavage antiseptique des mains… ;

- renforcement de la surveillance nationale de la résistance à certains antibiotiques ;

- rappel des règles de bon usage des antibiotiques.


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