
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Enquête à l’hôpital départemental Félix Guyon
8 mars 2005
À l’hôpital de Bellepierre, “Témoignages” a rencontré des agents qui dénoncent des pratiques discriminantes, voire de harcèlement. Des cas extrêmes - dans un complexe de près de 2.000 salariés - mais qui n’ont trouvé de recours ni auprès de ’syndicats représentatifs’ ni auprès de la direction. Pourquoi ?
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Harcèlement moral, licenciements ou déplacements abusifs, discriminations diverses... Les faits qui sont rapportés ici ont tous donné lieu à des protestations des intéressés, seuls ou soutenus par la CGTR-Santé dans une période récente : lettres à la direction, demande de rendez-vous. Souvent sans réponse.
Toutes les personnes qui ont accepté de se confier à “Témoignages” au cours de cette enquête estiment avoir été maltraitées par la direction de l’hôpital. Certains ont préféré témoigner sous couvert d’anonymat, d’autres au contraire préparent un contentieux.
Le climat de travail évoqué par ces employés n’est pas exactement ce que l’on pourrait souhaiter trouver dans un établissement de soins. Faut-il voir une relation de cause à effet direct avec les positions partisanes affichées par le directeur de l’hôpital, Emmanuel Bouvier-Muller, dans un courrier au ministère de l’année 2003 ? Les victimes de discriminations qui s’expriment ici ne sont pas toutes syndiquées et encore moins communistes.
Que n’auraient-elles pas subi si elles l’avaient été ?
La direction mise en cause peut toujours invoquer des “cas particuliers”, dans un complexe d’environ deux mille salariés. Mais pour les agents personnellement atteints, la violence de l’injustice qui leur a été faite les a profondément marqués.
La CGTR dénonce depuis plusieurs années des "discriminations syndicales". Ce syndicat a obtenu gain de cause contre la direction de l’hôpital dans un contentieux jugé en appel par la cour de Bordeaux. Un encouragement donné à toutes les victimes d’abus et de décisions arbitraires injustes.
Pascale David
1 - Antoine Sautron, cuisinier : harcelé par son chef
Antoine Sautron est aux cuisines du CHD depuis bientôt trente ans, après être passé par des restaurants, ici et en France et par la clinique Sainte-Clotilde où il a été, à ses débuts, un chef d’équipe apprécié. Il a un CAP professionnel et un brevet technique en cuisine de collectivité, qui lui a permis d’entrer au CHD, après un passage à la clinique de Saint-Benoît.
Mais alors qu’il pourrait aujourd’hui tirer satisfaction de la plénitude de l’expérience acquise et en faire profiter l’équipe, il est en arrêt maladie longue durée, pour dépression, "maltraité dans le service depuis trois ans". Il ne perçoit qu’un demi-salaire depuis novembre.
"Je n’ai jamais eu de problème du temps de l’autre chef", commence-t-il. Il fait allusion au chef cuisinier qui était là lorsqu’il est arrivé. Lorsqu’il a fallu le remplacer, c’est un proche du directeur de l’époque qui fut désigné chef, bien qu’arrivé aux cuisines de façon aléatoire. "Il était dessinateur avant", dit le cuisinier.
Toutes les conditions étaient réunies pour un conflit entre pouvoir, fragilité identitaire et compétence. Les choses sont allées de mal en pis, au point qu’une grève a éclaté aux cuisines, il y a trois ans : sur la trentaine de salariés, 25 environ ont eu des raisons de faire grève. Antoine Sautron n’en était pas l’instigateur, mais il en a profité pour dire à la direction de l’hôpital ce qu’il avait sur le cœur : les bâtons dans les roues, les tracasseries en tous genres - sur les jours de congé, les récupérations...- l’organisation du travail, les responsabilités distribuées “à la tête du client” plutôt que sur les compétences réelles des uns et des autres.
Très respectueux de la hiérarchie - comme c’est souvent le cas aux cuisines - Antoine Sautron n’a aucun grief envers les responsables de l’hôpital. "Le CHD est un bon établissement - dit-il malgré ses déboires. Ils ont un chef de cuisine qui n’est pas à la hauteur, mais ils ne le savent pas. Ce n’est pas à moi de dire ce que doit faire la direction. Moi, je veux qu’on me laisse travailler, c’est tout".
Là où il se trompe probablement, c’est lorsqu’il croit que la direction n’est pas informée. L’établissement a beau être grand, il n’est pas meilleur révélateur des problèmes d’un service qu’une grève de douze jours suivie par la quasi totalité des salariés. Et pourquoi tous ces contrôles faits aux cuisines ? Pourquoi avoir payé un audit si ce n’est pas pour en tirer les conséquences ?
Antoine Sautron ne peut oublier ce collègue, Jean-Paul A., cuisinier comme lui, qui a tenté de se pendre devant le bureau du chef, pendant la grève. "Les collègues disent que c’est de pire en pire. Je n’ai jamais connu ça... J’ai beaucoup souffert... J’ai tout fait pour être à l’aise dans l’établissement mais du jour au lendemain, on m’a traité comme un torchon... Ça m’a cassé...", raconte-t-il, en expliquant que "le harcèlement" envers lui est venu après la grève.
À défaut d’une réorganisation du service, même si les collègues soulignent sa compétence, y compris les deux contremaîtres moins expérimentés que lui, Antoine Sautron, 55 ans, est sur une mauvaise pente. Il est conduit de congé maladie en congé maladie - il vient de voir son congé prolongé de six mois - et plongeant peu à peu dans une dépression où les idées sombres le disputent à des accès de colère ou de désespoir.
2 - J.-M. Mussard : Compétent, diplômé et... jeté dehors !
Joseph-Marcellin Mussard est employé au garage du CHD. Entré à l’hôpital sur concours, il a été affecté au garage comme chauffeur et a suivi dès ses débuts plusieurs sessions de formation en France. Il est titulaire d’un permis D (transport en commun) qui lui a permis d’être nommé chauffeur-ambulancier, puis ambulancier du SAMU affecté au transport pédiatrique. "Je pense être le seul au CHD avec cette qualification", dit-il.
Au garage, il est "le plus ancien et le plus diplômé". Épaulé par le directeur du SAMU, pour qui la formation des ambulanciers est un point crucial dans la prise en charge des patients, M. Mussard a complété sa formation, en 1998, par un diplôme de défibrillation semi-automatique remis à jour l’année suivante. Lorsqu’il parle de cette période, encore récente, l’ambulancier fait état de sa motivation, de dévouement dans son travail et d’une certaine exigence de compétence.
Il est depuis février 2004 en arrêt longue maladie, depuis que le chef du garage, obéissant à un ordre de la DRH, lui a signifié sa mutation "soit au laboratoire, soit à la blanchisserie".
La raison ? Il est bien en peine de la donner. "La direction n’a pas répondu à mes demandes d’explications", dit-il, lorsqu’il a demandé qui se cachait derrière le “comité médical” dont "l’avis" est invoqué par la direction.
Après un premier arrêt maladie de plusieurs mois, consécutif à un malaise survenu un dimanche en famille, en 2003, il avait repris son travail en novembre de la même année, après des radios et examens qui ne dénotaient "pas d’alerte grave", dit-il.
"La médecine préventive m’a déclaré apte à reprendre au garage", ajoute l’intéressé, en invoquant un document de reprise signé du docteur Toloza.
Il s’est donc représenté au garage où il a travaillé normalement pendant plusieurs semaines. Et subitement, au début de l’année 2004, la direction du personnel lui a signifié par courrier - un "courrier méchant", dit-il - qu’il ne conduirait plus.
"Cela m’a vraiment bouleversé", se rappelle-t-il. Il se souvient avoir essayé de discuter avec le responsable des services techniques. Ce qu’il en a retiré, c’est que personne, pas même la DRH, n’assume la paternité de cette mutation-renvoi. Pour le coup, il est tombé malade, dans un état dépressif suffisamment sérieux pour que son médecin traitant prenne rendez-vous chez un spécialiste qui l’a mis en arrêt longue durée.
M. Mussard soutient que la direction n’a aucun motif avouable à l’appui de sa décision. Il dénonce l’arbitraire et une volonté de sanctionner plutôt que de lui chercher une sortie honorable. Il affirme qu’on lui a également refusé l’année dernière un départ en retraite anticipé. "La DRH a ses raisons de me harceler" lâche-t-il sur la fin de l’entretien.
(à suivre)
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