’Femmes Solidaires pour l’Emploi’

« Assez de bavardage. Passons à l’action »

28 novembre 2012

"Femmes Solidaires pour l’Emploi" (F.S.E) est née du combat mené par 13 femmes de l’association Déclic Solidarité Krénos dont les contrats aidés, avalisés le 22 juin 2011, sont toujours dans les tiroirs des institutions territoriales, en dehors de toute règle de droit.

Nous avions tenu un point presse, le 22 août 2012 sur les problématiques de contrats magouilles, à l’occasion de 2 évènements : la rentrée des classes et la manifestation des emplois verts. Nous avions lancé, alors, un appel aux femmes à se regrouper, avec pour devise : « Assez de bavardage. Passons à l’action ».

Les femmes ont beaucoup de connaissances... Elles savent faire beaucoup de choses... Mais à chaque fois, nous sommes bloquées, par toutes sortes de considérations... Nous avons décidé de mutualiser nos compétences et nos moyens pour avancer.

Nous avions dit à la presse en août : « Nous vous donnons rendez-vous dans trois mois pour présenter nos réalisations ». De retour de Marseille où une délégation de notre association a participé au Congrès National des Coopératives, un compte rendu des réalisations a été fait devant la presse le 27 novembre 2012.

Femmes et l’emploi

Un extrait du témoignages de Aurélie CRESCENCE -FSE

« Nous représentons la moitié du capital humain de notre planète.

Beaucoup de débats et discours sont tenus par les politiques à l’égard des femmes. Un ministère des Droits de la femme a même été créé par le nouveau gouvernement. Se préoccupe t-elle de la place des femmes sur le marché de l’emploi ? La place de la femme sur le marché du travail est toujours passée à la trappe.

Les femmes sont une variable d’ajustement des politiques de l’emploi depuis le milieu des années 1980.

Il y a plus de 100 ans, les femmes ont descendu dans la rue pour manifester pour leurs droits. Il est vrai que de nombreux progrès ont été accomplis, mais il reste toujours beaucoup à parcourir, sur la longue route, pour le respect de leur droit et les exemples n’en manquent pas.

Rien ne peut justifier que les femmes soient cantonnées dans des « petits boulots » , dans des temps partiels subis ou dans des emplois de « bouches trous » issus des manœuvres électoralistes. Toutes les mairies de droite comme de gauche usent et abusent de ces p’tits contrats.

Maintenant, les élections passées, on assiste à des manœuvres de tromperie de la part de certains maires ! Ils tentent de faire croire que c’est le Pôle emploi, qui déterminera l’embauche des contrats aidés ! Personne n’est dupe car tout le monde sait que c’est la mairie qui décidera en final de qui sera embauché ou pas !

Nous avons l’exemple de ces 13 femmes de l’association Déclic Solidarité Krénos de Trois Bassins qui sont privés de leurs droits depuis octobre 2011.

La solidarité de la classe politique n’a jamais été aussi flagrante dans cette affaire ! Pas une seule organisation de femmes ne s’est élevée pour dénoncer ces injustices. Encore moins des femmes « députée »…Plus que jamais les femmes doivent compter sur leur propre force. Nous avons toutes des savoirs, des expériences et nous devons nous regrouper pour mutualiser nos compétences. Des solutions existent. Nous pouvons créer nos propres emplois. »
Résistons et continuons le combat ! Plus jamais ça…

Un extrait du témoignages de Sandra, privée de contrat.

« Le 18 octobre 2011, une date que nous, mères de familles de Trois-Bassins, n’oublierons jamais ! Une date que nous inscrirons dans l’histoire pour que nos enfants, petits enfants, arrières petits enfants puissent être informé de notre combat contre la magouille politicienne privant injustement 13 mères de familles de leur emploi, privant leur parent de leur emploi ! Nous femmes qui touchent le RSA nous n’avons qu’une envie : TRAVAILLER.

Un petit rappel : L’association Déclic Solidarité Krénos a décidé de faire face, d’adopter une attitude positive et d’apporter une solution : "la récup’ !".

L’idée est de mettre en valeur les nombreuses solutions qui sont à notre portée pour réduire le gaspillage de matières et d’énergie en ayant simplement recours à l’optimisation.

L’association est porteuse d’un projet "ateliers créatifs" axés sur le développement durable. Il s’agit d’exploration créative et artistique à partir de tous objets et textiles récupérés : relooking, customisation des accessoires de l’habillement, création de modèles uniques de vêtements, bijoux et accessoires de prêt à porter, boîtes de bijoux, tables de salon… à partir de vieux meubles ou bois récupérés… Le Conseil général de La Réunion a été sollicité, à travers une demande de prise en charge du résiduel des recrutements CAE-CUI pour une durée de 6 mois. Aujourd’hui, nos contrats, avalisés depuis le 22 juin 2011, par la Commission permanente du Département sont toujours dans les tiroirs des institutions territoriales, en dehors de toutes règles de droit. Pourquoi ?

Aujourd’hui, nous entrons dans la résistance et nous allons continuer à dénoncer sans répit. L’opinion doit sans cesse savoir le peu de considérations des élus au regard des citoyens que nous sommes

Nous avons notre dignité. Nous voulons que notre droit soit respecté, tout simplement notre droit ! Laissez-nous travailler. Nous voulons sortir de la précarité et le projet collectif dans lequel nous nous sommes inscrites avec l’association Déclic Solidarité krénos, nous permettait de rendre nos emplois pérennes. Nos contrats sont toujours bloqués, Pourquoi ? 

Etre privé d’emploi, n’est-ce pas une cause de violence ? La misère n’est-elle pas la cause de violences intrafamiliales. 

Nous mères de familles, pour nos enfants, nous avons le devoir de continuer ce combat. »
Femmes Solidaires pour l’Emploi : OSONS AGIR !

Un extrait de l’intervention de Simone Yee Chong Tchi-Kang.

« Notre responsabilité : Se prendre en mains et compter sur nos propres forces…
La situation est plus que préoccupante pour notre pays et nous avons le devoir d’agir. Chacun de nous a une part de responsabilité et personne ne doit se dérober devant les responsabilités qui nous incombe tous. 
158.000 chômeurs à la Réunion… 69% de jeunes au chômage…

La cherté de la vie, la crise est partout. La crise est dans tous les discours de l‘ensemble de la classe politique. Alors comment comprendre que des entraves politiciennes puissent freiner des initiatives citoyennes porteuses de création d’emplois ? Comment comprendre le silence de l’administration devant le cas de ces 13 mères de famille privés injustement de leur emploi et cela pour des raisons politiciennes ? Le travail est une source de dignité, d’estime de la valeur et de reconnaissance, il est un facteur d’inclusion et d’engagement social ; il est la condition intégrante dans une société solidaire et bien organisée, dans laquelle chacun fait partie d’un tout.

Qu’on se le dise, l’emploi des femmes, ne tombera pas du ciel, elle ne peut être le résultat que d’une lutte résolue. Nous devons agir, nous devons faire des propositions pour l’avenir immédiat. Nous sommes convaincus que les solutions aux crises doivent se concentrer en première ligne sur les problèmes du chômage et non pas sur le système financier.

Je constate que 2 femmes députées viennent de s’associer à ma devise : Assez de bavardages, passons à l’action. Rappelons-le, le droit au travail est inscrit dans notre Constitution. Une mère précaire, c’est aussi des enfants précaires et quoi de plus ignoble que d’imposer à l’enfance une situation aussi indigne que la pauvreté. Sous prétexte de lutter contre le chômage, les gouvernements successifs ont, mis en œuvre une myriade de contrats précaires, dits aidés, aux appellations diverses et fantaisistes.

Contre le chômage et la précarité, se pose ainsi la question : quelles alternatives face aux plans "sociaux" et à la montée du chômage ? Une voie de sortie solidaire de la "crise" est-elle possible ?

Des solutions sont possibles

Le chômage et la précarité ne sont pas des fatalités du XXIe siècle

Pourquoi pas rassembler l’ensemble des moyens injectés dans les divers dispositifs d’insertion dans un fonds d’investissement pour le développement de l’emploi qui permette de moduler les aides régionales aux entreprises avec des critères d’emploi durable, de formation et de respect environnemental. C’est dans ce contexte que nous avons décidé de créer une entreprise de services à la personne : Scop Koud’Mains Services. Nous avons pensé entreprendre autrement et créer notre outil de travail. Elle comprend 09 associés travailleurs et 3 associés extérieurs (1 docteur, 1 chef d’entreprise, un fonctionnaire territorial. Le projet est une « passerelle » de solidarité entre deux populations : l’une à cause de ses attentes et besoins et l’autre à cause de sa précarité et correspond à la fois aux centres d’intérêt du groupe et à un réel marché.

Je reviens du 35e congrès national qui s’est déroulé à Marseille les 14,15 et 16 novembre, je suis confortée dans le choix que nous avons opté.

1240 congressistes (1240 chefs d’entreprises) se sont retrouvés à Marseille pour cette édition qui fera date. Nous en sommes tous sortis avec la certitude d’avoir vécu un moment fort pour notre Mouvement, un tournant dont la France nous sera sans doute redevable.

Paul Singer, Ministre brésilien de l’ESS, a fait vibrer la salle et recueilli une standing ovation. Selon lui, le modèle coopératif ne va ni soutenir, ni sauver, ni équilibrer le capitalisme, mais bel et bien le supplanter, le remplacer. Pourquoi laisser quelques uns profiter alors que nous avons la solution pour que tous puissent vivre en harmonie sans angélisme mais avec des valeurs et une éthique combinées à l’efficacité économique.

« Nous souhaitons créer un choc coopératif ! Ou plutôt une caresse si vous préférez... » Tels furent les mots avec lesquels Benoît Hamon, Ministre délégué à l’économie sociale et solidaire, clôtura le 35ème Congrès des SCOP.

L’ONU a d’ailleurs déclaré 2012 l’année internationale des Scop avec comme mot d’ordre : « les coopératives, des entreprises pour un monde meilleur ».
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