Consternante incohérence administrative

22 janvier 2008

C’est un fait. Mayotte est aujourd’hui, plus que jamais, terre française. On ne peut pas ainsi contester son intégrité administrative. A moins que La France dénigre ouvertement ses propres forces, ses fonctionnaires !

L’affaire de la famille Nourdine est l’exemple même de l’incohérence administrative. Titulaire d’un titre de séjour reçu en bonne et due forme à Mayotte, citoyen exemplaire et intégré à la société réunionnaise, participant à l’éducation des jeunes Réunionnais, fièrement présenté à la secrétaire d’Etat Fadéla Amara lors de sa récente visite à La Réunion, Rachad Abdou Nourdine est sous le coup d’une menace d’expulsion, qui vaut également pour sa femme et ses deux enfants. Comble de cette incohérence administrative : un des enfants est né sur le sol mahorais, et est donc citoyen français. A ce jour, plusieurs manifestations de soutien ont été organisées, et plus de 650 signatures ainsi qu’une motion ont été transmises au Préfet de La Réunion, pour que cette famille réunionnaise, dite modèle, reste ici, chez eux, à La Réunion.

Que vaut Mayotte dans l’ensemble français ?

On pose encore la question de la considération que nous avons de Mayotte. Comment l’appréhendons-nous, dans l’ensemble français ? Le problème de l’immigration se pose-t-il lorsqu’il s’agit d’un calédonien installé à La Réunion, ou d’un corse, puisqu’ils sont tous deux issu d’un pays au statut différent que celui d’un département ? Non que je sache. Et puis, comme nous le relevions dans l’édition des samedi 19 et dimanche 20 janvier 2008, un amendement à la loi sur les émigrés déposé par l’ex-député mahorais Kamardine, et accepté par la commission, permet aux titulaires d’une carte de séjour délivrée à Mayotte d’entrer et de séjourner sur l’ensemble du territoire national. Quand va-t-on nous dire, une fois pour toutes, ce que vaut Mayotte dans le territoire national ? Et pourquoi, puisque la question est posée actuellement, Rachad Abdou Nourdine et sa famille ne peuvent pas bénéficier de cette disposition prévue par la loi ? Ils disposent d’un titre de séjour obtenu à Mayotte valable jusqu’en 2013, mais sont expulsables dans leur pays d’origine en 2008, parce qu’ils vivent à La Réunion. Pourquoi ? On voudrait bien le savoir. A moins que le Préfet veut bien avouer par son arrêté d’expulsion que ce qui vaut pour La Réunion, territoire français, ne vaut pas pour Mayotte, territoire français ? Comble de l’incompréhension : à compter du 1er janvier 2008, l’ensemble des lois françaises vaut pour Mayotte.

Bbj


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