Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

852 millions de personnes dans le monde victimes de sous-alimentation

4 mars 2006

Une conférence internationale sur le développement rural, la réforme agraire et la lutte contre la faim, organisée par l’agence des Nations Unies pour l’agriculture avec le soutien du Brésil et la participation du président Lula, se tiendra à Porto Alegre du 6 au 10 mars, alors que 852 millions de personnes dans le monde restent sous-alimentés.

"La cérémonie inaugurale de la conférence se tiendra le lundi 6 mars en présence du président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, qui a placé la lutte contre la faim et la pauvreté rurale parmi ses priorités", annonce un communiqué de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Plus de cinq ans après le sommet du Millénaire, placé sous le signe de la lutte contre la pauvreté, les chiffres de la faim donnent toujours le vertige. Six millions d’enfants meurent chaque année de maladies liées à la malnutrition. Et à ce jour, quelque 852 millions de personnes dans le monde restent sous-alimentées.
"Il ne reste plus que dix ans pour atteindre l’objectif fixé par la communauté internationale de réduire de moitié le nombre de sous-alimentés dans le monde. Dans la mesure où les plus pauvres parmi les pauvres sont des paysans sans terre, il ne sera possible d’atteindre les objectifs du Millénaire que si l’on réussit à trouver des solutions durables au défi du développement rural", fait observer Parviz Koohafkan, secrétaire de la conférence.

Pour des solutions durables
au développement rural

"Les trois quarts des 852 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde vivent en zone rurale et tirent leur subsistance de l’agriculture. La plupart sont des paysans sans terre ou qui cultivent des parcelles tellement petites ou si peu productives qu’elles ne leur permettent pas de nourrir convenablement leur famille", souligne la FAO.
"De nouvelles possibilités de développement rural et des réformes agraires permettraient à un grand nombre de paysans pauvres d’accéder de manière stable et équitable aux ressources productives de base comme la terre et l’eau et de briser ainsi le cercle vicieux de la faim et de la pauvreté", estime l’agence.
"Convaincue que la réforme agraire devra être adaptée à la situation de chaque pays et qu’il n’y a pas de formule magique ou unique pour résoudre le problème foncier dans le monde, la FAO souhaite promouvoir, à Porto Alegre, des alliances entre gouvernements, organisations paysannes, institutions internationales, bailleurs de fonds et société civile", indique le communiqué.
Cette conférence se tiendra sur le campus de l’Université catholique de Rio Grande do Sul à Porto Alegre du 6 au 10 mars prochain.
Jacques Diouf, directeur de la FAO, sera présent à la cérémonie d’inauguration aux côtés du président Lula et de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement latino-américains.


Situation alarmante en Afghanistan

Le programme alimentaire des Nations Unies a appelé aujourd’hui les donateurs à fournir des fonds pour continuer son opération en Afghanistan, qui offre une aide alimentaire à 3,5 millions d’Afghans vulnérables et fait face actuellement à de graves pénuries.
Une interruption de l’aide alimentaire pourrait se produire en mars si les donations n’arrivent pas rapidement, affirme le Programme alimentaire mondial communiqué publié aujourd’hui à Kaboul. Le PAM aura besoin de 11 millions de dollars pour financer ses opérations actuelles en Afghanistan jusqu’à la fin du mois de juin 2006.
"En réalité nous n’avons pas assez de nourriture pour venir en aide aux communautés vulnérables au moment où se termine l’hiver et commence la saison précédant les nouvelles récoltes", a affirmé Charles Vincent, directeur et représentant du PAM pour l’Afghanistan.
"La communauté internationale doit poursuivre ses efforts pour aider les Afghans vulnérables".
La plupart des agriculteurs afghans ne récoltent pas assez de nourriture pour satisfaire leurs besoins alimentaires durant l’année et beaucoup d’entre eux vendent leurs biens ou empruntent en échange d’une garantie sur leurs prochaines récoltes, les entraînant dans un cercle vicieux de dettes, précise le communiqué. Certains d’entre eux vendent leurs filles pour payer leurs dettes.
Une alimentation insuffisante et peu variée peuvent entraîner une malnutrition et des maladies dégénératives chez les plus vulnérables, en particulier les enfants, fait remarquer le PAM.
La première interruption risque de se produire en mars. Le PAM se heurtera alors à une pénurie de 18 000 tonnes de blé et de 600 tonnes de haricots.
Pour les six prochains mois, le PAM aura besoin d’un total de 23 000 tonnes de produits de base, parmi lesquels du blé, des légumineuses, de l’huile et du sel, d’un coût total de 11 millions de dollars, pour pouvoir continuer ses opérations.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus