
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Un autre 11 septembre
11 septembre 2004
Le coup d’État contre le président Allende, suivi d’une tragique répression, allait donner la possibilité de tester grandeur nature les recettes de l’ultralibéralisme dans un pays soumis à une dictature féroce. Un crime qui reste toujours impuni.
Tous les projecteurs seront braqués aujourd’hui sur les attentats du 11 septembre 2001. Mais l’hommage aux milliers de victimes de cet acte barbare ne doit pas faire oublier que 28 ans plus tôt, la mort venait aussi du ciel quand les avions bombardaient le palais présidentiel de Santiago du Chili.
Dans une interview accordée à notre confrère suisse du “Courrier” l’an passé, le ministre de l’Économie de Salvador Allende, José Cademartori, évoquait la tentative du rassemblement démocratique chilien, l’Unidad Popular, de construire une autre société et analyse les conséquences du coup d’État du 11 septembre 1973. Extraits.
Peut-on qualifier ce putsch de premier coup d’État néolibéral ?
- Je le pense. Non pas que les putschistes aient été imprégnés de cette idéologie. Mais plusieurs de leurs conseillers appartenaient à un groupe d’économistes chiliens que l’on a vite appelé les “Chicago Boys” car ils avaient été formés à l’Université de Chicago où enseignait [Milton] Friedman (l’un des pionniers du néolibéralisme - NDLR).
Au début des années 1970, ils n’avaient aucune audience, même pas dans la droite politique, qui estimait qu’un programme libéral, au vu de la force du mouvement social et des institutions démocratiques, n’était pas viable au Chili.
Mais est arrivé le putsch et soudain sont apparues les conditions propices à faire table rase des structures existantes. Jamais dans l’histoire des économistes n’ont eu de telles conditions, où on leur dit : "Faites ce que vous voulez, nous vous soutiendrons avec nos tanks !"
Que fut cette révolution néolibérale ?
- Leurs premières mesures furent de licencier des milliers d’employés publics, en liquidant divers offices sociaux et autres services publics. Mais le changement le plus radical fut l’ouverture complète du commerce extérieur. Cela allait à l’encontre de toute la doctrine économique classique latino-américaine, qui prônait un contrôle des frontières pour garantir l’autosuffisance, éviter les crises financières et le creusement du déficit structurel de nos pays. S’écroulaient aussi l’encouragement à la production manufacturière au profit de l’exportation de matières premières et les espoirs d’intégration latino-américaine.
Quelles étaient les lignes de force du projet de l’Unidad Popular ?
- Son axe fondamental était de mener la transition du capitalisme vers le socialisme. Plus concrètement, la question était de savoir quels changements économiques et sociaux pourrions-nous obtenir dans le laps de temps à disposition, soit un mandat.
Nous nous sommes axés sur les principaux retards structurels de l’économie chilienne. En premier lieu, l’agriculture, qui était latifundiste, avec une énorme quantité de terres, volées aux indigènes, concentrée en quelques mains. Ses fonctionnements étaient féodaux, hérités de la colonisation.
La loi de réforme agraire que la démocratie-chrétienne n’avait pas osé appliquer, nous l’avons exploitée jusqu’au bout. Aujourd’hui, on peut voir que sans cet effort l’agriculture chilienne n’aurait pas pu se moderniser comme elle l’a fait, devenant aujourd’hui l’une des plus productives du monde. Ce succès, nous aurions pu en bénéficier rapidement si le gouvernement avait subsisté, les statistiques le montrent : l’agriculture chilienne est devenue florissante dès 1974 !
L’autre point central, comme souvent dans les pays du tiers-monde, fut le contrôle absolu sur les matières premières, qui représentaient une source essentielle pour financer les réformes. Nous avons notamment nationalisé le cuivre. Ce qui a donné de si bons résultats que Pinochet, lui-même, n’est jamais revenu sur cette mesure, se contentant d’ouvrir d’autres mines pour les donner au capital étranger.
Notre troisième préoccupation, qui reste d’une actualité brûlante, fut la lutte contre le chômage. Contrairement au modèle néolibéral, qui considère le sous-emploi comme un instrument économique, nous le considérions comme un problème. En conséquence, d’un taux de 9% de chômeurs, nous sommes passés à 3% grâce à un plan de réactivation de l’économie. Nous avons démontré qu’on peut abattre le chômage.
Vous avez souligné les réussites, mais quels furent vos échecs ?
- Nous ne sommes pas parvenus à stabiliser financièrement l’économie. L’inflation, déjà forte auparavant, est montée en flèche. Le Parlement nous privait des moyens légaux - les budgets de fonctionnement - nécessaires à financer l’État et nous avons été obligés d’emprunter à la Banque centrale, induisant une hausse de la masse monétaire en circulation.
Sans dépasser le blocage politique, l’inflation était presque impossible à contrôler, malgré toutes nos tentatives "techniques". C’était une situation de quasi-guerre civile, nos opposants bloquaient tout systématiquement. Et dans toute guerre civile l’économie est déstabilisée...
Le second échec est lié au premier : n’avoir pas réussi à obtenir la majorité absolue aux élections législatives de 1973. Elles venaient déjà un peu tard, la déstabilisation menée par la droite se faisait déjà sentir. Nous étions contents d’obtenir 43%, soit plus qu’en 1970 (36% - NDLR), mais loin des 50% déjà obtenus (aux municipales de juin 1971 - NDLR).
L’autre possibilité aurait été d’obtenir l’appui, même partiel, de certains secteurs de l’opposition. Comme par exemple le Parti démocrate-chrétien, qui à l’époque était encore très imprégné de la doctrine sociale de VaticanII. Mais, là aussi, nous avons échoué politiquement. L’attitude de courants très sectaires de l’UP, qui refusaient toute idée de concessions même tactiques, ne nous a pas aidés. Beaucoup s’en repentent aujourd’hui.
11 septembre 1973 et plan Condor :
répressions toujours impunies
Après leur arrivée au pouvoir par la force, les nouveaux maîtres du Chili, conduit par Augusto Pinochet, mirent en place un système dictatorial - fascisant au niveau politique, ultra-libéral au niveau économique. Le 11 septembre 1973 est la date du coup d’État chilien.
Cette date est aussi celle du début d’une répression sans limites contre les anciens membres du gouvernement démocratique de Salvador Allende et de tout ceux qui étaient fichés comme progressistes, chrétiens de gauche, socialistes et militants de la gauche radicale.
Le stade de football de Santiago, la capitale du pays, se transforma très vite en immense camp d’enfermement en vue d’y concentrer les démocrates. Dans ce haut lieu d’emprisonnement, Chiliens et Chiliennes furent torturés et assassinés par centaines. Dédié au sport, ce stade deviendra une zone meurtrière. Le poète et chanteur Victor Jara sera l’une des victimes symboliques du régime dictatorial.
Les dignitaires de la dictature chilienne et sa police politique - la sinistre DINA - pourchasseront les opposants encore en liberté. Au Chili comme à l’étranger. Leur but : exterminer littéralement l’ensemble de la résistance qui allait commencer à s’organiser dans l’espoir de renverser la dictature par des actions populaires.
C’est dans ce cadre-là que fut pensée, puis mise en pratique en 1975 et sous la supervision de Manuel Contreras (le patron de la DINA), l’opération Condor. Véritable réseau de la terreur étatique, Condor regroupait plusieurs services secrets et polices politiques de dictatures latino-américaines de l’époque (celles d’Argentine, de Bolivie, du Brésil, du Chili, du Paraguay et de l’Uruguay).
Bilan possible de cette cruelle opération fomentée par les amis latinos de Washington, selon les sources : entre 12.868 et 35.000 victimes (assassinées ou portées disparues). La macabre comptabilité de l’opération Condor est extrêmement difficile à tenir, puisque l’échelle géographique de ses lieux d’action est fort grande, le nombre de pays impliqué important, que ses liquidations se commettaient souvent à l’ombre des regards indiscrets et qu’elles restaient dans la plupart des cas non revendiquées.
(Source : “Resistances.be”)
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