
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Journée internationale des droits des femmes
8 mars 2019, par
A la veille de la Journée internationale des droits des femmes, Réunion Première a diffusé le documentaire « Les 30 courageuses de La Réunion : une affaire oubliée » qui revient sur un scandale d’État à La Réunion : les milliers d’avortements et de stérilisations forcées pratiquées dans la clinique du Docteur Moreau à Saint-Benoît, et remboursés par la Sécurité sociale durant les années 1960. C’était un des effets de la politique refusant le développement de La Réunion et menée sous l’impulsion de Michel Debré. Elle s’est également traduite par la déportation de milliers d’enfants réunionnais en France dans une logique de « repeuplement », et l’organisation de l’émigration en France d’une partie de la jeunesse avec le BUMIDOM pour répondre aux besoins de l’industrie et des services de ce pays. Le soutien aux victimes de la clinique du Docteur Moreau était aussi un des combats de Témoignages et du PCR, comme l’ont rappelé les nombreuses coupures de presse diffusées dans le documentaire.
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, France Ô puis Réunion Première ont diffusé un documentaire de Jarmila Buzkova, « Les 30 courageuses de La Réunion : une affaire oubliée ». Il évoque un crime perpétué durant des années en toute impunité : des milliers d’avortements et de stérilisations forcés dans la clinique du Docteur Moreau, maire de Saint-Benoît, dans les années 1960 et remboursés par la Sécurité sociale. Rappelons qu’à cette époque, l’interruption volontaire de grossesse n’était pas légalisée. Or à La Réunion, le pouvoir menait une politique visant à freiner à tout prix la croissance démographique, y compris en couvrant de telles pratiques. Cette volonté était le résultat d’une politique : refuser d’accompagner le développement de La Réunion en créant les emplois nécessaires à une jeunesse nombreuse.
Si l’organisation du transfert d’une partie de la jeunesse en France par le BUMIDOM est bien connu, deux affaires tragiques révélées à l’époque par Témoignages sont revenues sous le feux des projecteurs. Il y eut tout d’abord celle des « Enfants de la Creuse », grâce au combat mené par ces Réunionnais, enlevés à leur famille quand ils étaient enfants et envoyés en France dans l’idée de participer au repeuplement de régions en déclin. Des victimes continuent de se battre contre un État qui a reconnu sa faute, mais qui refuse de réparer les conséquences de ce qui s’apparente à une traite en bande organisée par les services de l’État du moment.
Il y eut ensuite celle des avortements et stérilisations forcés dans la clinique du Docteur Moreau à Saint-Benoît. En 2017, un livre de Françoise Vergès, « Le ventre des femmes », rappelait l’existence de cette affaire, et soulignait le combat courageux de femmes qui avaient alors décidé de porter plainte et réussirent à obtenir la tenue d’un procès en première instance, puis en appel. Seulement deux exécutants furent reconnus coupables et condamnés, et les femmes ne reçurent aucune réparation.
Ceci ne découragea pas les autorités de continuer à nuire aux femmes réunionnaises avec l’utilisation du Dépo-provera comme contraceptif alors que ce produit était interdit en France car dangereux pour la santé.
Le livre de Françoise Vergès eut un grand impact en France, et il fut à l’origine du documentaire diffusé hier soir sur Réunion Première.
Avant cette diffusion, Réunion Première a organisé mercredi soir un débat auquel ont participé Camille Dieudonné, femme militante, Firose Gador, assistante sociale, Thérèse Baillif et Gilbert Ramin, responsable de la section PCR à l’époque de cette affaire.
Ceci a permis de rappeler le contexte. Camille Dieudonné s’est souvenu des affiches collées sur les murs, dont celle représentant une femme réunionnaise sous la forme d’une femelle kangourou à qui un petit lui disait : « assez ». Le documentaire a également souligné cette communication financée par l’État, rappelant la diffusion à la télévision d’images de femmes enceintes avec comme musique une marche funèbre.
Tout cette campagne avait un but politique : rendre les Réunionnais responsables des difficultés du pays sous prétexte qu’ils avaient trop d’enfants. Et ce sont les femmes pauvres qui étaient uniquement stigmatisées.
Le PCR avait alors pris la défense de ces femmes. Témoignages informait alors quotidiennement l’opinion des graves exactions commises à l’encontre de Réunionnaises dans la clinique de Saint-Benoît.
La clinique du Docteur Moreau était un des moyens de l’oppression visant les Réunionnais. C’était aussi une illustration du détournement de fonds publics opéré par une classe qui s’est enrichie sur le dos de la Sécurité sociale. Gilbert Ramin a en effet souligné que si à Saint-Benoît tout le monde savait ce qui se passait dans la clinique du maire, personne n’osait en parler. C’était « peur sur la ville ». Les révélations dans la presse, puis le procès ont brisé cette chape de plomb qui a ensuite été refermée. C’est ce qu’a rappelé Firose Gador, en n’indiquant n’avoir entendu parler pour la première fois de cette affaire qu’en 2017, lors de la sortie du livre de Françoise Vergès.
« Nous avons assisté dans le silence total au massacre de femmes réunionnaises », a également précisé Camille Dieudonné, dans le journal télévisé d’hier midi. Le choix de la Sécurité sociale de ne pas porter plainte à l’époque est évocateur. Il témoigne d’une volonté de protéger les plus hauts responsables de ces crimes, et aussi d’enterrer l’affaire au plus vite. C’est un silence contre lequel il faut encore aujourd’hui lutter, car comme l’a rappelé le documentaire, des protagonistes de cette affaire, défendant la propagande de Michel Debré, sont encore convaincus que ces avortements et stérilisations forcés étaient faits pour le bien des victimes.
M.M.
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