Célébration réunionnaise de la Journée mondiale du refus de la misère

« Allons passer à l’action ensemble pour changer notre société »

18 octobre 2012

Depuis 26 ans, à l’initiative du Mouvement international ATD Quart Monde, le 17 octobre est célébré comme la ’Journée mondiale du refus de la misère’. À cette occasion, cette année, ce Mouvement, présidé à La Réunion par Georges Faubourg, a déjà organisé dimanche dernier à Saint-Paul et hier à Saint-Denis ainsi qu’à Saint-Pierre des rassemblements sur le thème : ’Refuser la violence de la misère, s’appuyer sur les capacités de tous pour bâtir la paix’. Hier également, au Parc Boisé Laurent Vergès du Port, le Comité des Chômeurs et Mal Logés du Port (CCMLP), présidé par Maryse Dache, a organisé un rassemblement sur le thème de ’La solidarité pour l’emploi et le logement’.

Plusieurs dizaines de personnes militant(e)s bnvoles du CCMLP, personnes sans emploi

Plusieurs dizaines de personnes — militant(e)s bénévoles du CCMLP, personnes sans emploi et sans domicile fixe, citoyens solidaires — ont participé à cette rencontre portoise contre la misère de 10 heures jusqu’à 17 heures. Elles ont été soutenues dans cette action par plusieurs associations, comme le Comité du droit au logement, la Maison des Associations, l’Office municipal des sports du Port, l’Association Portoise de Médiation, ainsi que des militants culturels comme ceux de la Secam et des jeunes artistes du Port.

Après un accueil avec petit-déjeuner, le public a participé à un débat très riche en idées, animé par un représentant du Cercle Philosophique Réunionnais, sur la question de la solidarité face aux problèmes du chômage et du manque de logement. De nombreux participants au débat ont d’abord souligné avec force que « l’on ne peut pas se résigner devant la violence de la misère et qu’il faut y résister avec détermination, de nombreuses façons, car elle est inacceptable ».

Un service public d’aide à la personne

Ensuite, ils ont déclaré avec force que « l’un des moyens essentiels pour lutter contre la misère est vraiment la solidarité, comme l’a prouvé le peuple réunionnais depuis trois siècles et demi face à toutes les oppressions dont il a été victime ». Cette solidarité, comme en ont témoigné plusieurs intervenants, s’exprime par l’entr’aide, le soutien d’urgence aux personnes en difficultés, l’accompagnement social et éducatif aux jeunes en détresse et sans perspective d’avenir, etc.

Cette forme de solidarité, absolument indispensable dans la situation de crise sociale actuelle et à venir, devrait être renforcée par la création du service public d’aide à la personne que préconise le Parti Communiste Réunionnais, a-t-il été rappelé. Mais des militants ont déclaré que « la solidarité consiste aussi à s’attaquer aux causes profondes de la solitude et des autres souffrances des personnes pauvres, victimes d’inégalités de traitement dans notre société ».

Une société en deux mondes

Ces inégalités, qualifiées de plus en plus d’« apartheid social », sont dûes à une politique discriminatoire, qui coupe notre société en deux mondes : celui des privilégiés et celui des abandonnés. « Une politique au service de la dictature des marchés financiers, qui profite aux plus riches et qui doit être remise en cause par le gouvernement ».

Des participants au débat ont cité par exemple les effets catastrophiques du « système bancaire, qui profitent de taux de crédits abusifs », ou « le système éducatif, qui crée plus de 100.000 illettrés dans notre pays et qui ne fait rien pour préparer les jeunes réunionnais à prendre en mains l’avenir de La Réunion en citoyens libres et responsables ». Voilà pourquoi, comme l’a lancé en conclusion un jeune intervenant, « pour être vraiment solidaires, pour obtenir un partage équitable des revenus, pour mieux penser aux autres, allons passer à l’action ensemble afin de changer notre société ».

 Correspondant 

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