Destination santé

Voyage au cœur du VIH

2 décembre 2008

A l’occasion de la Journée Mondiale contre le SIDA (hier 1er décembre 2008 - ndlr), Destination Santé vous propose une plongée au cœur du VIH. Comment infecte-t-il les cellules ? Par quels mécanismes affecte-t-il l’organisme ? Visite guidée avec le Pr Yasdan Yasdanpanah, responsable de l’Unité des maladies infectieuses au Centre hospitalier de Tourcoing.

« Dès lors que le VIH est présent dans les cellules sanguines, il s’attaque à ses cibles, les lymphocytes CD4. Ces cellules immunitaires jouent un rôle essentiel, en nous défendant contre les infections et les agressions ». Le VIH se fixe au niveau des CD4 donc, puis il les détruit. « Plus leur nombre diminue, plus le patient devient sensible aux infections opportunistes. C’est à ce moment qu’il entre dans le stade SIDA de l’infection à VIH ». Le virus peut aussi avoir un impact cardiovasculaire, sur le système nerveux central ou encore sur les reins. « Mais le mécanisme principal de la pathologie à VIH est lié à la destruction des CD4 ».

Pour se reproduire dans l’organisme, le VIH a besoin de l’action combinée de trois enzymes. « Le virus, en effet, transforme son matériel génétique grâce à une première enzyme, la transcriptase inverse. C’est cela qui lui permet d’intégrer le matériel génétique de la cellule cible pour ensuite se reproduire ».

Une fois que les cellules saines sont infiltrées, et que le virus a substitué son matériel génétique au leur, il a besoin d’une autre enzyme, la protéase, pour former de nouvelles particules virales. « Enfin, pour s’intégrer aux cellules, le VIH se sert de l’intégrase », précise Yasdan Yasdanpanah. « C’est l’intégrase qui permet l’incorporation de l’ADN du VIH aux cellules ».

A chaque étape enzymatique correspond un traitement spécifique. Aux inhibiteurs de la transcriptase inverse et aux anti-protéases est venu s’ajouter, au début 2008, le premier inhibiteur de l’intégrase, le raltégravir. « Le fait d’empêcher l’intégrase d’exercer sa fonction limite la capacité du VIH à se répliquer. Sa capacité à infecter de nouvelles cellules s’en trouve ainsi diminuée ». Ce médicament vient renforcer l’arsenal thérapeutique actuel et offre donc de nouvelles possibilités pour choisir les combinaisons efficaces contre le VIH. Il est en effet le seul aujourd’hui capable de bloquer le mécanisme par lequel le VIH pérennise et installe la maladie.


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