Créée en 1930 par la Ligue contre le cancer, la Semaine nationale de lutte contre le cancer, qui se déroulera cette année du 17 au 23 mars, partout en France, met à l’honneur le dépistage de 3 cancers touchant des organes sexués ou tabous :
• Sein : 1er cancer féminin avec 49.814 cas recensés chez la femme, 11.201 décès.
Objectif : 70% d’adhésions pour que le programme de dépistage organisé soit efficace.
• Col de l’utérus : 3.068 cas et 1.067 décès. 90% des décès pourraient être évités grâce à un dépistage systématique par le frottis cervico-vaginal.
• Côlon-rectum : 2ème cancer le plus fréquent chez la femme et le 3ème chez l’homme avec 37.413 cas et 16.865 décès.
Aujourd’hui, ces cancers parmi les plus fréquents peuvent être dépistés efficacement. En effet, un dépistage précoce reste la garantie d’augmenter les chances de guérison, d’où l’importance d’une mobilisation publique nationale.
L’encouragement au dépistage est un des grands chantiers nationaux en 2008.
Aussi, afin de soutenir les actions de santé publique, la Ligue nationale contre le cancer a pour objectif de créer une dynamique d’adhésion collective au dépistage grâce à une campagne d’information dont le point d’orgue sera la Semaine nationale de lutte contre le cancer.

“Par amour de l’autre...”

La stratégie de communication est basée sur l’amour des proches ainsi que l’humour de 6 dessinateurs de renom. “Par amour de l’autre...”, tel est le titre de la campagne. Un choix original du proche (et non pas de la personne directement concernée) comme levier de motivation de la campagne. La Ligue est, en effet, le seul acteur de la lutte contre le cancer à pouvoir mener des actions dynamiques impliquant les proches qui occupent le rôle central de prescripteurs des dépistages.
« Cette stratégie de communication vise l’ensemble de la population. Elle a été élaborée selon une dynamique de proximité qui mobilisera tous les Comités de la Ligue, au-delà de la seule Semaine nationale. Outre l’augmentation des taux de participation au dépistage pour les cancers du sein, du côlon et du col de l’utérus, les bénéfices attendus sont une amélioration de la relation au dépistage des cancers en général, et aussi un moyen de redire à la population, aux professionnels de santé et aux responsables politiques que les Comités départementaux de la Ligue sont présents, disponibles et actifs sur tout le territoire national pour optimiser la prise en charge du dépistage du cancer », indique le Docteur Henri Bastien, Secrétaire général adjoint à la Ligue nationale contre le cancer.
La Ligue a reçu le soutien de 6 dessinateurs de renom. Généreusement, Binet, Florence Cestac, Moebius, Nicolas Pierre, Vuillemin et Zep ont mis leur talent au service de l’action de sensibilisation au dépistage permettant de dédramatiser un sujet considéré comme difficile d’accès. Les artistes ont ainsi planché sur la double thématique du proche et du dépistage pour faire naître une campagne novatrice et totalement inattendue.
Au-delà d’une large diffusion nationale des affiches grâce au dynamisme des Comités départementaux, des milliers de passeports originaux et ludiques comportant 3 bons (un par organe dépisté) seront distribués aux proches sur le terrain. Chaque proche cumulant le recueil de 3 engagements de dépistage recevra un cadeau (en lien avec l’univers de la BD). La campagne “terrain”, portée par les 103 comités de la Ligue, sera relayée par une action de relations presse nationale de fond autour des 3 dépistages et sera déployée via une démarche de négociation d’emplacements publicitaires gracieux.
A travers ces actions, l’objectif de la Ligue est d’aller à la rencontre du public, de créer une véritable dynamique d’adhésion et de faire évoluer le regard sur la maladie.
La Semaine nationale de lutte contre le cancer reste le moment idéal pour rappeler que la Ligue est une ONG indépendante agissant grâce à la générosité du public, au cœur de la société, et sur tous les fronts de la maladie.

Sophie Périabe

La ligue fête ses 90 ans

La Ligue fête cette année ses 90 ans. Créée le 14 mars 1918, l’association se porte bien et continue plus que jamais de se démultiplier sur tous les fronts de la lutte contre le cancer.
Le début du 20e siècle, c’est l’ère des grandes luttes sanitaires menées contre la tuberculose et la syphilis mais c’est aussi celles des rayons X et des premiers balbutiements de la radiothérapie, des premiers succès thérapeutiques et des cures chirurgicales. Nourrie par ces exemples et ces pratiques, la création de la Ligue par Justin Godart est un événement d’une importance capitale dans l’histoire sociale du cancer en France. Pluridisciplinaire, elle réunit dès ses origines chirurgiens, radiothérapeutes, hygiénistes et philanthropes. L’association se donne pour but à la fois la création d’institutions de traitement, la recherche sur le cancer, l’information du public et l’enseignement. La Ligue se doit, pour réaliser ses ambitions, d’occuper d’emblée tout le terrain. Elle se dote dès ses débuts d’une organisation centralisée. Les premiers Comités départementaux ou régionaux voient le jour à partir de 1922.
Loin de l’image de fatalité associée au fléau, la Ligue, dès 1926, porte ses efforts sur les bénéfices d’un dépistage précoce en interpellant le grand public par des campagnes nationales. « Le cancer peut être guéri s’il est traité à son début, surveillez ses premiers signes », peut-on déjà lire sur la première affiche publiée par la Ligue. La victoire sur la maladie est envisagée même si on guérissait moins de 5 % des cancers. On connaît la suite et la Ligue n’y est pas étrangère.
A l’occasion de la prochaine Assemblée générale de la Ligue qui se tiendra en juin 2008 à Paris, en présence de François Bilange, petit-fils de Justin Godart, la Ligue fêtera cet anniversaire particulier.