Union africaine

Campagne contre les mariages forcés

30 mai 2014

L’Union africaine (UA) a lancé une campagne visant à stopper les mariages forcés ainsi que la discrimination à l’encontre des jeunes filles mineures qui refusent ces mariages.

La pratique consistant à sortir les jeunes filles de l’école et à les envoyer à des maris avant l’âge adulte est à l’origine de nombreuses affections maternelles liées à l’accouchement que rencontrent de nombreuses femmes en Afrique.

Le vice-Premier ministre éthiopien, Demeke Mekonnen, a officiellement lancé la campagne jeudi à l’ouverture de la réunion ministérielle de 48 heures consacrée aux mesures à prendre pour protéger ces groupes vulnérables.

"Cette campagne peut créer un mouvement qui touche toutes les communautés afin de produire des résultats tangibles", a déclaré le directeur exécutif de l’UNICEF, Martin Mogwanja.

Les agences onusiennes insistent sur le fait que les mariages précoces entraînent l’isolement des jeunes filles et une séparation non souhaitée avec leurs familles et leurs amis.

Dans les pires scénarios, les jeunes filles qui s’opposent à de telles pratiques font face à des menaces de mort, notamment par lapidation, quand elles sont accusées de manquer de respect à leurs familles.

"Le mariage précoce est une menace grave. C’est une violation des droits fondamentaux de la fille", a dit Julitta Onabanjo, directrice régionale du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP).

"Nous ne pouvons laisser les mariages précoces annihiler leur plein potentiel", a-t-elle ajouté.

La campagne de l’UA ciblera 10 pays d’Afrique où les cas de mariages précoces vont de 30 pc à 70 pc.

La campagne a été lancée au moment où les ministres des Affaires sociales ont ouvert leur débat sur un plan qui analyse les défis liés à la famille, notamment la protection des personnes âgées, des personnes handicapées et des jeunes filles vulnérables.

Le plan vise à améliorer les services destinés à toutes les catégories de la société, particulièrement après que la recherche a montré que la pauvreté au sein de la famille motive ses membres à s’engager dans de telles pratiques en guise de compensation.

"Le lancement de la campagne témoigne du fait que les filles de l’Afrique s’expriment et que l’UA les entend", a indiqué Nyaradzayi Gumbonzvanda, ambassadeur de bonne volonté de l’UA pour cette campagne.

Durant cette campagne de deux ans, les agences onusiennes et plusieurs organisations internationales envisagent de contrôler le rythme des progrès accomplis et de demander aux responsables gouvernementaux des comptes pour leur inaction.

"Nous devons travailler au niveau communautaire pour améliorer la prévention", a dit Gumbonzanda, ajoutant, "nous avons besoin d’une réponse urgente pour stopper le mariage de 39.000 jeunes filles tous les jours en leur apportant du soutien et de la protection de toute urgence".

Selon le Commissaire de l’UA chargé des affaires sociales, Mustapha Kalolo, le lancement de cette campagne s’inscrit dans le cadre des efforts des dirigeants africains pour s’assurer que la croissance économique partout bénéficie aux groupes les plus vulnérables.


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