Dans les deux cas, ils quittent tout pour se protéger, mais un traitement différencié selon l’origine

Centre de rétention pour des réfugiés du Sri Lanka, droit immédiat à un travail pour les réfugiés d’Ukraine, pourquoi ?

5 août 2022, par Manuel Marchal

6 réfugiés sont arrivés dimanche à La Réunion en provenance du Sri Lanka. Ils ont demandé l’asile politique et ont depuis été placé en centre de rétention et attendent que la justice statue sur leur avenir car ils risquent l’expulsion. Une audience est prévue aujourd’hui. Quel contraste avec les réfugiés d’Ukraine qui peuvent librement entrer sans papier sur le territoire de l’Union européenne et bénéficient immédiatement des mêmes droits que tout étranger régularisé.

Photo d’archives.

Depuis dimanche, 6 réfugiés en provenance du Sri Lanka sont placés dans un centre de rétention en attendant une décision de justice décidant de leur avenir : rester à La Réunion ou être expulsé vers leur pays d’origine. Autrement dit, ils sont traités comme des prisonniers pour être certain qu’ils puissent être expulsés si telle était le choix de l’instance qui décide de leur avenir.
Rappelons qu’à La Réunion l’État a déjà eu recours à un vol charter pour renvoyer des Sri Lankais alors que la décision définitive de la justice n’avait pas encore été prononcée.

Tapis rouge pour les réfugiés ukrainiens

Depuis le mois de mars, les Etats de l’Union européenne ont accueilli plusieurs millions de réfugiés ukrainiens. Mais pour ces sans-papiers, les gouvernements de l’UE déroulent le tapis rouge. Ils ont accueilli à bras ouvert et l’UE a débloqué plusieurs milliards d’euros pour aider les Etats qui les hébergent. Ces réfugiés sont libres de leur mouvement et au moment où ils posent le pied dans un Etat de l’UE, ils sont automatiquement régularisés. Ils ont même immédiatement le droit de rechercher un travail dans leur pays d’accueil. Ils rejoignent ainsi leurs très nombreux compatriotes qui, depuis plusieurs années, ont décidé de fuir l’Ukraine pour des raisons économiques. Le régime de Kiev résulte en effet d’un coup d’État, et la situation dans ce pays était déjà catastrophique avant la guerre. La liberté d’expression n’y existe pas, et le simple fait d’être communiste suffit pour être placé en prison sans jugement.

Injustice décidée par les chefs d’Etat de l’UE

Cette différence de traitement est flagrante. Pourquoi donc les dirigeants de l’UE peuvent-ils choisir de soutenir une telle injustice ? Pourquoi dans des Etats qui se disent démocratiques, les réfugiés ne sont-ils pas traités de la même manière d’où qu’ils viennent ?
Car qu’ils soient Sri Lankais ou Ukrainiens, ils ont été obligés de tout quitter pour trouver asile et protection.

M.M.

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