Destination santé

Un « mal de dos » vraiment pas comme les autres…

25 juin 2013

Vous êtes réveillé en fin de nuit par des douleurs dans le dos, ou bien au niveau des reins ? Vous vous sentez comme « rouillé » au lever ? Dans ce cas, consultez votre médecin traitant. Il vous conseillera peut-être d’aller voir un rhumatologue. Car ce sont là deux signes révélateurs d’une spondylarthrite ankylosante, ou plutôt d’une spondyloarthrite axiale comme on l’appelle maintenant.

(photo phovoir)

Pour le Pr Philippe Goupille, rhumatologue au CHU Trousseau de Tours, « C’est une maladie dont le diagnostic est simple… à condition d’y penser ». Ce qui est encore loin d’être toujours le cas en France. Il s’écoulerait en effet de 7 à 10 ans en moyenne entre l’apparition des premiers symptômes et le diagnostic !

Les spondyloarthrites ne sont pas des maladies nouvelles

Simplement, «  l es terminologies ont très récemment évolué, si bien que nous parlons désormais de spondyl o arthrites et non plus de spondylarthrites », explique le Pr Goupille. D’une manière générale, ces affections regroupent des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elles ciblent les articulations de la colonne vertébrale, du bassin, voire du thorax, du genou ou de la hanche. « On parle alors de spondyl o arthrites axiales », enchaîne notre spécialiste. Progressivement, les articulations de la colonne vertébrale se dégradent. Elles peuvent alors se déformer, et un enraidissement progressif (l’ankylose) s’installe.

Outre les formes axiales, la maladie peut aussi entraîner des atteintes périphériques. Elles touchent les yeux, la peau ou l’intestin. D’après la Haute Autorité de Santé (HAS), l’ensemble de ces affections frappe 180.000 patients en France. « Nous avons donc à faire à des pathologies fréquentes », glisse le Pr Goupille.

Ne manquez pas les signes d’alerte

Les premiers symptômes surviennent généralement… entre 20 et 40 ans. « Elle est légèrement plus fréquente chez la femme », précise-t-il. Elle débute souvent par un mal de dos. Mais pas un mal de dos comme les autres. Pour Philippe Goupille, « certains symptômes doivent vraiment alerter. C’est le cas de s douleurs , qui surviennent volontiers la nuit vers 2 ou 3 heures du matin et qui ne sont pas calmées par le repos. Mais aussi d’une sensation de raideur au réveil. Elle dure plus de 30 minutes, et plusieurs heures chez certains malades  ». C’est pourquoi beaucoup d’entre eux ne peuvent commencer leur journée sans un bon dérouillage. L’objectif est alors de retrouver de la mobilité et un semblant de souplesse au niveau notamment de la colonne vertébrale et du bassin. Enfin, des douleurs aux fesses ou dans le bassin peuvent également être caractéristiques de cette maladie.

Un diagnostic simple, mais…

« Le plus important est de ne pas négliger ces symptômes et de consulter son médecin », insiste Philippe Goupille. Le diagnostic est surtout suspecté à l’interrogatoire. Ensuite, la confirmation n’est pas si simple. « Nous prescrivons en premier lieu une radiographie sacro-iliaque pour voir s’il y a une atteinte de l’articulation entre le bassin et le bas de la colonne vertébrale. Or, l’inflammation peut aussi ne pas être visible. Dans ce cas, place à l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Mais là encore, dans une proportion non négligeable de cas, les atteintes ne sont pas forcément visibles, ce qui peut compliquer la prise en charge » . D’où l’importance d’améliorer le diagnostic de ces formes invisibles à la radiographie. Pour davantage d’informations, contactez l’Association France Spondylarthrites (AFS) sur http://www.spondylarthrite.org/

©Agence de Presse Destination Santé-2013


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus