Après le Prix Nobel de la Paix décerné au Programme alimentaire mondial

Appel à renforcer la solidarité dans la lutte contre la faim

17 octobre 2020, par Manuel Marchal

Les progrès enregistrés dans la lutte contre la faim dans le monde sont constamment remis en cause par les conflits et le changement climatique. L’attribution du Prix Nobel au Programme alimentaire mondial montre que la cause de la lutte contre la faim est élevée au plus haut point. Mais pour accélérer la victoire contre la faim, un monde plus solidaire est nécessaire.

Le 9 octobre dernier, le Prix Nobel de la Paix a été attribué au Programme alimentaire mondial. Réagissant à l’information, le directeur du PAM, David Beasley, fit cette déclaration :

« Chacune des 690 millions de personnes touchées par la faim dans le monde aujourd’hui a le droit de vivre en paix et sans souffrir de la faim. Aujourd’hui, le Comité Nobel norvégien a attiré l’attention du monde entier sur ces personnes et sur les conséquences dévastatrices des conflits. Les chocs climatiques et les pressions économiques ont encore aggravé leur situation. En ce moment même, une pandémie mondiale aux conséquences désastreuses sur les économies et les communautés conduit des millions de personnes supplémentaires vers la faim.
Le prix Nobel de la paix ne récompense pas uniquement le PAM. Nous travaillons en étroite collaboration avec des gouvernements, des organisations et des partenaires du secteur privé dont l’engagement pour venir en aide aux personnes souffrant de la faim et vulnérables est égal au nôtre. Sans eux, nous ne pourrions mener à bien nos missions. Nous sommes une agence opérationnelle et le travail quotidien de notre personnel est guidé par nos valeurs fondamentales d’intégrité, d’humanité et d’inclusion.
Là où il y a un conflit, il y a la faim. Et là où il y a la faim, il y a souvent un conflit. Aujourd’hui, nous rappelons que la sécurité alimentaire, la paix et la stabilité vont de pair. Sans la paix, nous ne pouvons pas atteindre notre objectif global de faim zéro ; et tant qu’il y aura la faim, nous n’aurons jamais un monde en paix. »

Croissance de la population et changement climatique

Tout près de nous à Madagascar, les effets de la sécheresse sont dramatiques, c’est la famine. Cette situation se répète chaque année, rappelant que le changement climatique produit déjà ses effets.
C’est en effet au moment où l’espèce humaine atteint un nombre de spécimens sans précédent, plus de 7 milliards avec la perspective de plus de 10 milliards, qu’elle doit faire face à un phénomène dont une partie d’entre elle est responsable : le changement climatique.
En Europe et en Amérique du Nord, la transition démographique appartient au passé. Quand elle s’est déroulée dans ces pays, ces derniers ont pu la gérer en créant des colonies de peuplement qui ont quasiment éradiqué les peuples premiers en Amérique et en Océanie. Cette croissance démographique a aussi alimenté celle d’une industrie qui a commencé à polluer l’atmosphère avec les conséquences que nous subissons aujourd’hui.

Devoir de solidarité de l’Occident

Les famines causées par la sécheresse et les inondations qui anéantissent les cultures vivrières sont des phénomènes climatiques extrêmes. Leur répétition découle d’un dérèglement climatique initié par l’Occident quand cette région du monde lança sa Révolution industrielle.
Dans ces conditions, selon le principe de la responsabilité commune mais différenciée, les pays occidentaux ont un devoir de solidarité envers les victimes du changement climatique. C’est une des revendications portées par les pays en développement, qui demandent que l’Occident se soumette à la justice climatique et contribue à un fonds pour que les victimes du changement climatique puissent avoir les moyens de s’adapter tout en développant leur économie pour sortir de la grande pauvreté.

M.M.

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Messages

  • je me permets de souligner le fait que depuis 10 ans, on parle du Kéré dans le sud malgache : ce qui fait bondir est le fait que les 2 derniers gouvernements malgaches n’ont rien fait pour atténuer les souffrances. Apparemment, l’Ile se retrouve sous les mêmes cieux, avant la colonisation ; les luttes tribales : pas même ethnie au pouvoir, donc pas intéressé. Le changement climatique est un fait majeur qui aurait dû être traité au même titre que le développement des villes du nord.


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