La Justice reconnaît que deux gendarmes ont commis un crime contre un docker

Continuons la lutte solidaire avec Théo

20 juillet 2007, par Manuel Marchal

Une décision de justice vient de confirmer le renvoi devant une Cour d’Assises des auteurs du coup de feu qui a mutilé Théo Hilarion le 7 mars 1994. La Fédération CGTR Ports et docks fait part de sa satisfaction, rappelle les grandes étapes de cette lutte où dès le départ, les travailleurs du syndicat des dockers ont mené un combat solidaire avec leur camarade.

« C’est une grande victoire, cela fait plus de 13 ans qu’avec Théo, à la Fédération Ports et Docks nous disons que ce n’est pas un délit mais un crime » : secrétaire général du syndicat, Michel Séraphine fait part de sa grande satisfaction suite à la décision de la Justice qui clôture l’instruction et renvoie devant une Cour d’assises les gendarmes responsables de la mutilation de Théo Hilarion.
« Le renvoi devant une juridiction populaire est pour Théo, comme pour ses camarades de la Fédération Ports et Docks, une grande victoire », affirme le responsable syndical. « Nous n’avons jamais baissé les bras, nous avons été toujours à la recherche de la vérité », ajoute Michel Séraphine.
C’est l’an prochain que doit se tenir le procès en Assises, et « quel que soit son état de santé, Théo sera là, et nous serons à ses côtés », précise Michel Séraphine qui réaffirme la solidarité constante de toute la Fédération CGTR Ports et Docks depuis le début de l’affaire et aussi pour le combat qu’il reste à mener dans ce qui est, pour Michel Séraphine, « le plus long combat judiciaire mené à La Réunion ».
Le 7 mars 1994, les dockers organisent une assemblée générale, ils luttent contre la mensualisation, c’est à dire pour le maintien de l’emploi dans le port. Une mensualisation qui, quand elle fut appliquée, a provoqué le chômage de centaines de travailleurs.

« La conspiration du silence »

« Le 7 mars 1994, la vie de Théo a basculé. Depuis, c’est un calvaire au quotidien. Il a reçu une balle explosive, il a perdu un œil, le goût, l’odorat. Et il doit subir de multiples opérations », explique le secrétaire général de la Fédération Ports et Docks.
Michel Séraphine rappelle que « pendant quatre ans, on a organisé la conspiration du silence ». Ce n’est que le 28 février 1998, après dénonciation au sein de la gendarmerie, que l’adjudant-chef Michelot reconnaît être l’auteur du coup qui a visé Théo, sur ordre de son supérieur le capitaine Gamet.
Entre 2000 et 2004, la procédure a été marquée par la tenue de quatre procès en première instance ou en appel, et deux pourvois en Cassation. À chaque fois, les juges ont affirmé leur incompétence à juger un crime dans une juridiction, le tribunal correctionnel, chargé de traiter les délits. À chaque fois, les appels et les pourvois en cassation du capitaine Gamet ont été rejetés.
« C’est une grande victoire, mais la lutte continue », conclut Michel Séraphine. Une lutte solidaire des camarades de la Fédération Ports et Docks rassemblés derrière leur camarade Théo, qui vient de franchir une étape importante, mais qui doit encore continuer pour qu’enfin toute la lumière soit faite.

M. M.


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