Violences conjugales

Confidences

18 janvier 2012

Les personnes victimes de violences d’une manière générale et en particulier de violences conjugales osent aujourd’hui se confier avec les risques encourus, qu’elles soient (jeunes) femmes ou hommes. Afin de les en préserver, c’est sous des prénoms d’emprunt qu’elles témoignent avec courage de leur vie de compagne.

• Sophie :

Un départ risqué !

Une fois, « je me suis retrouvée avec un visage comme ça », s’exclame-t-elle. « Comme ça », cela veut dire que son compagnon — un colosse — ne l’avait pas ménagée de coups de poing en pleine face.

Dans cet état de douleurs mentales et physiques, elle s’est rendue d’elle-même aux urgences. A son arrivée, et ce malgré son insistance, elle a dû patienter. Que le temps lui a paru long ! Après consultation et discussion, elle a été hospitalisée.

Pendant son séjour, elle a contacté ses proches et amis qui s’inquiétaient de ne plus avoir de ses nouvelles. Avec des larmes, car elle n’en pouvait plus, elle leur a dévoilé la vérité.

Certains avaient peine à croire sa confidence, puisque « son compagnon était si gentil en public ». D’autres doutaient justement de ces bonnes manières. Pour eux, elles masquaient « quelque chose ».

Tous étaient stupéfaits, comprenant que Sophie était victime des menaces et coups de celui qui prétendait « l’aimer » depuis des années.

Devinez qui est venu à son chevet quelque temps après, lui promettant pour la énième fois qu’il ne recommencerait plus ? : vous l’aurez compris, “Roméo” ou “Rhum et eau”.

Tout en prenant en considération les risques qu’elle prenait en lui annonçant la séparation. Sans réaction apparente à cette annonce dans un premier temps, il est entré dans une colère telle qu’il a fallu l’intervention du personnel hospitalier dans un deuxième temps.

Malgré maintes plaintes, il n’a pas été inquiété jusqu’à aujourd’hui pour ces faits. Elle continue d’être harcelée.

• Rebecca :

L’écoute d’une amie

C’est une tout autre histoire. Malgré de nombreuses tentatives de séparation, elle ne peut expliquer à ce jour le fait qu’elle succombe à chaque fois aux demandes de retours de son mari.

Pourtant, « je ne l’aime plus », convient-elle. Depuis qu’elle l’a connu, sa vie, du jour au lendemain, a basculé du paradis à l’enfer, en quelque sorte. Elle qui aspirait au bonheur, respirait la vie, est aujourd’hui au bord de la dépression.

Elle se trouve aussi isolée puisqu’au fil de sa relation, les rencontres entre familles et ami(e)s se sont fait moindres. Battue jusqu’à laissée pour morte, elle s’est relevée toutes les fois. Aura-t-elle encore la force la prochaine fois ?

« A qui pourrai-je me confier ? », se demande-t-elle. « J’ai honte », dit-elle avec des larmes. Rebecca, comme vous le constatez, n’en peut plus de cette situation.

Et sortir de cet isolement est sa priorité. Signe encourageant, l’une de ses amies, devinant ce qu’elle vit, a décidé de l’écouter.

• Claudine :

Partir, mais… ?

« J’ai sombré », « je me suis relevée »… Depuis des années déjà, la vie de Claudine est en danger. Son mari, a plusieurs reprises, a tenté de la lui enlever. C’est dire jusqu’où peut aller la violence conjugale.

Paralysée, tel est l’état dans lequel elle se retrouve « lorske lu mèt a li an kolèr ». Et cette colère, elle l’est pour un rien, note-t-elle. « Je n’ose plus regarder personne lorsque je suis avec lui. Si je pose mon regard sur un autre homme, il va s’imaginer tout un tas de choses », explique-t-elle.

Pour un regard, elle a reçu une série de coups au visage et au ventre. « Lu lé jalou ». Comment expliquer une telle attitude ? « Avec lui, je voulais faire ma vie », aujourd’hui, « il l’a détruite ».

Claudine a bien pensé à le quitter. L’arrête dans cette perspective la pensée qu’il l’a retrouve et la tue.

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