
C’était un 30 juin
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À l’occasion de la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv
22 juillet 2005
Le représentant de la communauté juive réunionnaise, Bernard Boutboul, est intervenu dimanche lors de la cérémonie organisée à Saint-Denis pour rendre hommage aux victimes de la répression raciste et criminelle menée par l’État français dans sa collaboration avec l’occupant nazi. Bernard Boutboul a tiré des enseignements toujours actuels de ces événements à ne jamais oublier.
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Dimanche dernier a eu lieu à Saint-Denis la traditionnelle cérémonie destinée à rendre hommage aux victimes de la déportation et du génocide commis par les nazis avant et pendant la Seconde guerre mondiale. À cette occasion, plusieurs personnalités civiles et militaires étaient présentes dans les jardins de la Faculté des Lettres, où un hommage a également été rendu à celles et ceux que l’on appelle “le Justes”, à savoir les personnes qui ont secouru et protégé les victimes des persécutions nazies.
Cette cérémonie est organisée chaque année le dimanche qui suit le 16 juillet, en référence à ce que l’on appelle couramment la “rafle du Vél d’Hiv”.
Il s’agit là, rappelons-le, d’une tragédie - et d’un crime ignoble - qui s’est déroulée les 16 et 17 juillet 1942 à Paris, où 13.152 Juifs - dont 9.037 adultes et 4.115 enfants - ont été arrêtés, puis enfermés dans un stade de la capitale, le Vélodrome d’Hiver. Puis ils ont été déportés en Allemagne dans les camps d’extermination nazis, dont la plupart ne sont jamais revenus.
La complicité de l’État français
Il faut également rappeler et souligner que ce sont des gendarmes, des policiers et d’autres fonctionnaires français qui ont participé activement à cette horreur, comme à d’autres répressions et déportations de Juifs, de résistants et autres victimes des crimes nazis en France. Cela nous rappelle la complicité que l’État français de l’époque a eue avec l’occupant, comme l’a encore montré le film “93 rue Lauriston” diffusé mercredi soir par Canal Plus Réunion.
Tous ces faits méritent d’être rappelés sans cesse. À la fois par fidélité aux victimes et pour cultiver notre mémoire historique, sans laquelle il est impossible de construire un avenir plus humain. C’est pourquoi “Témoignages” a souhaité publier le texte de l’intervention de Bernard Boutboul, représentant de la communauté juive réunionnaise, lors de la cérémonie de dimanche dernier à Saint-Denis. On lira ce texte ci-après avec des intertitres de “Témoignages”.
Ils n’étaient pas écoutés
"Nous commémorons cette année le 60ème anniversaire de la libération des camps. Soixante ans ne représentent qu’un instant dans l’histoire de l’Humanité et pourtant que de travail effectué pour que la Mémoire de ces crimes innommables soit perpétuée.
Au retour des camps, les quelque 2.000 survivants juifs, sur plus de 76.000 hommes, femmes et enfants déportés parce qu’ils étaient juifs, n’avaient qu’un but : se reconstruire. Cette reconstruction est souvent passée par le silence. Un silence d’autant plus imposé que ceux qui pouvaient et voulaient témoigner n’étaient pas écoutés.
Plus de 50 ans pour juger la collaboration...
La France et l’Europe voulaient passer à autre chose, se reconstruire, quitte à passer en pertes et profits la Mémoire de la Shoah. La France était officiellement résistante et les déportés étaient essentiellement des déportés politiques, qui eux, malgré de terribles pertes, sont revenus bien plus nombreux.
N’a-t-on pas mis plus de 50 ans à juger la collaboration de la France à travers Maurice Papon, à reconnaître la culpabilité de l’État, grâce au président Jacques Chirac, en juillet 1995 ? Peut-être était-ce en quelque sorte le temps nécessaire pour pouvoir intégrer dans notre esprit ces crimes inconcevables.
Beaucoup reste à faire
Aujourd’hui, soixante ans après, la plupart des survivants se sont éteints et c’est, hélas, certainement la dernière grande commémoration qui a été célébrée en la présence des derniers. Un grand travail a donc été réalisé mais beaucoup reste à faire, essentiellement au sein de l’Éducation nationale, qui, malgré de réels efforts pour endiguer cette dérive, connaît depuis quelques années de graves problèmes dans certains quartiers pour enseigner la Mémoire de la Shoah.
Tant que nous n’aurons pas pris tous conscience de la nécessité absolue de connaître et faire connaître cette terrifiante page de l’Histoire, nous ne pourrons vraiment jurer : "Plus jamais ça !". Et les génocides du Rwanda ou ceux qui se trament aujourd’hui au Soudan nous laissent à croire que décidément nous n’avons pas su retenir les leçons du passé".
Enfants réunionnais de La Creuse
Une procession symbolique pour obtenir justice
Aujourd’hui, 10 ex-mineurs de La Creuse attendent impatiemment le verdict du tribunal administratif de Saint-Denis. Et puis, une question redondante : l’État sera-t-il reconnu coupable de déportation de jeunes Réunionnais ? À 10 heures ce matin, le couperet tombera. Reste à savoir si l’État sauvera son cou. Ou livrera-t-il le département à la potence ? Nous souhaitons seulement que justice soit rendue à ses victimes, mineurs au moment des faits.
Nous espérons également qu’enfin cette histoire, celle de Réunionnais, une histoire qui concerne La France, soit enfin reconnue. Parce qu’elle souffre ignoblement de manque de reconnaissance, c’est un fait. Jean-Philippe Jean-Marie, président de l’association Rasinn Anlèr, devra entreprendre une procession, symbolique, du jardin de l’État au tribunal. Sur son dos, pas une croix, quoique le rapprochement est évident. C’est un christ qui marchera aujourd’hui vers la reconnaissance d’une injustice, portant son bananier vers Golgotha. Espérons cependant que nos plaignants ne viendront pour seulement "kraz banane".
Nous souhaitons que ce chemin de croix mène vers la justice rétablie. Et puis, comment ne pas soutenir ces enfants du pays perdu dans ce calvaire, qu’ils doivent encore endurer aujourd’hui ? Les aider à notre portée. Venez nombreux les soutenir, depuis le jardin de l’État, dès 9 heures, pour cette marche de la liberté, de la reconnaissance.
Bbj
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