
C’était un 30 juin
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Une urgence thérapeutique
22 avril 2005
Malgré des traitements très efficaces et bien tolérés, la situation de l’asthme à La Réunion est très préoccupante. C’est la maladie chronique la plus fréquente chez l’enfant et l’adolescent réunionnais. Diagnostic et traitement précoces sont indispensables pour lutter contre ce phénomène de santé publique qui doit être mieux compris pour être mieux contrôlé.
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Penser qu’une crise d’asthme va passer seule, sans l’aide de médicament, est une idée fausse, malheureusement très répandue. L’inflammation des bronches à l’origine de la maladie est loin d’être comprise et efficacement combattue. D’après une étude publiée en janvier 2004 dans "Le Quotidien des médecins", plus d’un malade sur trois utilisant des médicaments anti-asthmatiques continue de fumer, 26% ne savent pas comment réagir en cas de crise et 23% ne disposent pas d’un traitement adapté.
Prise en charge inadaptée à La Réunion
Lorsque la gêne apparaît, la crise d’asthme peut avoir commencé depuis plusieurs heures, et plus la crise dure longtemps, plus il sera difficile de la traiter. Des crises répétées, même de faible intensité, peuvent provoquer à long terme une diminution des capacités respiratoires et engendrer des inflammations chroniques. L’AREFORCAL (Association régionale de Formation continue en Allergologie), qui vient de clôturer son 10ème Congrès d’Allergologie, milite depuis plusieurs années pour que l’asthme soit enfin considéré comme une urgence thérapeutique.
Le Ministère de la Santé a également mis en place en 2002 un programme d’actions, de prévention et de prise en charge de l’asthme, déclaré priorité de santé publique jusqu’en 2005. Cette maladie inflammatoire touche pas moins de 3,5 millions de Français et conduit au décès de sept personnes chaque jour en France.
Selon l’étude ISAAC Réunion de 2001, relative à la santé scolaire, 22% des enfants réunionnais de 5-6 ans (contre 11,5% en métropole) et 19% des adolescents réunionnais (contre 12,5% en Métropole) vivent avec l’asthme. Bien que l’application des recommandations internationales de prise en charge (GINA) ait permis d’en diminuer la mortalité et les symptômes, dans son bulletin d’information de janvier 2002, la CGSS de La Réunion fait état de nombreux cas où sa prise en charge est "inadaptée".
Diagnostic précoce
S’il n’est pas diagnostiqué, l’asthme ne peut être soigné. Selon l’étude ISAAC Réunion, dans chaque classe de notre département, il y a 5 asthmatiques connus ou méconnus. Beaucoup d’adolescents qui décrivent des symptômes asthmatiques, comme beaucoup d’enfants atteints de bronchites asthmatiformes ou de toux chroniques la nuit ou au moment de l’effort, n’ont pas encore été diagnostiqués.
C’est pourtant un enjeu majeur pour éviter d’en arriver à des lésions bronchiques irréversibles. Lors du 3ème Congrès d’Allergologie de l’AREFORCAL en 1998, le professeur Scheinmann expliquait déjà qu’"il faut savoir prononcer le mot asthme et renoncer aux faux-fuyants qui ne font que retarder le diagnostic. En effet, plus de 90% des enfants asthmatiques ont des tests cutanés positifs".
L’AREFORCAL jugent quant à elle trop rares les asthmatiques réunionnais qui bénéficient d’un bilan allergologique avec tests cutanés, qui peuvent être pratiqués dès l’âge de 3 mois. En 2002, une étude de la CGSS a montré que seulement 24% des asthmatiques de La Réunion étaient suivis par Débit expiratoire de pointe (DEP) qui permet, par la mesure du souffle, de diagnostiquer la maladie.
Les professionnels de santé estiment que, face à ce décalage entre la réalité de la maladie et les objectifs de la prise en charge, des efforts d’éducation s’avèrent indispensables. À défaut de le faire disparaître, soigner l’asthme, permet de ne plus en souffrir.
Le rôle de l’éducation
Absentéisme scolaire et professionnel important, consultations médicales répétées, visites en urgences, hospitalisations : il est difficile de vivre normalement avec un souffle dégradé. Caractérisée par des crises de toux, de sifflement, d’oppression et de gène respiratoire, c’est l’inflammation qui est à la racine du mal, responsable de ce que les spécialistes appellent une hyper réactivité bronchique. Pour la combattre efficacement, il faut au minimum que l’asthmatique sache la différence entre un traitement de fond régulier et un traitement de crise.
L’inhalation des corticoïdes, à doses minimales, permet d’assurer un traitement de fond, de contrôler la maladie et d’éviter les complications. Malgré cela, il est difficile de faire accepter ce traitement aux patients, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants.
Les craintes relatives aux effets secondaires des corticoïdes (prise de poids, trouble de la croissance chez l’enfant) bien obsolètes, ont la vie dure, et ce au détriment du mieux vivre du patient. Si ce traitement ne suffit pas à stopper l’inflammation, l’association des anti-leucotriènes (comprimés à avaler) aux corticoïdes, en ciblant des voies différentes et complémentaires, permettra alors de la terrasser.
Si la médecine progresse, le défaut de confiance en elle, la persistance des préjugés enfreint bien souvent le retour à une vie normale. Le traitement pharmacologique, l’éducation du patient et le contrôle de l’environnement sont les éléments majeurs qui constituent un véritable enjeu de santé publique pour les années à venir.
Estéfany
Quelques chiffres
- Le pourcentage d’augmentation annuel d’enfants réunionnais hospitalisés pour asthme aigu grave est 5 fois supérieur à celui des Hôpitaux de Paris.
- Dans 70 à 95% des cas, l’allergie est la cause la plus fréquente de l’asthme.
- Parmi les facteurs déclenchants, les principaux coupables sont les allergènes de l’environnement intérieur (acariens, batte, chat, chien et moisissures), viennent ensuite les pollens de l’atmosphère (cf. calendrier pollinique de La Réunion), les virus et la pollution essentiellement d’origine tabagique.
- Les asthmes épisodiques (prise en charge par broncho-dilatateur de type Ventoline) concernent environ 1 cas sur 3 à La Réunion, contre 1 sur 2 en métropole. Les asthmes persistants (traitement de fond anti-inflammatoire, continu et régulier) concernent 2 Réunionnais sur 3, contre 2 sur 2 en métropole. Enfin, les asthmes persistants sévères sont ici deux fois plus fréquents qu’en métropole.
- Parmi les 55% d’asthmatiques réunionnais qui utilisent des aérosol-doseurs (sprays), seulement 12% d’entre eux savent s’en servir parfaitement.
- Les personnes vivant du RMI sont 50% plus touchées et les chômeurs 30% plus atteints que les actifs.
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