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Le don du sang à La Réunion
13 janvier 2007
Le 23 janvier 2005, l’Établissement Français du Sang (EFS) prenait une décision importante : arrêter le prélèvement du don du sang total à La Réunion (voir ci-contre). Le principe de précaution s’appliquait donc, en pleine crise du chikungunya, afin de prévenir toute transmission de donneur à patient hospitalisé. Pour un département qui avait toujours été, jusque-là, autosuffisant, contrairement aux autres DOM, cette décision était conséquente. Alors, il a fallu faire face à une demande de sang, toujours constante, de la part des hôpitaux et cliniques de l’île. Environ 350 poches de sang arrivent par semaine de l’EFS de Lille. Pourquoi de cette région en particulier ? Tout simplement parce qu’elle est la région la plus excédentaire en sang.
L’arrêt du don du sang total n’a pas pour autant impliqué la cessation de toute forme de don. En effet, l’EFS de La Réunion s’est mobilisé afin que le don de plaquettes soit poursuivi dans de bonnes conditions. Puis, il a beaucoup entrepris pour mobiliser les donneurs autour d’un traitement curatif novateur sur la base du don de plasma.
Ces mesures ont coûté cher. L’exercice budgétaire 2006 accuse un déficit de deux millions d’euros contre une situation d’équilibre pour les années précédentes. En effet, il a fallu : conserver la même équipe alors que les besoins étaient moindres ; payer la logistique du transport des poches de sang depuis Lille (et l’octroi de mer) ; investir dans des nouvelles technologies pour assurer une sécurité maximale.
L’objectif actuel de l’EFS Réunion est de reprendre le don du sang total à La Réunion au mois de mai. Pour cela, il faudra un triple accord : celui de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS), le Ministère de la Santé et l’Établissement Français du Sang.
M. D.
Quelques rappels
• Où donner ?
A La Réunion, il n’y a qu’un seul établissement (dans la capitale) mais deux sites : le premier à l’hôpital de Saint-Denis, le second à l’hôpital de Saint-Pierre. Dans les deux, il y a prélèvement et distribution de sang.
• Le déroulement du don
Une fois arrivé à l’hôpital, le donneur aura les étapes suivantes à accomplir. Tout d’abord, il lui faudra se présenter à l’accueil. Là, son nom sera entré dans la base informatique. Le but premier d’une telle démarche est de pouvoir établir une traçabilité du don. C’est aussi un moyen de pouvoir joindre plus facilement le donneur en cas de besoins importants.
Puis, il s’agit de bien parler avec le médecin qui suit les donneurs afin de s’assurer que tout va bien au niveau santé et qu’il n’y a pas de conduite à risque.
Il faut alors passer au don en lui-même qui dure plus ou moins longtemps (voir question suivante). L’infirmière présente dans la pièce où sont rassemblés les donneurs vient régulièrement s’assurer que tout va bien. Si jamais, le donneur ne se sent pas bien, il peut toujours demander à ce que le don soit interrompu.
Enfin, la dernière étape ne doit pas être oubliée : la collation. En effet, après une telle dépense d’énergie, le corps a besoin d’aliments et de boissons pour se reconstituer. C’est ce qui est proposé, sous forme de pain, de fromage, de biscuits, de jus de fruits, de café, etc. Il est ensuite conseillé, une fois sorti, de beaucoup boire et de ne pas entreprendre de gros efforts durant le reste de la journée.
• Les caractéristiques des différents dons
Lorsqu’un donneur souhaite donner son sang, il a, en fait, le choix entre trois possibilités. La plus commune est dite celle du « don du sang total ». Cette expression est utilisée pour distinguer cette approche des deux autres. En effet, ces deux dernières sont usitées pour le don de plasma et les plaquettes. Celles-ci sont beaucoup plus longues que le don du sang total. Il faut piquer le donneur avec une seringue reliée par un tube à une centrifugeuse qui sépare les plaquettes ou le plasma du sang.
On rappellera aussi que tout le monde peut donner, de 18 à 60 ans, pourvu qu’il soit en bonne santé, et qu’il ne suive pas de traitement particulier. En ce qui concerne le don du sang total, la poche prélevée représente 450 ml, soit un demi-litre ou presque. La fréquence d’un tel acte ne doit pas être supérieure à cinq fois annuellement pour les hommes et quatre pour les femmes. Pour ce qui est des plaquettes, le maximum est le même que celui du don du sang total. En revanche, pour ce qui est du plasma, on peut être prélevé jusqu’à vingt fois par an.
Les femmes enceintes sont interdites de don et ce, jusqu’à six mois après l’accouchement. Les globules rouges se conservent quarante-cinq jours, les plaquettes, cinq, et le plasma, indéfiniment (ou presque), une fois placé dans un congélateur.
• Quelles possibilités de don à La Réunion ?
Le don de plasma
Depuis des années, le don de plasma n’était plus pratiqué à La Réunion. Et puis, sur la demande du Laboratoire français de Fractionnement et des Biotechnologies (LFB), les donneurs réunionnais atteints du chikungunya (!) ont été contactés afin de reprendre, à l’automne 2006, ce type de don. En effet, cet institut de recherche est intéressé par les immunoglobulines contenues dans le plasma de ces personnes. Par ce biais, le LFFB espère pouvoir proposer bientôt, à un public particulier, les femmes enceintes et les nourrissons, un traitement curatif. Pour cela, il a été demandé de récolter 300 litres de plasma de donneurs atteints par le chikungunya. Grâce à une bonne mobilisation, plus de 348 litres ont été récoltés, ce qui représente plus de 800 dons. La campagne est désormais achevée et le don de plasma ne se fait plus, à nouveau, qu’en métropole.
Le don de plaquettes
Pour ce qui est du don de plaquettes, il est le seul actuellement à La Réunion. Pour cela, une double sécurité a été assurée. D’une part, un dépistage du chikungunya est fait de façon systématique. A partir d’un tube de sang prélevé lors du don, on s’assure, dans les vingt-quatre heures, qu’il n’y a pas de virus. Le problème est que la phase d’incubation du chikungunya, ou fenêtre sérologique pour jargonner, est d’environ deux semaines pour cet arbovirose. Il faut donc une deuxième sécurité. D’autre part, on a veillé à l’inactivation virale et bactérienne. Pour ce faire, il a fallu investir dans une technologie, Intercept, prise en charge par deux machines d’un coût unitaire de 150.000 euros.
A quoi sert donc cet outil, pour la première fois utilisée en France ? A la fin du don de plaquettes, on prend la poche et on y ajoute, (procédé nouveau), un produit actif qui s’appelle l’Amotosalem. Il va alors se fixer sur tout ce qui est ADN ou ARN. Puis, on passe la poche dans une machine qui émet un rayonnement. Par le biais du principe actif, ce rayonnement casse les liaisons des protéines ADN ou ARN. Ainsi inactive-t-on tout virus ou bactérie dans la poche. Ce procédé marche très bien et est rapide puisqu’il ne nécessite qu’une journée pour obtenir un produit sans chikungunya. Il présente, pour seul inconvénient, d’éliminer un certain nombre de plaquettes au cours de son utilisation.
De ce fait, le seuil de plaquettes minimal pour donner a été relevé de 200.000 par microlitre de sang (utilisé en métropole) à 280.000. Cette hausse des minima a eu pour conséquence qu’un tiers des donneurs habituels de plaquettes ne peut plus donner. Il a donc fallu développer une double stratégie pour ne pas être en manque de sang : continuer à faire venir les donneurs réguliers ; recruter de nouveaux donneurs. Mais comment faire dans le dernier cas quand il n’y a plus de collectes, ces lieux où l’on recrutait de nouveaux donneurs ?
On voit donc les nombreux défis auxquels ont été confrontés l’équipe de l’EFS Réunion.
Le don du sang total
Pourquoi alors ne pas utiliser la méthode Intercept pour le don du sang total ? Le problème, c’est que ce procédé qui marche bien pour les plaquettes ne fonctionne pas avec les globules rouges, ni avec le plasma. Selon David Millian, chargé de communication à l’EFS Réunion, les grands laboratoires pharmaceutiques ont entrevu tout le bénéfice qu’ils pouvaient espérer de ces avancées thérapeutiques et financent largement l’effort de recherche dans cette direction.
Toujours est-il qu’en mai, si l’aval est donné par les autorités compétentes, le défi pour l’EFS de La Réunion consistera à mobiliser suffisamment les donneurs pour que le département conserve sa situation autosuffisante.
Le don lé bon
Quatre donneurs sont venus hier, au lieu de six habituellement. Parmi eux, Fabienne Dijoux a bien voulu répondre à nos questions, mais elle a préféré ne pas être prise en photo.
Venez-vous régulièrement ?
- Oh oui, depuis bien longtemps. Environ deux fois par an. C’est en fonction du travail.
Cela s’est-il bien passé ?
- En fait, cela se déroule toujours bien, sauf aujourd’hui où on a dû interrompre plus tôt car j’avais un problème à la veine.
Avez-vous des amis ou des proches qui vous imitent ?
- Non, je suis la seule à donner régulièrement.
Pourquoi faites-vous un tel geste ?
- Pour sauver des vies, pour rendre service. Un jour, cela peut-être un ami qui peut en avoir besoin.
Quelles sont les remarques, positives ou négatives, que vous pourriez faire sur le don du sang à Saint-Denis ?
- L’accueil est très bien. Il n’y a rien à dire, sauf, peut-être, ouvrir l’après-midi afin que l’on puisse donner son sang à ce moment-là. Des fois, le matin, on est trop pris par le travail.
Savez-vous qu’il existe, dans certaines entreprises, la possibilité de prendre une demi-journée de travail si c’est pour donner son sang ? Et si oui, est-ce le cas dans votre métier ?
- Non, mais ce serait bien que cette mesure soit développée.
Quel serait le message que vous aimeriez transmettre ?
- J’aimerais simplement dire aux gens qui n’osent pas accomplir cette démarche qu’il ne faut pas hésiter à venir. On rend vraiment service et cela fait plaisir à soi, et aux autres.
Comment améliorer la fréquentation du don du sang ?
Interrogé sur ce point David Millian répond qu’il veille à améliorer la « relation-client ». Pour ce faire, il souhaite professionnaliser l’arrivée, l’accueil des donneurs et reprendre les collectes dès la reprise du don du sang total.
D’une façon toute simple, il a conclu un partenariat avec la pharmacie Chan-Leung afin que les personnes qui souhaitent accomplir une telle démarche aient une place de parking dans cet endroit. Pour ceux qui se rendent à l’hôpital parfois, on se rend compte de l’utilité d’un tel coup de pouce, tant il est difficile de se garer en ce lieu.
Lorsque je lui demande quelles sont les professions qui, dans leur convention collective, permettent aux employés de prendre une matinée pour accomplir un tel geste citoyen, il me répond : « la Poste et les cheminots ».
Cependant, il me fait prendre connaissance de deux textes importants sur le sujet. Tout d’abord, il me cite le décret N° 94-611 du 20 juillet 1994 fixant les règles du bénévolat du don du sang, qui créé le passage suivant dans le Code de la Santé publique : « La rémunération versée par l’employeur au donneur, au titre de l’exercice de son activité professionnelle, peut être maintenue pendant la durée consacrée au don sans constituer un paiement au sens de l’article L.671-3, pour autant que la durée de l’absence n’excède pas le temps nécessaire au déplacement entre lieu de travail et lieu de prélèvement et, le cas échéant, au retour, ainsi qu’à l’entretien et aux examens médicaux, aux opérations de prélèvement et à la période de repos et de collation jugée médicalement nécessaire. »
Puis, il me signale un document des impôts qui précise : « (...) il est admis que les entreprises peuvent valablement comprendre parmi leurs charges déductibles les salaires qu’elles versent à leurs employés pendant le temps qu’ils passent à donner leur sang à l’occasion des “journées du sang”. Mais ces salaires doivent être inclus dans la base de taxe sur les salaires et pris en compte pour l’établissement de l’impôt sur le revenu dû par les intéressés. »
Alors que les entrepreneurs se targuent de plus en plus de veiller à la Responsabilité Sociale de leur Entreprise, ils ont ici un moyen simple d’agir et de montrer l’exemple.
Matthieu Damian
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