Hommage à Francis Parc

Un scientifique aux idées « d’avant-garde »

13 février 2007

Le 5 janvier, le Docteur Francis Parc s’est éteint à Paris. Ses amis et ceux qui l’ont connu se sont réunis hier à 17h30 à l’église de la Trinité, à Saint-Denis.

Le Docteur Francis Parc était bien connu des porteurs de projets de La Réunion. Scientifique reconnu, il s’est impliqué ces dernières années dans plusieurs projets d’envergure portés notamment par la Technopole de La Réunion. Dans sa revue “Zoom Techno” n°9 de janvier 2007, Jean-Claude Pieribattesti, administrateur et coordonnateur de projets à la Technopole, salue le travail accompli par ce partenaire atypique et regretté.
Ses amis le savaient bien malade. Ils ont reçu la nouvelle de sa mort le 5 janvier. Francis Parc s’est éteint à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, à l’âge de 70 ans. Il avait eu une carrière de médecin militaire dans la Coloniale, où il a servi pendant 30 ans comme Biologiste des hôpitaux des Armées et anatomo-cyto-pathologiste.

« En Afrique, il travaille plus particulièrement sur le paludisme ; en Nouvelle-Calédonie, il œuvre au sein d’un centre de lépreux ; en Polynésie Française, il étudie diverses pathologies tropicales comme la ciguatera, la dengue - il met en place la première méthode moderne de détection et typage des virus à partir de moustiques infectés par la méthode Elisa -, les filarioses, l’hépatite B, la lèpre...
A l’institut de recherche médicale Louis Malardé, à Papeete, devenu Institut Pasteur de Polynésie sous son impulsion, il a en charge la surveillance et la lutte biologique des arboviroses.
Arrivé à La Réunion en 1990, nous le recevons à l’Université pour nous présenter une phyto-hormone du kudzu, plante inconnue sur l’île, mais largement utilisée en Chine et au Japon pour prévenir des pathologies majeures. Dès cet instant, il se crée une complicité profonde avec ce personnage attachant, adulé par certains - il aurait pu être nobélisable, nous a-t-on dit l’an dernier à l’Institut Pasteur de Paris -, critiqué, car incompris, par
d’autres ».

A La Réunion, le Docteur Parc va s’intéresser à plusieurs recherches, - sur le diabète, l’athérome (kystes) - avec souvent une démarche jugée « innovante » - telle celle intitulée “du rejet à la symbiose” - ou encore « un nouveau regard sur les maladies infectieuses », dit Jean-Claude Pieribattesti. Il s’impliquera aussi dans l’installation de l’unité de transformation des plantes de Saint-Joseph et le projet de valorisation des algues de Kerguelen.
Devant l’épidémie de chikungunya, il avait avancé des arguments en faveur d’une vaccination anti-rubéoleuse, étayés par la proximité de ce virus avec ceux de la rubéole et de la Ross river Fever.

« Francis Parc était membre de l’Institut Fédératif Français de Médecine Tropicale et Santé Internationale, et de la Société de Pathologie Exotique. Il était marié et le frère de Roland Parc, Professeur de médecine de renommée internationale au service de chirurgie digestive du CHU de Saint Antoine à Paris. Il était breveté parachutiste militaire et ancien rugbyman chevronné, mais aussi Chevalier de l’Ordre National du Mérite, Chevalier de la Légion d’honneur »,
conclut le Professeur Pieribattesti.

P. David


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