Un médicament anti-palu pour les pauvres

Toutes les 30 secondes, le paludisme tue un enfant en Afrique.

3 mars 2007

Rendre la lutte contre ce parasite accessible à tous, voilà donc ce que propose le groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis et la fondation DNDi en lançant un nouveau médicament, non breveté, à prix cassé.

Accessible même aux populations défavorisées, le traitement complet sur trois jours coûtera moins de 1 dollar (0,75 euro) pour l’adulte et 0,50 dollar (0,33 euro) pour l’enfant. Sa nouvelle formulation simplifie la prise de comprimés à deux par jour en une seule prise, pendant trois jours, pour un adulte. Trois dosages différents ont été développés spécifiquement pour les enfants de deux mois à 13 ans, pour qui un seul comprimé par jour sera nécessaire. Pour les nourrissons et les petits enfants, les comprimés seront plus petits et pourront être écrasés et mélangés à des aliments liquides ou semi-liquides.

90% de l’Afrique frappé par ce mal

Le traitement, appelé Asaq, associe deux médicaments connus (AS et AQ) recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les parasites résistent en effet de plus en plus aux médicaments antipaludiques actuellement sur le marché.

Asaq sera fabriqué au Maroc, pour une utilisation prioritaire en Afrique sub-saharienne, qui concentre 90% du million de personnes tuées chaque année par le paludisme dans le monde. Il sera proposé à prix coûtant aux structures publiques dans les pays endémiques, aux institutions internationales, aux ONG et aux pharmacies adhérant aux Programmes d’accès aux antipaludiques de Sanofi-Aventis. Il sera disponible, dès cette année, au fur et à mesure de l’obtention des autorisations locales de mise sur le marché. Plus de 25 demandes ont été déposées.


Journée africaine de lutte contre le paludisme

Dimanche, la Journée africaine de lutte contre le paludisme rappellera de tristes chiffres rarement évoqués. La maladie, en recrudescence, tue de 1 à 2,5 millions de personnes par an, dont 90 % en Afrique, particulièrement au sud et à l’est du continent. En dehors des facteurs climatiques et géographiques, la fréquence du “palu” dépend des caractéristiques des moustiques et de celles du parasite. Mais il touche d’abord les populations « pauvres et vulnérables, les enfants et les femmes enceintes », soulignent les associations Plan et Action contre la faim, qui veulent « sensibiliser » davantage face à ce « fléau peu médiatisé ». Un vaccin est envisageable, mais pas à court terme. Il faut d’abord construire « un système de santé africain efficace » ; pour cela, « nous avons besoin des pays développés », affirme Souleymane Bakayoko, médecin malien.


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