Le monde associatif réunionnais et mahorais exprime une grande inquiétude après le vote de la loi « asile et immigration ».
L’augmentation des migrations est une réalité à l’échelle mondiale. Que ce soit pour rejoindre le continent européen, Mayotte ou La Réunion, aucun obstacle n’est infranchissable pour une personne qui considère sa vie plus sûre sur un kwassa kwassa (ou à 120 dans un petit bateau de pêche) au milieu de l’océan, que dans son pays d’origine.
Cette loi ne permettrait ni l’intégration, ni l’accueil digne d’hommes, de femmes et d’enfants qui fuient avec courage les conflits militaires et géopolitiques, le dérèglement climatique, la faim et la soif, la misère et l’absence de perspectives.
A La Réunion plus particulièrement, cela devrait nous interroger.
Quelles conditions de vie nos ancêtres malbars, chinois, zarabes, malagasy, comoriens avaient-ils dans leur pays pour prendre le risque de signer un contrat d’engagement et de « sot la mèr » ?
Où en serions-nous aujourd’hui si nous n’avions pas lutté pour l’égalité de toutes et de tous ?
Si nous n’avions pas fait preuve de fraternité pour inventer notre vivre-ensemble ?
Le peuple de La Réunion est le fruit de multiples vagues d’immigration. Notre île a su construire une société métissée en adoptant des valeurs communes : une laïcité apaisée, la tolérance, l’accueil. Cela se reflète aujourd’hui dans notre gastronomie, nout langaz, nout kiltir. Ne l’oublions pas !
La loi asile et immigration ne permettra plus, aujourd’hui, de créer les conditions de l’intégration. Toutes les mesures menant à la précarisation des personnes étrangères sont un frein à leur insertion dans notre société.
Et pourtant, elle ne pourrait pas fonctionner sans eux : médecins, soignants, aides à la personne, BTP, restauration, agriculture, artisanat… autant de domaines où les personnes étrangères sont nombreuses à travailler.
Créer de la misère supplémentaire en entravant l’accès au logement, aux aides, à la santé, est indigne des principes humanistes que nous défendons. Cela participe à la précarisation de notre société dans son ensemble.
Nous ne nous résignons pas à accepter qu’une loi puisse entraîner de si grandes différences de traitement uniquement en raison de la nationalité des personnes. Nous le rappelons, personne ne choisit son pays de naissance, et personne ne devrait être pénalisé sur ce seul critère.
Parce que nous ne pouvons pas citer l’ensemble des amendements dégradant les droits fondamentaux des personnes, nous n’évoquerons ici que quelques exemples des conséquences de la promulgation de cette loi :
- Des dizaines de milliers d’enfants supplémentaires seraient entraînés dans la pauvreté, avec des conséquences très concrètes comme un logement indigne, de moindres chances de réussite scolaire, une alimentation de mauvaise qualité, des problèmes de santé (étude du collectif « Nos services publics ») ;
- Alors qu’il est rendu illégal sur le territoire national, l’enfermement des enfants serait maintenu, uniquement à Mayotte ;
- Les étudiants étrangers devraient régler une caution financière, que la majorité d’entre eux ne pourront pas assumer ;
- Une personne gravement malade ne pourrait bénéficier de soins et risquerait l’expulsion si un traitement est théoriquement « disponible » dans son pays d’origine. Or, la théorie n’étant pas la pratique (faible densité médicale, éloignement géographique, qualité des pratiques, coûts des traitements et accès aux droits différents selon les pays…), cette disposition revient à condamner la vie de nombreux malades.
Aussi nos associations, qui œuvrent chacune à un accompagnement inconditionnel des publics précarisés, dont des personnes étrangères, appellent à la non-promulgation de la loi « asile et immigration ».
En effet, elle s’attaque aux droits fondamentaux : au travail, à l’éducation, au logement, à la santé.
Elle est indigne des valeurs de la France et inacceptable au regard de la société que nous avons construite, et de celle dans laquelle nous voulons vivre demain : humaniste, apaisée et fraternelle.
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