
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Entretiens
8 mars 2005
Aujourd’hui, c’est la Journée internationale de la Femme. “Témoignages” donne la parole à un maximum de femmes grâce à des propos recueillis lors du 8ème congrès de l’Union des femmes réunionnaises ce week-end à Sainte-Suzanne. Nous avons posé deux questions aux femmes :
1) Selon vous, quelles revendications les femmes doivent-elles défendre en priorité ?
2) Par quel(s) moyen(s) peuvent-elles faire progresser la satisfaction de ces revendications dans la société ?
Voici leurs réponses.
(pages 8 & 9)
Rosemary, 42 ans, secrétaire, Le Tampon
1) Les femmes doivent revendiquer tous les droits qui touchent à la famille : logement, éducation, santé, formation et travail.
2) En s’associant à d’autres femmes par le biais d’associations, et en faisant tout pour ne pas se laisser faire et ne pas se laisser marcher sur les pieds.
Rose, 45 ans, enseignante, La Plaine des Cafres - Le Tampon
1) Le droit à l’éducation et le droit à la formation.
2) En se rapprochant des formations qui existent (syndicats, associations... autres).
Marlène, 50 ans, agent hospitalier, Saint-Denis
1) Le droit d’accès dans les instances et milieux administratifs,
- Le droit de décider de sa vie,
- Le droit d’élever ses enfants, leur donner les moyens pour leurs études, prévoir des crèches, et accès aux études supérieures avec les mêmes droits que les plus riches.
2) Les moyens : Exiger du gouvernement de mettre en place des aides nécessaires pour faciliter les études. Il faut monter dans les organismes décideurs pour avoir de l’aide.
- Dénoncer ou médiatiser, le mauvais fonctionnement ;
- Il faut se réunir, se solidariser, se regrouper, car l’avenir nous appartient et la révolution de demain viendra par les femmes.
Jalle, 28 ans, gérante de société, Petite-Île
1) Pas de discrimination à l’embauche des femmes sur les postes à responsabilité sous prétexte de risque de maternité.
2) - Dans les sociétés et associations : Les femmes élues dans les conseils d’administration doivent s’unir pour imposer le recrutement à 50% (pour commencer !) de femmes sur les postes à responsabilité. Idem dans les Conseils municipaux, régional et général.
- La reconnaissance de la femme au foyer.
Ne pas “diaboliser” la érémiste “faiseuse d’enfants”. Que ces femmes au foyer arrêtent de cocher à la case profession la case “sans” ; dire : femme au foyer ou ingénieur domestique !
La cause des femmes à La Réunion doit être défendue par des femmes réunionnaises qui ont “réussi” et qui doivent s’imposer dès que l’occasion se présente, des femmes dans les comités, les emplois...
Marie-Laure, 42 ans, infirmière, La Possession
1) Les femmes doivent défendre le respect :
- dans le milieu professionnel : respect de sa personne physique, reconnaissance de sa compétence professionnelle sans atteinte de son intégrité en tant que femme et mère,
- dans son foyer : respect de sa fatigue après une journée de travail.
2) Les moyens pour défendre leur cause :
- représentation de femmes pour les élèves,
- action dans sa commune pour améliorer son quotidien : transport des enfants, cantines... crèches, garderie,
- associations pour les jeunes,
- dans leur travail, ne pas hésiter à faire partie des
instances pour se faire entendre, faire preuve de courage et de volonté !
Marie, cadre à Saint-Denis
Le refus de toutes les formes de sexisme, l’accès à toutes les formes de responsabilité, le partage et la mixité de tous les rôles.
Paroles de femmes de l’océan Indien
o Mimose, Chagos
L’exil sans retour...
"Mo lavi dopi laz trèzan lé pa fasil, ziskalèr...". Les sanglots de Jenny Marday l’empêchent de parler et c’est Mimose Furcy qui raconte son odyssée. Jenny est exilée brutalement à l’âge de treize ans de son île natale louée aux USA, qui en font une base militaire. La dernière image qu’elle emporte de son île, c’est son chien nageant pour tenter de la suivre. Dès son arrivée à Maurice, elle travaille pour venir en aide à ses parents. Sa sœur s’est suicidée, son frère est tombé dans la drogue...
o Swabinah, Femmes Développement Solidarité (Maurice)
"Tout repose sur les femmes..."
"Nous travaillons avec la municipalité de Port-Louis. Nous repérons les femmes en difficulté et nous les orientons. Nous animons un foyer (broderie, couture, artisanat, secourisme...). Les femmes mauriciennes connaissent comme vous les problèmes du chômage, des maigres salaires, de l’alcoolisme, de la santé... Tout repose sur les femmes.
C’est un grand combat. Il est souvent difficile de parler de ces problèmes avec les conjoints. L’homme n’intervient pas dans l’éducation des enfants ; la femme doit s’occuper de tout. Nous avons peu de moyens si ce n’est notre cœur. Nous espérons que d’autres associations vont se créer".
o Caï, Fédération nationale des femmes de Chine
"La fédération lutte toujours contre l’analphabétisme..."
"La Fédération nationale des femmes de Chine a une longue expérience. Elle a dû dès 1950, lutter pour les droits des femmes. Sa présidente est aujourd’hui vice-présidente de l’Assemblée nationale. Des années d’efforts. Aujourd’hui, la fédération lutte toujours contre l’analphabétisme et la pauvreté des femmes dans les zones rurales. Des formations techniques appropriées sont organisées dans ces régions qui accusent un retard important.
Dans les milieux urbains, la fédération organise des activités pour les femmes au chômage suite à la restructuration des entreprises d’État. Cinq millions de femmes ont pu bénéficier de ces formations et deux millions sont sorties du chômage".
o Saïd, syndicaliste (Mayotte)
"L’Histoire a prouvé que les femmes sont capables d’être des leaders... "
"Les filles commencent à s’orienter vers les métiers techniques. Je trouve cela très intéressant pour le développement du pays. Mais il nous faut dénoncer le système matriarcal qui fait que l’éducation des enfants revient à la femme, ce qui complique les choses. 30% des femmes travaillent, mais moins de 10% ont un emploi de cadre. Même si elles ont les compétences, les hommes refusent leur autorité.
Nous ne baissons pas les bras. Aucune femme n’est maire, conseillère générale, députée ou sénatrice. Alors que les femmes ont été en tête des luttes pour défendre les intérêts de Mayotte. L’Histoire a prouvé qu’elles sont capables d’être des leaders.
La violence domestique est encore taboue. L’installation de la délégation aux droits de la femme a éveillé les consciences et la mise en place d’un Comité contre les violences faites aux femmes devrait permettre de sortir du silence".
o Hadjira, délégation des femmes du Ridja (Union des Comores)
"Des valeurs de solidarité, d’égalité et de justice..."
"Notre présence politique et active est l’illustration de la volonté de la femme comorienne à s’ouvrir dans notre région afin d’apporter sa contribution à l’émergence de notre identité indianocéanique sur la base des valeurs de solidarité, d’égalité et de justice.
(...) La femme peut prendre part à des meetings publics, aucun texte ne s’oppose à ce que la femme comorienne ait un statut politique. Des femmes ont été candidates aux législatives. Seule hélas, la culture, la religion peuvent encore limiter l’implication des femmes dans notre société".
o Maryse, Tamatave, 27 ans
"Que les hommes respectent les femmes..."
"Ce sont toujours les hommes qui dominent. Il y a peu de travail pour les femmes. Il faut aussi que les hommes respectent les femmes qui doivent elles aussi, respecter les hommes. Nous devrions être toutes et tous égaux devant le travail".
o Marie-Annick, Le Port , 41 ans
"Besoin de plus en plus d’autonomie..."
"Je crois que la société doit aider les femmes à trouver du travail. Ces dernières ont besoin de plus en plus d’autonomie, de plus en plus d’indépendance. Les femmes doivent se rassembler pour prendre la parole et trouver ensemble des solutions à leurs problèmes. Elles doivent se battre et pour cela obtenir le soutien des hommes".
o Amina, Sainte-Marie, 40 ans
"Arriver à un partage des compétences..."
"Les organisations de femmes ont vraiment un parcours ascendant. Les femmes de l’océan Indien souffrent pour les hommes. Mais je crois qu’un jour, la journée internationale de la femme sera la journée internationale des femmes et des hommes. Il faut construire des avancées. Les femmes doivent accéder massivement à la formation afin qu’elles puissent travailler. Elles doivent inciter leurs enfants à donner le meilleur d’eux-mêmes pour arriver à un partage des compétences, à la parité".
o Émilie, Saint-Pierre, 24 ans
"On voit la souffrance des femmes..."
"Ce congrès est positif. Je trouve qu’il est bien que l’U.F.R. ait appelé à la manifestation de l’Intersyndicale, le jeudi 10 mars prochain. Il est vrai que je suis concernée puisque je suis à l’I.U.F.M.. Je pense que je vais y aller. Les interventions des femmes des Chagos ont été émouvantes. À travers leurs témoignages, on voit la souffrance des femmes.
Il est bon également que nous ayons adopté la Charte mondiale des femmes pour l’humanité. Nous devons nous battre pour changer les mentalités au sein des familles réunionnaises. Il y a eu des avancées, mais les filles sont encore trop cantonnées dans des tâches supposées réservées aux femmes. C’est une perte de richesse pour les femmes comme pour les hommes. Peut-être devrait-on mettre en place, dans les établissements scolaires, des ateliers mixtes : couture, travaux du bois..."
o Christiane, La Ravine des Cabris, 69 ans
"I fo tout bann fanm i mèt ansanm..."
"Mi gaingn inn ti rotrèt é mi gaingn minm pa lo CMU. Banna i di moin na poin lo droi. I fo nou lit pouk bann vyé la travayé dir i giny in rotrèt korèk. Ek lo rotrèt moin néna mi viv pa. I fo tout bann fanm i mèt ansanm".
o Paule, Le Port, 57 ans
"L’union fait la force..."
"La revendication principale, c’est avant tout l’égalité tant professionnelle qu’à la maison avec les hommes. Il n’y a pas de doute là-dessus. Dans cette société, surtout dans l’océan Indien, on voit bien que les mentalités restent un peu bloquées. Je crois que nous y arriverons en organisant des rassemblements et en s’impliquant pour soutenir les personnes en difficulté. L’union fait la force".
o Danièle, les Avirons, 36 ans
"Parler à voix haute..."
"Les femmes doivent aller de l’avant. Il faut qu’elles disent leur réalité. Elles ne doivent pas accepter l’exploitation, ne pas se laisser battre. Elles doivent parler à voix haute. Oui, elles ne doivent pas accepter de se laisser exploiter par leur employeur. Moi, j’ai subi un véritable harcèlement moral. Nous ne devons pas nous laisser abattre. Nous devons utiliser tous nos droits. Personne n’a le droit de considérer les femmes comme des êtres inférieurs".
o Sophie, Saint-Pierre, 38 ans
"Les femmes doivent s’adresser aux femmes..."
"L’égalité et le respect de la personne sont les revendications que l’on doit mettre en avant. La femme est diminuée par rapport à l’homme dans le travail, dans la famille, dans la vie quotidienne. Partout où l’on va, j’estime que l’égalité avec les hommes ne règne pas. Mais on doit aussi lutter contre le viol, contre les violences domestiques. Les femmes qui n’arrivent pas à se faire respecter sont malheureuses. Je pense que l’on doit dénoncer tout cela. Les femmes doivent s’adresser aux femmes et quand le mouvement se met en marche, je pense que les hommes comprennent le problème. Aujourd’hui, je me sens plus forte, soutenue".
o Chantal, Le Port, 41 ans
"Lamour i sora pli for..."
"Bann zonm na tro lo dovan. La revendication qu’il faut mettre en avant, c’est l’égalité avec les hommes. Inpé lé tro anprofitèr dopi avan. Lé vrè i shanz inpé kan minm. Dan la kaz, i fo lo bann zonm i partisip inpé plis, moityé/moityé. Nou tout i doi mèt la min ansanm. Konmsa nora moin la vyolans Si in zonm i partisip pa, li done in mové lekzanp marmay.. Si tout domoun i travay nora moin la tansyon. Monn ti garson mi aprann ali travay dan la kaz konmsa li fera sa èk son madanm. Ek so lantant na plis. Saminm néna divors. Si i sanz, la vyolans nora moin, lamour i sora pli for" .
o Mraati, Anjouan, 35 ans
"Les hommes ont plus de droits..."
"La femme doit être mieux intégrée dans la société et pouvoir travailler. Malheureusement, ce n’est pas le cas aux Comores. Ce n’est pas une mesure appliquée parce que la religion et la culture nous en empêchent. Les hommes ont plus de droits que les femmes. Elles ont un grand retard, parce qu’en plus, elles ne vont pas à l’école".
o Marie-France, Le Port, 50 ans
"Nou la ansort anou ! "
"Je crois que les femmes ont besoin de plus d’activités culturelles, artisanales. Comme ça, elles ne restent pas enfermées chez elles et elles peuvent rencontrer d’autres femmes. C’était notre cas à RN4 (un quartier du Port - NDLR), mais nous avons créé une association. Nous sommes allées en France. Je souhaiterais que d’autres femmes fassent cela ailleurs. Parfois, il existe des activités, mais il semble que les femmes, peut-être à cause de leurs maris, n’adhèrent pas. Nou la ansort anou".
o Marie-Andrée, Sainte-Suzanne, 49 ans
"Trop de femmes qui souffrent..."
"Il faut lutter contre la violence. Il y a trop de femmes qui souffrent. Souvent, elles n’osent pas en parler autour d’elles. Elles supportent. Elles ne peuvent pas quitter le domicile conjugal parce qu’elles n’ont pas de moyens, pas de travail, pas d’autonomie financière. Il y a des associations qui aident les femmes, mais c’est pour quelques jours, après elles doivent trouver autre chose. Il faut aider les femmes au niveau du travail, du logement. Elles doivent être indépendantes et pour cela, il faut qu’elles travaillent et qu’elles aient un logement. Et puis passé un certain âge, il n’y a pas de formation. On doit leur donner une chance. Souvent, on leur dit qu’elles n’ont pas d’expérience, mais elles pourraient faire beaucoup de choses".
o Vanessa, Saint-Leu, 25 ans
"C’est intolérable ! "
"Le plus important, c’est de lutter contre la violence. Parce que nous sommes dans une société avancée, développée et qu’il ne devrait plus y avoir de violences domestiques. Je pense que, comme le fait l’U.F.R., il faut organiser des réunions où les femmes peuvent prendre la parole. Il faut également des campagnes de sensibilisation et puis il faut que judiciairement, on soit beaucoup plus sévère que cela sur les questions de violences contre les femmes. C’est bizarre, mais plus je vieillis, plus je me rends compte que la violence peut prendre plusieurs formes. Il y a les coups, mais aussi la violence psychologique. Pour moi, c’est intolérable !".
Entretiens : Eiffel et L. M.
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