Journée mondiale du Refus de la Misère avec ATD Quart Monde

« Alon mèt ansanm kont la mizèr ! »

18 octobre 2011

Hier, l’association réunionnaise ATD (Aide à Toute Détresse) Quart Monde, présidée par Georges Faubourg, a célébrée l’édition 2011 de la Journée mondiale du Refus de la Misère, en organisant des actions à Saint-Denis et à Saint-Pierre, avec divers partenaires associatifs et institutionnels (voir ’Témoignages’ de samedi dernier). Un des éléments particulièrement forts de ces actions a été le rôle qu’y ont assumé des jeunes collégiens et lycéens, avec des messages très importants pour changer le système scolaire afin de lutter contre les causes de la pauvreté.

La "commémoration solennelle" dionysienne de la Journée mondiale du Refus de la Misère avec ATD Quart Monde s’est déroulée hier après-midi, après une matinée de débats, d’expositions, d’expressions artistiques... Et comme les années précédentes, cette cérémonie a eu lieu autour de ce monument symbolique qu’est la Dalle des Droits de l’Homme à Champ-Fleuri, animée par Armande Caderby, principale au collège du Bois de Nèfles à Saint-Denis.
Dès l’ouverture de la rencontre, cette sympathisante d’ATD Quart Monde a souligné « l’importance de la lutte contre la misère, ce fléau mondial, car il n’est pas fatal ». Et elle a expliqué la problématique fondamentale posée au cœur de la Journée du Refus de la Misère cette année : « Quelle école, pour quelle société ? (et réciproquement : quelle société, pour quelle école ?) ».

« Le biznèss nous tue »

Pour Claude Morille, vice-président d’ATD Quart Monde, « il est important d’unir le maximum de personnes et d’organisations pour changer la société, car celle-ci est déterminée par une minorité extrêmement riche, pendant qu’une majorité vit dans des conditions extrêmement pauvres ». Il a ajouté que « l’injustice est une violation des droits de l’Homme » et qu’« il ne peut pas y avoir de développement durable, de justice et de paix si l’on exclut des personnes de la société ».
La cérémonie s’est poursuivie par des dépôts de roses en hommage aux victimes de ce système et par des lectures de strophes du Père Joseph par Carlos, un ami portugais, appelant à « nous unir pour que naisse une Terre solidaire », puis par un raga du Club Animation Prévention de Saint-Denis, qui a notamment chanté : « Nou lé pa kontan, na poin travay, nou dor dan la pay ; le biznèss nous tue ». Marion, collégienne à Saint-Michel, a lu un poème du Portugal : « Oui, j’ai déjà vu beaucoup de pauvreté, je voudrais la voir se terminer ». Et Raïssa, également collégienne, a témoigné sur les combats du peuple mauricien pour « remettre en cause le système éducatif afin que la voix des pauvres soit entendue ».

« Rompre les causes de la misère »

Une autre jeune, Véronique, a dénoncé les graves souffrances vécues en classe par beaucoup de jeunes à La Réunion et elle a déclaré que « l’École doit faire confiance aux enfants, malgré leurs difficultés, en développant le dialogue pour de bonnes relations entre les enfants, les parents et les enseignants ». Arthur, élève au collège Saint-Michel, a lu un slam qu’il a créé et dans lequel il plaide pour la responsabilité de son peuple, et où il appelle à « ne pas désespérer, ne jamais abandonner ».
Ensuite le sous-préfet de Saint-Benoît a lu le message inscrit sur la dalle des Droits de l’Homme ; Marie-Claude Firminy, présidente de Biodanza, l’a lu en créole ; et Colombine a fait connaître ce texte par le langage des signes aux malentendants. Enfin, Mgr Gilbert Aubry est venu apporter son soutien à cette action en rappelant comment il avait rencontré le Père Joseph lorsque celui-ci est venu implanter le mouvement ATD Quart Monde à La Réunion, dans le quartier pauvre de Sans-Souci à Saint-Paul. L’évêque a rappelé qu’il est indispensable de « rompre les causes de la misère » et que le système éducatif « aide nos enfants à devenir les propres acteurs du développement de leur pays, afin que chaque être humain soit un trésor pour toute l’humanité ».
L’animatrice a conclu cette célébration en appelant le public à continuer la lutte et à se mobiliser chaque jour « pour une École plus juste et plus solidaire » afin de construire une société dans le même sens. Afin d’atteindre cet objectif, « alon mèt ansanm kont la mizèr ! ».

Correspondant


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