Retour sur le Printemps des droits des femmes et de l’égalité
Isabelle Erudel : « le combat contre les inégalités n’est pas qu’une affaire de femmes »
8 mars, par
Le 1er mars dernier, le lycée Lépervanche du Port accueillait la 4e édition du Printemps des Droits des Femmes et de l’Egalité. Avec Mme Gawronsky, la proviseure de l’établissement, étaient présentes entre autres : la députée Karine Lebon, la conseillère régionale Céline Sitouze, Mme Bola, principale du collège Edmond Albius et Marie-José Karaké, délégation de Mayotte. Isabelle Erudel, conseillère départementale PCR du Port fut invitée à prendre la parole. Elle a notamment rendu hommage à Isnelle Amelin, première présidente de l’UFR. Voici le texte de son intervention.
C’est un vrai plaisir d’avoir été invitée pour ce 4 ème « Printemps des Droits des Femmes et de l’Egalité », édition « Toutes des championnes ! »
À 1 semaine du 8 mars, Journée Internationale du droit des femmes, et au lendemain de l’approbation de l’inscription de l’IVG dans la Constitution qui protège et garantit ce droit de liberté.
La semaine dernière une femme politique, pour ne pas la citer la Maire de Saint-Denis, disait que le monde est « moche » : la guerre, les violences intra-familiales, le mal être des enfants, la vie chère, les problèmes climatiques,… Et que cela pourrait s’expliquer par le fait qu’il n’y a pas assez de Femmes au Pouvoir !!!
Le sexisme est le principal obstacle à l’égalité réelle entre les femmes et les hommes.
Qu’est ce que le sexisme ? Le sexisme est une attitude discriminatoire fondée sur le sexe ou, par extension, sur le genre d’une personne. Le sexisme est lié aux préjugés, au concept de stéréotypes et de rôle de genre pouvant comprendre la croyance qu’un sexe ou qu’un genre serait intrinsèquement supérieur à l’autre. Dans sa forme extrême, il peut encourager le harcèlement sexuel, le viol ou toute autre forme de violence sexuelle. Le sexisme évoque également la discrimination de genre sous la forme des inégalités hommes-femmes. Les cibles du sexisme sont principalement les femmes.
La plupart des comportements sexistes sont punis par la loi. C’est le cas des remarques gênantes, des sifflements ou des insultes.
40 % des femmes ont déjà subi une injustice en raison de leur sexe au cours de leur vie.
80 % des femmes sont régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes.
Depuis 1850, un certain nombre de lois ont fait en sorte d’avancer sur la parité
Voici 3 dates marquantes selon moi :
- 1944 : le droit de vote et d’éligibilité
- 1946 : le préambule de la Constitution pose le principe de l’égalité des droits entre hommes et femmes
- La loi du 6 juin 2000, 1ère loi dite sur la parité, tendant à favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives.
Cependant, les inégalités persistent :
- le système scolaire,
- le monde du travail
- les tâches à la maison sont également mal réparties. Les femmes pratiquent en quelque sorte des « doubles journées » alliant leur travail et l’entretien de la maison (faire à manger, s’occuper des enfants, faire le ménage, etc.). Elles assument 80 % des tâches ménagères et consacrent 2 fois plus de temps à leurs enfants que leur père : environ 62 min. contre 26 min. pour les pères.
- dans la vie politique, à l’Assemblée Nationale par exemple, elles représentent environ 38 % des députés.
Après un long combat pour l’égalité entre hommes et femmes, les femmes ont enfin acquis une ÉGALITÉ DE DROIT, la femme est, aux yeux de la loi, l’EGALE de l’homme. Malgré celle-ci, nous avions démontré que de nombreuses INÉGALITÉS persistaient.
Ces inégalités persistent puisque notre société fonctionne sur ce modèle, et à du mal à s’en défaire aujourd’hui.
En effet, les médias, les émissions de télévision, la publicité, véhiculaient énormément de stéréotypes envers les femmes. Aujourd’hui, même si la situation a tendance à changer, il est très difficile d’effacer des décennies de domination masculine. Les femmes aspirent de plus en plus aux hauts postes de la politique et ont d’autant plus confiance en elles.
Je voudrais juste avoir une pensée pour une Grande Dame Réunionnaise, Isnelle Amelin.
Cela fait tout juste 30 ans qu’elle nous a quittés. Elle a fait partie des premières femmes élues en 1945.
Isnelle Barret, épouse Amelin, fait partie des premières femmes élues à la Réunion, conformément à l’ordonnance du 21 avril 1944 qui rend les femmes électrices et éligibles.
Cette année i fé 80 ans « ke nou nana » le droit de voter et d’être potentiellement élue.
Elle est élue conseillère municipale de Saint-Denis en mai 1945, sur la liste du docteur Raymond Vergès. Employée à la Banque de La Réunion, administratrice de la Caisse de la Sécurité Sociale, elle milite pour l’amélioration de la condition des femmes et s’oppose à la migration de jeunes Réunionnais vers la Creuse et les autres départements.
Elle est Chevalière de la Légion d’Honneur le 8 mars 1992, jour consacré à la lutte des femmes.
Connue surtout pour son engagement féministe, c’est la Première Féministe à la Réunion, elle sera la présidente et membre fondatrice de l’UFR, Union des Femmes Réunionnaises.
Connue également pour ses engagements politique et syndical, elle a ouvert la voie à tant d’autres femmes..
Aujourd’hui c’est le « Purple Day » Tous en violet pour l’égalité !
Moi je suis en Vert et en Violet :
Comme disait Martin Luther King :
« I HAVE A DREAM »
« Moin mi Gard léspoir kin zour bann fanm nora plis dégalité », à côté des hommes.
Moi, j’ai 2 filles et je les ai éduquées avec l’idée que « Rien n’est Impossible. Vous pouvez exercer le métier que vous voulez, que vous aurez choisi, à condition de se donner les moyens. Mais surtout se faire respecter, et respecter les autres ! »
Ce combat contre les inégalités n’est pas qu’une affaire de femmes.
À vous messieurs, jeunes hommes, Vous devez être aussi acteurs, en tant que fils de, frère de, et futur père de…