SIDA : Réduire la transmission mère-enfant

Le nombre d’enfants qui contractent tous les ans le VIH pourrait être réduit de plus de moitié si les femmes enceintes séropositives recevaient les services complets, y compris les anti-rétroviraux (ARV), a déclaré mercredi l’UNICEF.
Observant que moins de 10% des femmes ayant besoin de ces services (dans le domaine des soins et de la prévention) y ont accès, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance estime que plus de 600.000 enfants sont infectés tous les ans, dont 90% parce que leur propre mère est porteuse du virus du SIDA.
À la veille de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’autres partenaires ont plaidé pour un plus grand accès aux services préventifs pour les femmes vivant avec le VIH. Des partenaires clés de la lutte contre le SIDA sont réunis cette semaine à Abuja, Nigeria, pour relancer les efforts en faveur de la réalisation de l’objectif global d’atteindre 80 pour cent des femmes enceintes ayant besoin de recevoir les services d’ici à 2010.

Comment inverser la tendance ?

On craint toutefois qu’au rythme où l’on progresse, l’objectif fixé par la Session spéciale de l’Assemblée de l’ONU sur le VIH/SIDA en 2001 ne soit pas atteint, ce qui freinerait les efforts en faveur de la réalisation de l’Objectif de développement du millénaire qui est de réduire de moitié le VIH/SIDA et d’inverser la tendance d’ici à 2015. "Des centaines de milliers d’enfants naissent tout les ans avec le VIH pour rien, et beaucoup d’entre eux meurent durant la première année de leur vie. Toutefois des interventions efficaces existent", a souligné Ann Veneman, la directrice exécutive de l’UNICEF, ajoutant : "Nous pouvons parfaitement réduire le nombre d’enfants infectés par le VIH en fournissant ces services aux mères".
Le Fonds mondial des partenaires réunit 140 experts issus des organisations internationales et des délégations de 27 pays pour partager les meilleures pratiques et définir les orientations futures en vue d’accélérer l’expansion de la couverture dans les pays qui en ont le plus besoin.
D’après un officiel de l’UNICEF à Addis-Abeba, le forum partagera les dernières expériences relatives à l’efficacité de différentes approches de dispensation des soins de santé, se penchera sur l’efficacité des ARV en matière de réduction de la transmission du VIH et la possibilité de fournir un traitement ARV à long terme pour maintenir les mères en bonne santé.

La Somalie peut empêcher la propagation du SIDA

La Somalie a la possibilité d’être l’un des rares pays d’Afrique subsaharienne à empêcher la propagation à grande échelle du VIH/SIDA, révèle une étude de l’ONU publiée jeudi à l’occasion de la Journée mondiale contre le SIDA. L’étude portant sur la séro-prévalence en Somalie indique qu’une proportion infime des somaliennes avait le virus, soulignant que le taux de prévalence du VIH chez les femmes était de 0,9 pour cent. "C’est relativement faible en comparaison avec des pays limitrophes", affirment les auteurs de l’étude, invitant les Somaliens à empêcher la propagation du VIH/SIDA. Le directeur pays du Programme de développement des Nations Unies en Somalie, Elballa Hagona, a estimé que les femmes, les médias, les jeunes, les leaders religieux et les leaders politiques doivent tous mettre leurs forces au service de la lutte contre le SIDA dans le pays.

Le point sur une pandémie

Les Nations Unies profitent de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, jeudi, pour faire le point sur une pandémie qui a tué, jusqu’à présent, plus de 25 millions de personnes.
Quelque cinq millions de nouvelles infections au VIH ont été relevées en 2005 et le nombre de personnes vivant avec ce virus dans le monde - 40,3 millions contre 37,5 millions en 2003 -, a atteint son niveau le plus élevé jamais enregistré, estime un rapport des Nations Unies.
Par ailleurs, plus de trois millions de personnes, dont plus de 500.000 enfants, sont mortes de maladies liées au SIDA en 2005 selon le rapport, qui indique que les augmentations les plus marquées sont survenues en Europe orientale et en Asie centrale (un accroissement de 25% à 1,6 million) et en Asie de l’Est.
Ainsi, malgré la fausse impression dans de nombreux pays occidentaux ayant facilement accès aux anti-rétroviraux que la lutte est pratiquement gagnée, chaque minute, un enfant de moins de 15 ans est tué par le virus.
Et si les chercheurs sont confiants de progresser vers la mise au point d’un vaccin, des centaines de milliers d’enfants, essentiellement en Afrique, naissent chaque année infectés du VIH.
L’Afrique reste d’ailleurs le continent le plus durement touché avec plus des trois quarts des séropositifs.