MEHA : une association malgache pour les enfants handicapés

’C’est comme une résurrection...’

24 mai 2005

Ouvrir son cœur pour les enfants du monde. Avoir une indéfectible abnégation pour l’humain, dans toutes situations, surtout pour les enfants. C’est une grande leçon d’amour que nous donne Sœur Claire-André Painsonneau, qui reste auprès des enfants handicapés de Nosy-Bé et de la Grande-Terre.

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Nous connaissons des grands hommes et des grandes femmes, qui par leurs actions physiques et morales, aident les peuples à entamer le long chemin de l’égalité sanitaire. Les Réunionnais aident donc facilement Père Pedro, qui fait un travail remarquable auprès des Malgaches les plus nécessiteux. Sœur Térésa a montré toute la grandeur de son cœur pour nos frères et sœurs d’Inde, et c’est encore facilement que nos cœurs s’ouvraient sur son dévouement en la soutenant, et pas seulement moralement.
Je vous parlerais d’une seule personne qui, comme tant d’autres, travaille dans l’ombre : Sœur Claire André Painsonneau. Une professeur de français à la retraite, installée à Madagascar depuis 36 ans, devenue infirmière. Elle s’occupe aujourd’hui d’enfants handicapés au sein de Madagascar enfant handicapé association (MEHA Nosy-Bé), qui a pour objectifs de soigner les enfants handicapés, et les insérer par l’enseignement.
Dans son humble centre Stella Maria, elle accueille 6 enfants souffrant d’une déformation aux jambes. L’espace ne permet pas à l’association d’accueillir les 175 enfants inscrits, et dans la même situation que ses 6 privilégiés. Sœur Claire-André essaie de répertorier les plus grands de ces cas pour leur apporter une aide appropriée. 4 parents l’aident pour le fonctionnement du centre. "C’est normal. Là, il y a un père venu de la Grande-Terre nous aider pour les travaux de rénovation", explique Sœur Claire-André. Son fils est soigné dans le centre, va à l’école, joue avec d’autres enfants. À Madagascar, un handicapé est un laissé pour compte, livré à lui-même.
Sœur Claire-André travaille donc à la réhabilitation de ces enfants dans la société malgache, en soignant leur handicap. Pour cela, il faut opérer. Un médecin basé à La Réunion s’en charge. Le docteur Aliamus, chirurgien orthopédiste au Groupe hospitalier Sud de Saint-Pierre, a déjà opéré quelques enfants, comme la petite Stéphanie, qui joue aujourd’hui dans la cour du Centre sur un vélo. "C’est comme une résurrection", note Sœur Claire-André.

Après le cyclone Gafilo...

Financé par une association internationale pour les enfants handicapés des pays du Tiers-monde, association basée en Hollande, le Centre Stella Maria vit humblement. Il bénéficie également du soutien d’une association d’amoureux de Madagascar établie à Arcachon, la TSAMAD, entendez Tourisme solidarité amitié Madagascar. Cette association de bénévoles, à l’occasion de voyages à Madagascar, tente de soutenir des actions initiées localement. La TSAMAD a pour objet d’accompagner des projets de solidarité, précis et ponctuels, réalisés à travers la grande île de Madagascar, et d’encourager un tourisme qui privilégie l’hébergement chez l’habitant, chez les acteurs de la solidarité, laïcs ou missionnaires, apportant ainsi une aide directe au peuple malgache.
Voilà donc comment fonctionne le centre Stella Maria. Malheureusement, l’aide n’est pas suffisante. J’espère que les Réunionnais entendront cet appel : depuis le cyclone Gafilo, en mars 2004, une maison du Centre est totalement détruite. Cela fait donc un an qu’elle est dans cet état. Sœur Claire-André espère que tout soit réparé avant le mois de septembre, et s’en remet à la charité du plus grand nombre. La réfection de ce bâtiment est estimée à 5.000 euros.
Nous espérons que les Réunionnais, ou des entreprises réunionnaises, participeront à cela. Nous ne cessons d’entendre parler de la générosité réunionnaise, notamment pour ce cyclone qui a grandement touché Madagascar. Espérons que cet appel soit entendu. Par ailleurs, votre intervention, chers lecteurs, servira également aux soins donnés à ces enfants, pour leur séance de kinésithérapie ou de thalassothérapie. "La population [NDLR : nosy-béenne] m’aide une fois par an dans le cadre de la journée de rencontre entre malades, enfants ou adultes", souligne Sœur Claire-André. Cette journée s’est déroulée le 10 avril dernier. Comme cette population, pourtant indigente, nous espérons que vous saurez aider ce Centre, et Klébert, Kristan, Francine, Stéphanie, Maximin et Lissen, qui rêvent de pouvoir marcher comme les autres enfants.

Bbj


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