Le respect des Réunionnais ne se discute pas

Condamnons fermement le racisme

11 juin 2010, par Manuel Marchal

Mardi, un fonctionnaire d’État a tenu des propos racistes dans l’enceinte d’un tribunal. Cet enseignant considère qu’il est blanc et qu’il peut traiter les femmes réunionnaises comme des objets car elles sont plus noires que lui. De tels propos doivent être condamnés avec force, et son auteur doit être tenu à l’écart des enfants réunionnais.

« Je suis blanc et, de toute façon, ici c’est des nègres et toutes des p… », voici les propos tenus par un fonctionnaire d’État à la barre d’un tribunal. Ils ont été utilisés pour justifier des atteintes sexuelles et deux jours après avoir été prononcés, ils n’ont pas encore été poursuivis.
Cela rappelle qu’il existe un racisme chronique à La Réunion. Le peuplement de notre île est issu d’un crime contre l’humanité, l’esclavage. Puis les régimes politiques sous lesquels vécurent nos ancêtres s’appuyaient sur le racisme, c’étaient l’esclavage et la colonie. L’abolition du statut colonial voici 64 ans n’a pas signifié la fin du racisme du jour au lendemain. Il continue à exister dans notre île et n’est pas seulement endémique, il est aussi importé.
Ce n’est pas la première fois qu’un fonctionnaire affiche publiquement son racisme. Voici plusieurs années, un recteur d’Académie avait déclaré en substance que les Réunionnais, blancs ou noirs, sont tous des nègres. Ce haut fonctionnaire s’est exclu de lui-même de notre pays, il a été déplacé.

Nécessaire MCUR

C’est à partir de cette réalité que la Région a œuvré pour la création de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise. Cela s’est traduit dans différentes actions qui visent à faire progresser l’idée de l’égalité des cultures à travers une meilleure connaissance de notre Histoire, et donc à faire reculer le racisme dans la société réunionnaise.
Ce travail a amplifié la lutte menée par le Parti communiste réunionnais pour valoriser l’expression culturelle réunionnaise, un des symboles de notre dignité. Cela a par exemple été le cas du maloya, sauvé par l’action du PCR, puis permettant à La Réunion d’être inscrite dans le Patrimoine mondial de l’humanité grâce au travail de l’équipe de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise.
L’inauguration d’une stèle rendant hommage à tous les esclaves réunionnais morts sans sépulture est une autre illustration de ce combat contre le racisme. Cette action s’inscrit dans le mouvement lancé à La Réunion et dans tout l’Outre-mer pour faire reconnaître par une ancienne puissance coloniale que l’esclavage est un crime contre l’humanité.

Pour l’égalité des cultures

Les propos racistes tenus dans l’enceinte d’un tribunal rappellent que ce combat pour la reconnaissance de l’égalité des cultures est plus que jamais d’actualité. Les paroles de cet enseignant sont d’un mépris incroyable. L’auteur de tels propos s’exclut lui-même de la société réunionnaise, et il perd toute crédibilité à s’occuper d’enfants réunionnais.
Ces propos doivent être condamnés avec la plus grande force, ils n’ont pas leur place dans notre pays.

M.M. 


Huguette Bello

« C’est un scandale, j’espère que l’Éducation nationale prendra les mesures nécessaires » 

Suite aux faits perpétrés par un professeur de Lettres qui, après avoir mis la main aux fesses d’une jeune fille, a tenu des propos racistes et misogynes lors de son audition au tribunal, voici la réaction d’Huguette Bello, Présidente de l’Union des femmes réunionnaises (UFR) :

« J’ai appris les faits ce matin, je suis scandalisée qu’un homme et qui plus est un enseignant ait pu se permettre d’avoir ce comportement, qui est à la fois un comportement raciste et colonialiste et machiste. Et que, de plus, cette personne soit dans l’Éducation nationale qui, je l’espère, prendra toutes les dispositions nécessaires pour que ce genre de personne n’enseigne pas dans nos écoles. Il est inadmissible que quelqu’un vienne encore à La Réunion avec ces idées du 19ème siècle.
Bien que l’on sache aujourd’hui qu’il y a un gouvernement qui encourage aussi tout ça, il y a un ministre de la République qui a été condamné de racisme, et donc le mauvais exemple vient d’en haut. En tous les cas, les propos tenus par cet homme sont odieux et ils sont totalement scandaleux. Il mérite d’être condamné pour que cela ne se reproduise plus ».

• Agir pou nout’ tout’

« Un professeur indigne ! » 

« Les dirigeants de l’association Agir pou nout’ tout’ prennent connaissance de l’agissement d’un professeur de l’Éducation nationale passé récemment au Tribunal correctionnel de Saint-Denis de La Réunion pour des agissements ignobles envers des adolescentes.
Nous sommes également outrés de ces insultes à caractère raciste, ignobles, inadmissibles pour un “éducateur”, fonctionnaire d’État de surcroît.
Sans détour, Agir pou nout’ tout’ dénonce le comportement et les propos révoltants de la part de cet individu, professeur de Lettres de l’Éducation nationale, et réclame ses excuses publiques.
Par ailleurs, nous demandons l’exclusion de cet enseignant de l’Éducation nationale et ou, en tout état de cause, de l’Académie de La Réunion, qui est au service de la population et des adolescentes réunionnaises ».

Les atouts de La RéunionA la Une de l’actuMaison des civilisations et de l’unité réunionnaise

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Messages

  • Le racisme ici n’est plus seulement une question de race, il est de toutes couleurs, de toutes odeurs, de toutes conditions, pour ne pas dire de tout conditionnement.

    Nous le combattons, en bon créole réunionnais : "Nu sobat’", mais en ce qu’il s’agit de le condamner nous sommes à la Réunion, en territoire français et la Justice est française, notre seul recours serait que, la région ultra-périphérique de la Réunion dans l’Europe, si dans la loi européenne existait un article donnant la possibilité à sa Justice de condamner, pas seulement de faire payer, de dégrader, d’expulser toute personne ayant le comportement raciste, qu’ils soient assermentés ou pas ; car l’abus vient surtout de ceux qui le sont. Il suffit de les entendre parler, mieux de vous empêcher de parler, pire de vous commander.

    Il n’y a qu’a enregistrer, filmer tous ces gens là et accepter que cela soit la preuve.

    La preuve du contraire quand c’est la vérité n’est déjà pas considérée, comment voulez-vous que la justice se fasse.

    Avec toutes les avancées technologiques, nous sommes encore dans une société qui est prise entre l’encre et le papier.

  • J’élève les plus vives protestations contre ces propos racistes et je considère que cet enseignant est disqualifié pour représenter l’éducation nationale dans notre pays car insulter une réunionnaise quelque soit ses origines c’est insulter le peuple réunionnais dans son ensemble puisque nous sommes plus au temps béni des colonies.

    Garder ce personnage ignoble au sein de la communauté éducative de notre pays c’est insulter une deuxième fois le peuple réunionnais.

    Je suis fier d’être réunionnais, et fier de la population réunionnaise.

    Il n’y a pas de place pour les racistes à la Réunion. "Alé di partou".


Témoignages - 80e année


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