Après une semaine de garde à vue, elle a été placée en détention provisoire aux Comores
Un collectif réunionnais demande la libération et le retour de Fatima Mzé Saïd à La Réunion
1er août, par
Fatima Mzé Saïd a été interpellée, puis a passé une semaine en garde à vue avant d’être placée en détention provisoire par la justice des Comores. A La Réunion, Fatima Mazé Saïd est travailleuse sociale. Elle préside une ONG humanitaire et a un rôle important pour soutenir les patients des pays de notre région qui sont soignés dans un hôpital réunionnais. Un collectif réunionnais demande sa libération et son retour au plus vite à La Réunion.
Fatima Mzé Saïd vit à La Réunion depuis de nombreuses années. Elle a la double-nationalité franco-comorienne. Elle a été arrêtée aux Comores lors d’un séjour dans son pays natal. Après une semaine de garde à vue, elle a été placée en détention provisoire.
Hier à Saint-Denis, un comité de soutien pour sa libération a tenu une conférence de presse.
Guillaume Arribaud fait le point sur la situation. Une dépêche publiée le matin même a permis d’avoir les premières nouvelles depuis l’arrestation. La justice comorienne lui reproche plusieurs faits. Le collectif ne souhaite pas prendre position sur la procédure en cours, ni faire de commentaire sur les charges qui pèsent sur Fatima Mzé Saïd. Il se concentre uniquement sur la demande de libération et le retour à La Réunion de Fatima Mzé Saïd.
Guillaume Arribaud a précisé que la prévenue a maintenant un avocat à Moroni, en lien avec une équipe d’avocats à La Réunion. Comme la prisonnière est de nationalité française, l’Ambassade de France aux Comores est au courant de la situation et lui accorde la protection consulaire. Dans ce cadre elle reçoit des visites de la représentation diplomatique française qui s’informe également des conditions de détention.
Mère, travailleuse sociale et présidente d’une ONG humanitaire
Julie Pontalba, présidente du Mouvement réunionnais pour la paix, a dressé un portrait de Fatima Mzé Saïd. Mère de quatre enfants, Fatima Mzé Saïd vit dans notre île depuis longtemps et elle est pleinement intégrée à notre société.
Elle travaille en tant que famille d’accueil pour le Département de La Réunion, ajouta Julie Pontalba, précisant que Fatima Mzé Saïd accueille notamment des enfants porteurs de handicap.
« Nous avons besoin d’elle en tant que mère, en tant que travailleur social », poursuivit la présidente du Mouvement réunionnais pour la Paix.
Fatima Mzé Saïd est présidente de l’association Échanges Comores océan Indien. Son objectif est de venir en aide aux personnes de notre région qui viennent à La Réunion dans le cadre d’une évacuation sanitaire. Cela concerne des patients venants des îles du Sud Ouest de l’océan Indien, ainsi que le Zimbabwe par exemple.
Son rôle est de faire le lien entre le patient, sa famille au pays, les médecins et les assistantes sociales pour que le séjour pour raisons médicales se passe le mieux possible.
Fatima Mzé Saïd s’implique également régulièrement dans les activités du Mouvement réunionnais pour la Paix.
« C’est une personne engagée, travailleuse sociale et amie », ajouta Julie Pontalba, « elle devait rentrer ce samedi, la rentrée est dans deux semaines, que feront ses enfants ? Nous demandons le soutien des Réunionnais pour sa libération », conclut-elle.
Au nom des patients en évacuation sanitaire et des démunis du bas de la rue du Maréchal Leclerc
Siti, membre de l’association Échanges Comores océan Indien, abonda dans le même sens. Elle expliqua que l’absence contrainte de Fatima Mzé Saïd a un impact négatif sur les évacuations sanitaires. Elle ajouta également que la présidente de son association soutient les plus démunis qui vivent près du Petit-Marché à Saint-Denis. « Elle ouvre son frigo pour nourrir des personnes qui n’ont pas mangé depuis deux jours. Depuis cette absence, ces personnes n’ont plus à manger ».
Avec beaucoup d’émotion, Siti déclara : « Au nom de tous les malades, des plus démunis du bas de la rue Maréchal Leclerc, je demande la libération de notre présidente. Sa place n’est pas en prison ».
Ambassade de France, amis de Fatima Mzé Saïd, et maintenant un collectif qui s’organise : « chacun fait de son mieux », conclut Julie Pontalba.
M.M.