“Handicaps - Incapacités - Dépendance”

Chaque handicap a des besoins spécifiques

14 octobre 2004

Alors que la nouvelle loi Boisseau sur le handicap devrait entrer en application en 2005 en Métropole, La Réunion ne possède aucune donnée chiffrée fiable des handicaps sur son territoire. L’enquête HID, entamée par l’INSEE, devrait permettre une première approche qualitative pour favoriser l’intégration des personnes porteuses de handicaps.

La Réunion n’a pas les chiffres de ses handicaps. Alors que la nouvelle loi Boisseau sur le handicap doit entrer en application en 2005 en métropole, il est temps de connaître ces chiffres.
L’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), en partenariat avec le Conseil général, la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (DRASS) et l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des handicapés (AGEFIPH), effectue une enquête HID (handicaps, incapacités et dépendance) des personnes vivant à La Réunion.
Cette étude, menée en Métropole en 1999-2001, vise à cerner les conséquences des problèmes de santé sur l’intégrité physique, la vie quotidienne, sociale et professionnelle des personnes. Un échantillon de 1.800 individus répartis sur l’ensemble du département a été constitué à partir du panel de 18.000 personnes déjà interrogées dans le cadre de l’enquête de filtrage, Vie quotidienne et santé (VQS), réalisée en 2003.

Établissements indispensables mais inadaptés

"Elle servira à créer des indicateurs locaux sur les handicaps, les incapacités et les dépendances, et constitue un outil précieux pour les décideurs, les aidant à évaluer l’impact des dispositifs divers mis en place", précise Jean Gaillard, directeur régional de l’INSEE.
Qu’il s’agisse de la COTOREP (Commission technique d’orientation et de reclassement professionnel), de la CDES (Commission départementale de l’éducation spéciale), - qui évalue le taux d’incapacité des 0 à 20 ans, permet l’attribution de l’allocation d’éducation spéciale et de la carte d’invalidité -, de la DRASS, du Conseil général, etc. : tous les acteurs ont leurs propres chiffres qui permettent d’élaborer un schéma de prospection mais n’offrent pas un état des lieux fiable et exhaustif des handicaps à La Réunion.
Ce défaut d’information, ajouté au retard structurel réunionnais, a conduit jusque-là à la mise en place d’établissements indispensables mais trop souvent généralistes et inadaptés aux particularités de certains handicaps.

Jusqu’au 26 novembre

Attendu que chaque personne porteuse de handicap est un cas particulier, nombreux sont les parents, enfants et adultes handicapés, qui attendent de cette enquête qualitative qu’elle débouche enfin sur la prise en compte des véritables besoins structurels à La Réunion.
Pour que, depuis 1975 et le premier texte de loi relatif au handicap, l’intégration ne soit plus une promesse gouvernementale mais bien une réalité.
Cette enquête, qui a démarré le 11 octobre, s’achèvera le 26 novembre. L’INSEE précise que ses enquêteurs sont munis d’une carte tricolore et soumis au secret professionnel. Les réponses apportées par les personnes interrogées resteront strictement confidentielles et anonymes, conformément à la loi, et ne serviront qu’à l’établissement de statistiques.

Estéfany


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