Contre la torture dans le monde

21 juillet 2008

L’ACAT-France (l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) rappelle avec force que cette pratique barbare est loin d’être éradiquée et bénéficie malheureusement si ce n’est d’un silence complice, tout du moins d’une indifférence insoutenable au regard des souffrances infinies infligées aux victimes.

- un pays sur deux pratique la torture, tant envers des prisonniers politiques que des prisonniers de droit commun. Des familles entières sont emportées dans la tourmente, car il arrive fréquemment que les proches soient suppliciés pour faire pression sur le “suspect”. Chaque année, des centaines de femmes, d’hommes et d’enfants succombent sous ces sévices.

- la torture “blanche” n’existe pas. Aucune victime de la torture n’en sort indemne. Les victimes qui n’en décèdent pas restent marquées à vie par des souffrances morales, psychiques et physiques incommensurables.

- la torture n’est pas l’apanage des États totalitaires. Ni des États d’ailleurs. Nombre de groupes militaires, guérillas ou mafias en usent. Toutefois, la torture paraît encore plus innommable lorsque des États démocratiques s’y adonnent. En témoigne la conduite des Etats-Unis bien sûr, ou encore le dernier livre de Paul Aussaresses - “Je n’ai pas tout dit” - qui vient nous rappeler à point nommé que l’Etat français a su valoriser ses tristes compétences acquises en Algérie en envoyant professer de sombres généraux dans diverses écoles de renseignement du continent américain.

- aucun travestissement du vocabulaire ne saurait minimiser l’horreur des pratiques. « Waterboading », « interrogatoire musclé », « position de stress », autant d’euphémismes pour ne pas nommer l’horreur.

- la torture ne sert pas uniquement à “faire parler”. Dans l’immense majorité des cas, la victime avoue tout et n’importe quoi pour que la souffrance cesse (cf. les déclarations de l’ex-chef du Shin Beth israélien, Carmi Gilon). La torture reste un instrument de terreur, de pouvoir, d’asservissement, d’anéantissement. Le mythe du terroriste qui « sait où est la bombe », si cher aux scénaristes de séries américaines, est une hypothèse improbable destinée à banaliser l’usage de la torture à coup de Jack Bauer et consort.


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